La Calligraphie extrême-orientale.

La calligraphie extrême-orientale, chinois simplifié : 书法 ; chinois traditionnel : 書法 ; pinyin : shūfǎ ; litt. « méthode, art d’écrire » ; en coréen seoye hanja : 書藝 ; hangeul : 서예 (« art d’écrire »), en japonais : shodō (書道?, « voie de l’écriture »), désigne l’ensemble des arts de la calligraphie des caractères chinois han.

En japonais, il désigne également la calligraphie des kanas, syllabaires typiquement japonais extraits des caractères chinois. Quels que soient les styles et la démarche propres à l’artiste, la calligraphie est un art de l’écriture, que ce soit d’une langue ou d’une écriture abstraite (voir Calligraphie).

En coréen, la calligraphie concerne également l’écriture hangeul.

Toujours en Extrême-Orient, les peuples Mongols et Toungouses, présents en Mongolie, Chine et Russie (partie sibérienne (mais aussi Europe avec les Kalmouks), utilisent la calligraphie de l’écriture ouïghoure, quasi systématiquement en Chine et plus marginalement en Mongolie et en Russie, tandis que dans ces derniers pays, la calligraphie de l’alphabet cyrillique est davantage utilisé.

Les Aïnous, présents à Sakhaline et dans les îles Kouriles, en Russie, ou encore à Hokkaidō, au nord du Japon, utilisent quant à eux le cyrillique en Russie et le syllabaire kana japonais dans leur partie japonaise.

Les différents types de calligraphies sont généralement liés à des écoles, qui enseignent l’art de faire de beaux caractères dans un type d’écriture  existant, avec un certain style, ou bien dans les formes contemporaines dans un mélange d’écritures, voire dans une langue inexistante sous forme abstraite, pour conserver l’essence de la calligraphie, la beauté du geste, du caractère et ou de l’écriture dans son ensemble. Quelle que soit l’origine sur la planète, la calligraphie, à l’instar de la peinture et d’autres arts  plastiques, demande l’utilisation de l’ensemble du corps pour s’exprimer pleinement.


La calligraphie extrême-orientale s’est forgée avec ses outils de base que sont l’encre de Chine (voir aussi : encre en bâton, pour la calligraphie et la peinture en Chine), la pierre à encre, la verseuse, le pinceau de calligraphie, la surface-support : bambou (à l’intérieur de lattes de bambou fendu) et soie (soie grège), puis papier (voir aussi papier de Chine, papier de riz et papier de soie).

Les contraintes techniques et le passage du temps ont produit différentes évolutions et styles calligraphiques majeurs : Oracle (ch. simp. : 甲骨文 ; py : jiǎgǔwén), Bronze (py : jīnwén), Sceau (ch. simp. : 篆 文 ; py : zhuànwén) Grand Sceau (py : dàzhuàn) puis unifiés en Petit Sceau (py : xiǎozhuàn), Scribe (ch. trad. : 隸書 ; ch. simp. : 隶书 ; py : lìshū), régulier (ch. trad. : 楷書 ; ch. simp. : 楷书 ; py : kǎishū), semi-cursif ou courant (ch. trad. : 行書 ; ch. simp. : 行书 ; py : xíngshū), et cursif (ch. simp. : 草書 ; py : cǎoshū) (« calligraphie en herbe », parfois traduit par « cursive folle »). Les traces de ces différents styles historiques sont plus ou moins bien conservées selon les époques et les supports employés alors, le papier et l’encre résistant mal au temps.

Ainsi, bien que l’écriture de ces caractères semble toujours s’être faite d’abord à l’encre, l’époque des inventions remontant à la Chine archaïque (pré-impériale) et principalement connues par les gravures de caractères sur carapaces de tortues, c’est le style Oracle (p:jiǎgǔwén), et les vases rituels de bronzes gravés de caractères, c’est le style Bronze (p:jīnwén).

L’époque des grandes innovations englobe les dynasties Qin (-221 ; -206) et Han (-206 ; + 220). L’époque des premiers empires est surtout connue par les gravures sur stèles, c’est le style Petit Sceau (p:xiǎozhuàn), et par quelques soieries. Les styles postérieurs (époque médiévale chinoise) ayant laissé de nombreuses stèles ainsi que de nombreux papiers et soieries témoignant des styles Scribe (p:lìshū), Régulier (p:kǎishū), Semi-Cursif (p:xíngshū), et Cursif (p:cǎoshū). La clarté des styles Scribe, puis Régulier, les a destinés aux usages officiels, tandis que les rapides et efficaces styles Semi-Cursif et Cursif étaient employés pour les usages privés ou pour des jeux artistiques. Aussi, à la fin des Han (+ 220), les styles calligraphiques majeurs étaient déjà établis, sauf le Régulier, plus tardif. La pratique calligraphique se concentre dès lors sur ces styles majeurs, tandis que les artistes se donnaient plus de liberté.

Suit l’époque de la diffusion de ces pratiques d’écritures aux régions limitrophes que représentaient le nord de la Chine, la proto-Corée, les oasis du Tarim lors des 500 premières années de l’ère chrétienne. Suivirent le Japon médiéval montant, les peuples de Mandchourie, ceux des steppes, ceux du plateau tibétain (vers 640) et ceux du Viêt Nam qui acquirent un usage au moins temporaire des caractères chinois et de la pratique calligraphique. Sortent ici du lot les pratiques variantes japonaises et coréennes encore vivantes aujourd’hui.

calligraphie à l’eau telle que pratiquée dans les parcs, en Chine, de nos jours
Dans le monde chinois (les pays écrivant ou ayant écrit en chinois) moderne, une distinction se fait selon les aires culturelles. Chaque région a trouvé sa voie pour s’adapter aux contraintes des nouveaux outils, que ce soit pour l’impression, l’apprentissage de la prononciation des caractères, l’utilisation d’internet, etc.). Aux nouvelles formes d’écritures sont associées de nouvelles formes de calligraphies, mélangeant parfois plusieurs de ces graphies.

