La Cathédrale de Cologne (Allemagne).

La cathédrale de Cologne (en allemand : Kölner Dom, de son nom plus  officiel Hohe Domkirche St. Petrus, soit « Haute église cathédrale Saint-Pierre ») est une église catholique gothique de la ville de Cologne ainsi que la cathédrale de l’archevêché de Cologne. Avec ses 157 mètres de haut et ses 533 marches, elle est la deuxième plus haute église d’Allemagne et la deuxième ayant la plus haute flèche d’église au monde, après l’église principale d’Ulm.

Elle se situe à l’ancienne frontière romaine du nord de la ville, juste à côté de l’actuelle gare, à proximité de la vieille ville (Altstadt), du pont Hohenzollern et des musées Ludwig et romain-germanique, à 250 m du Rhin. Elle est entourée d’une construction moderne en béton, le « plateau de la Cathédrale » (Domplatte). Le tout se situe sur la « colline de la Cathédrale » (Domhügel), à 17 mètres au-dessus du Rhin.

Elle est également la troisième plus vaste cathédrale de style gothique (après la cathédrale de Séville et le dôme de Milan). Son exceptionnelle valeur intrinsèque et, malgré l’achèvement tardif de la construction, son authenticité architecturale liée à une fidélité absolue aux plans d’origine ont été reconnues par l’Unesco qui l’a inscrite en 1996 sur sa liste du patrimoine mondial. L’énorme façade ouest avec les deux tours, de plus de 7 100 m2, n’a pour l’instant été dépassée nulle part ailleurs dans le monde.

C’est le monument le plus visité d’Allemagne, avec 5 millions de visiteurs en 2001 et 6 millions en 2004, venus du monde entier. Le pape Benoît XVI s’y est rendu en 2005, lors des Journées mondiales de la jeunesse organisées à Cologne.


Les premiers chrétiens se réunissent pour célébrer leur culte dans une maison privée de la Cologne romaine, près de la muraille de la ville. À la suite de l’édit de Milan en 313 qui proclame leur liberté de culte, ils transforment cette maison en église, flanquée d’un atrium sur sa façade ouest et à proximité d’un baptistère et d’une habitation, peut-être destinée à l’évêque. À l’inverse de la tradition, le chœur est alors orienté à l’ouest. Ce modeste ensemble est progressivement agrandi au cours des siècles suivants.

L’influence du lieu grandit lorsque l’évêque de Cologne, Hildebold, ami et conseiller de Charlemagne, obtient le pallium en 785 et lance le projet de construire une grande cathédrale romane. L’église d’origine ayant été détruite par un incendie avant 851, une seconde est reconstruite qui est consacrée en septembre 870 par l’archevêque Willibert.

Une légende raconte que la franc-maçonnerie serait née au sein de la corporation de maçons qui travailla à l’édification de cette cathédrale. Toutefois, cette thèse est loin de faire consensus.

Le 23 juillet 1164 à l’époque du Saint-Empire romain germanique, l’archevêque de Cologne Rainald von Dassel aurait selon la tradition ramené les ossements des trois rois mages comme butin de guerre à Cologne5. La cathédrale est jugée trop petite pour accueillir les pèlerins venant voir la châsse des rois mages (reliquaire alors le plus célèbre de l’occident chrétien), aussi l’archevêque Engelbert II de Berg décide de construire un édifice entièrement nouveau, mais son meurtre en 1225 retarde le projet qui est repris en 1247.

Le 4 avril 1945, la ville de Cologne vient d’être prise par la 82e division aéroportée américaine. Le panneau enjoint aux curieux de s’éloigner de la zone des combats.

  • 1247 : commencement du projet de la cathédrale par les autorités ecclésiastiques, chantier confié au maître maçon Maître Gerhard (Meister Gerardus).
  • 1248 : pose de la première pierre par l’évêque puis construction du chevet et de la nef.
  • 27 septembre 1322 : consécration de la cathédrale.
  • 1380 : le premier portail dit de saint Pierre est achevé, puis vient la tour Sud.
  • XVIe siècle : début de la construction de la tour Nord.
  • 1560 : interruption des travaux alors qu’une grande partie de la nef centrale et des quatre nefs latérales est terminée. Outre la pénurie d’argent, le gothique n’est plus en vogue.
  • 4 septembre 1842 : Frédéric-Guillaume IV de Prusse pose la première pierre symbolisant la reprise des travaux.
  • De 1841 à 1863 : les façades et les voûtes sont terminées puis les tours achevées sur les plans du XIVe siècle, le chantier étant en grande partie supervisé par l’architecte Ernst Friedrich Zwirner.
  • 1880 : achèvement de l’édifice, après 632 ans et 2 mois
  • 1945 : la cathédrale est un des seuls édifices à être restés debout après les bombardements incessants qu’a vécus la ville de Cologne durant la Seconde Guerre mondiale. La raison serait que son architecture atypique lui permettait d’être reconnue facilement par les pilotes alliés, et servait donc de point de repère6. Elle n’est quand même pas épargnée par les dégâts, sa voûte est détruite mais l’ensemble est restauré en 1950.

Cette cathédrale de style gothique fut de 1880 à 1884, le plus haut bâtiment du monde. Ses tours en font la deuxième plus haute église du monde, après la flèche de la cathédrale d’Ulm. Elle est inspirée des cathédrales d’Amiens et de Beauvais.

Le chantier de la cathédrale, repris au XIXe siècle, est la manifestation la plus importante du style néogothique qui sert alors de modèle aux architectes travaillant sur tous les styles néomédiévaux :

Trois éléments rythment l’élévation de la nef : les grandes arcades qui s’ouvrent sur les collatéraux ; le triforium qui fait le tour de la cathédrale ; les baies vitrées de plus de 20 mètres de haut mises en valeur par le rythme des colonnettes et des arcs de taille plus réduite (à peine cinq mètres) de la galerie ajourée.