La calligraphie à l’eau s’est développée dans les parcs publics en Chine. Des longs pinceaux sont utilisés. Ils sont trempés dans des seaux d’eau et la calligraphie est exécutée sur les pavés du parc. Elle s’évapore en séchant après quelques minutes.

À Taïwan, Hong Kong, Macao, Singapour et chez certains Chinois d’outre-mer, la tradition de l’écriture où les signes sont tracés en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche se poursuit encore largement. Les ouvrages anciens sont donc, pour ces Chinois, d’une lecture aisée puisque la langue n’a fait que s’enrichir des concepts modernes et de modernisation de la typographie, le fond restant identique depuis l’Antiquité. Sur internet par contre, l’écriture des sites web ou des différents logiciels est quasi  totalement écrite de gauche à droite puis de haut en bas. L’écriture manuscrite y est également souvent faite de gauche à droite puis de haut en bas. L’apprentissage de la prononciation se fait à l’aide des zhuyin (également appelés bopomofo), motifs découpés dans les caractères chinois.

En République populaire de Chine par contre, on a généralisé les signes de gauche à droite et à l’horizontale. Seuls les textes anciens et certains ouvrages d’érudition y sont encore imprimés à l’ancienne, suivant en cela la règle qui continue toujours à s’appliquer, où que l’on soit, en calligraphie. Dans les journaux, les deux formules sont combinées. L’apprentissage de la prononciation ne se fait plus avec des caractères dérivés des caractères chinois (comme c’est encore le cas dans les aires du monde chinois utilisant encore l’écriture chinoise traditionnelle), mais du pinyin en minuscule caroline.

La Corée, sous l’influence de l’imprimerie à caractères mobiles, inventée en Chine puis améliorée en Corée, a commencé à changer de système d’écriture pour le hangeul, où chaque caractère représente une syllabe et est lui-même composé de caractères représentant des phonèmes. Cette écriture a majoritairement remplacé les hanja (caractères chinois han) au XXe siècle. On retrouve cependant toujours des hanja, lorsqu’il s’agit de fêtes religieuses ou de traditions populaires. L’écriture étant phonétique, il n’y a plus besoin de caractères pour l’apprentissage de la prononciation.

Au Viêt Nam, où l’utilisation courante des sinogrammes a été  définitivement remplacée par la minuscule caroline, on ne trouve les caractères chinois calligraphiés que dans les lieux de culte. Comme pour le coréen, cette écriture étant purement phonétique, il n’y a plus d’écriture spécifique à l’apprentissage à la prononciation des caractères. La calligraphie dite latine, peut donc être utilisée pour calligraphier le vietnamien.

Au Japon, qui mélange caractères traditionnels ou simplifiés chinois (les deux étant appelés kanjis), et deux graphies (hiragana pour les mots locaux et katakana pour les mots étrangers) typiquement japonaises appelés ensemble kanas, on continue dans les livres à écrire de haut en bas, alors que sur les sites web et en général sur internet, à l’horizontale, de gauche à droite. Contrairement aux Chinois de plus de 40 ans, ou Taïwanais, Hongkongais, Macanais, Singapouriens, la majorité des Japonais d’aujourd’hui ne peuvent plus décoder les textes des estampes de l’époque d’Hiroshige, où les caractères typiquement japonais (kanas) étaient très rares. Aujourd’hui, pour apprendre la prononciation des caractères chinois, les Japonais utilisent les furiganas, kanjis surmontés de kanas.

Il arrive parfois d’avoir en Corée ou au Japon, des textes en chinois à usage décoratif, mais n’ayant aucun sens, les lecteurs n’étant majoritairement plus capables de décoder que quelques-uns de ces caractères (des dizaines en Corée, quelques milliers au Japon).

L’on peut ensuite distinguer la pratique calligraphique mettant l’accent sur la maitrise, la solidité des traits, l’élégance de l’ensemble avec de grands maîtres tels Yan Zhenqing, et l’art calligraphique mettant de plus en plus l’accent sur la création qui doit surprendre et est souvent le cœur d’un ensemble décoré. La calligraphie accompagne la peinture chinoise, soit comme une production écrite de l’auteur de la peinture soit un commentaire apposé par la suite. Dans quelques rares exemples, le peintre et le calligraphe ont travaillé de concert. C’est le cas de Shen Zhou et Wang Ao dans un album réalisé en commun en 1506-1509.

Le papier, l’encre noire, le pinceau calligraphique, et la pierre à encre sont les instruments essentiels pour la pratique de la calligraphie extrême-orientale. Ces instruments sont connus sous le nom de « Quatre trésors du studio » (ch. trad. : 文房四寶 ; ch. simp. : 文房四宝) en Chine, et comme les « Quatre compagnons du studio » (문방사우 / 文房四友) en Corée ; pour plus de clarté, il est coutumier de dire « Quatre trésors du lettré. » Le dessous de table en feutre noir, le presse-papier, le porte-pinceaux, le sceau et sa pâte à encre, entre autres, accompagnent cette liste d’instruments.

Source : Wikipédia.

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