L’élément récurrent qui se retrouve dans les murs et les 92 voûtes est l’arc brisé. Des piliers à 8 colonnettes montent au milieu des collatéraux, à 12 colonnettes au bord de la nef, à 34 et 42 colonnettes pour soutenir les tours.

Le paysage architectural extérieur est plus difficile à lire (enchevêtrement de contreforts, rangées de culées, arcs-boutants habillés de rosaces, pinacles ornés de fleurons), à l’exception du toit uniforme dont la pente aigüe symbolise l’ascension spirituelle. Depuis le XIIIe siècle, une toiture est composée d’épaisses feuilles de plomb et pèse 600 tonnes.

Le retable des Clarisses (Clarenaltar) est un retable polyptyque créé entre 1345 et 1360. Il était installé initialement dans l’église Sainte-Claire du couvent des Clarisses de Cologne puis trouve une place en 1811 dans la cathédrale. Il se trouve en 2016 dans le transept Nord. Le retable mesure environ trois mètres de haut et, en position ouverte, six mètres de large. Pendant les jours ordinaires, le retable est fermé et présente sur ses deux volets douze saints et saintes de l’ordre des Franciscains. Les dimanches et jours de fête normaux, la première paire de volets est ouverte et permet de voit une deuxième paire de volets, fermée; sur les quatre faces de volets ainsi visibles sont présentées vingt-quatre panneaux avec douze scènes de la Passion du Christ et douze scènes de son enfance. Lors des fêtes de grande solennité, la deuxième paire de volet est ouverte, montrant alors un retable tout doré : une rangée supérieure avec des statuettes des douze apôtres et une rangée de douze bustes féminins, autant de reliquaires de compagnes de sainte Ursule. Au centre figure un tabernacle fermé par un panneau montrant la messe de saint Martin.

La Croix de Géron (en allemand « Gerokreuz ») est le plus ancien des crucifix de grandes dimensions conservé en Europe au nord des Alpes. Réalisé à la fin du xe siècle, sous la dynastie Ottonienne, il mesure 2,33 mètres de haut. Une datation par dendrochronologie montre que le chêne dans lequel la croix a été réalisé a été abattu peu après l’an 965. C’est une des premières représentations du Christ souffrant (« Christus dolens ») ; il était auparavant représenté comme Christ triomphant (« Christus  triumphans »). La croix a probablement été commanditée par Géron de Cologne, archevêque de Cologne.

Depuis le milieu du xive siècle, la croix est accrochée au mur Est de la chapelle de la Kreuzkapelle, d’où elle n’a pas bougé. L’autel de style baroque et la mandorle aux rayons dorés de formes alternées date de la fin  du XVIIe siècle.

Le retable des patrons de Cologne (en allemand « Altar der Stadtpatrone »), aussi nommé le retable des rois mages « Dreikönigsaltar », est un retable triptyque peint par Stefan Lochner, le plus célèbre des représentants de l’École de Cologne de peinture. Il est de grandes dimensions : le panneau central mesure 260 × 285 cm, chaque volet 260 × 142 cm). Le triptyque, commandité par le Conseil municipal pour la chapelle de l’Hôtel de ville en 1435, la chapelle Sainte-Marie-de-Jérusalem (de), est achevé  vraisemblablement avant 1445. Il doit son nom aux saints représentés sur les volets, Ursule à gauche et Géréon à droite, tous deux patrons de la ville. On le nomme aussi le retable des rois mages, par allusion à son panneau central qui représente une adoration des rois, sujet est en relation avec les reliques attribuées aux rois mages qui sont conservées dans la cathédrale. Le triptyque a été caché lors de l’occupation française de 1794, puis transféré à la cathédrale sur l’initiative de Ferdinand Franz Wallraf en 1810 après la profanation de la chapelle du Conseil. Depuis son entrée à la Cathédrale de Cologne en 1810, le triptyque est également appelé « Dombild », c’est-à-dire « tableau de la Cathédrale ».

La statue de saint Christophe dans la cathédrale de Cologne est une sculpture monumentale de tuf du dernier quart du XVe siècle, en provenance de l’atelier de Meister Tilman, datée vers 1470. La sculpture est placée sur une colonne à la jonction du transept sud et du déambulatoire du chœur. Elle mesure 373 centimètres de haut, est composée de trois blocs de pierre et représente saint Christophe portant l’enfant Jésus sur ses épaules. Elle est posée sur une console polygonale soutenue par deux angelots portant des blasons.

Le retable d’Agilolphus, ainsi nommé d’après un évêque colonais du VIIe siècle, est un retable polyptyque dans le style d’Anvers crée vers 1520. Comme les autres retables de cette école, il est de grande taille (environ 7 × 5,5 mètres) et contient dans sa partie centrale de nombreuses scènes sculptées de la vie et de la Passion du Christ, et sur les volets latéraux d’autres scènes peintes. Il a été longuement restauré et réinstallé en 2012 dans le transept sud. À l’origine, le retable servait de maître-autel dans le chœur de l’église collégiale « St. Maria ad Gradus » (Sainte-Marie des marches) près de la cathédrale, démolie en 1817.

La cathédrale a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO de 2004 à 2006, afin de mettre en œuvre des actions de  sauvegarde non pas sur le bâtiment en lui-même, mais sur l’environnement moderne, pouvant avoir un impact visuel négatif sur le site et sur la place particulière qu’il occupe dans le paysage de Cologne. Cette mention a permis que le projet de construction de nouveaux grands immeubles soit révisé à la baisse et que soit améliorée la gestion des environs de la cathédrale.

Source : Wikipédia.

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