La bibliothèque humaniste de Sélestat (Bas-Rhin).

La Bibliothèque humaniste de Sélestat, en Alsace, est installée depuis 1889 dans l’ancienne halle aux blés de cette commune du Bas-Rhin. Cet édifice fut construit par Gustave Klotz entre 1843 et 1845 sur l’emplacement de l’ancienne douane1, au cœur du centre ville historique, non loin de l’église gothique Saint-Georges et de l’église romane Sainte-Foy.

Après quatre ans de fermeture dans le cadre d’un projet de restructuration et de mise aux normes, la bibliothèque, réaménagée par Rudy Ricciotti, a rouvert ses portes le 23 juin 2018.

Elle possède un fonds important de manuscrits médiévaux et d’imprimés des xve et xvie siècles, en particulier les quelque 670 volumes reliés en cuir de la bibliothèque personnelle de l’humaniste alsacien Beatus Rhenanus, inscrite en 2011 au Registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO.


La Bibliothèque humaniste de Sélestat comporte un vaste fonds de manuscrits et livres anciens – qui attire des chercheurs d’Europe et du monde – provenant essentiellement de la bibliothèque paroissiale et de la bibliothèque personnelle de Beatus Rhenanus (1485-1547), qui en fit don à sa ville natale. Depuis le 26 mai 2011, cette dernière, riche de quelque 670 volumes, est officiellement inscrite au Registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO. Ce label, qui référence des œuvres représentatives du patrimoine documentaire mondial, souligne « l’intérêt exceptionnel et le caractère unique et irremplaçable » de la bibliothèque du plus célèbre des humanistes alsaciens, la seule d’un grand humaniste dont l’ensemble soit resté pratiquement intact.

Il offre aussi de nouvelles perspectives à ce haut lieu intellectuel d’Alsace qu’est la ville de Sélestat, propriétaire de la collection, qui en escompte une fréquentation accrue par les chercheurs et les touristes, surtout depuis la réouverture dans des locaux entièrement réaménagés.

Bibliothèque humaniste de Sélestat, carte maximum, 10/02/2007.

La Bibliothèque humaniste conserve également une partie des archives de la ville de Sélestat.

La Bibliothèque humaniste réunit la bibliothèque paroissiale et la bibliothèque personnelle de Beatus Rhenanus, auxquels se sont ajoutés au fil des siècles des achats et des dons d’ouvrages anciens.

L’histoire de la bibliothèque paroissiale débute en 1452 avec le don de Johannes von Westhuss, recteur de l’église paroissiale de Sélestat. Cette marque de générosité entraîne une série de donations de livres, souvent de la part d’anciens élèves de l’école latine de Sélestat.

La bibliothèque paroissiale ainsi constituée comprend des ouvrages destinés à la célébration des offices et des livres qui servent à l’enseignement de l’école latine.

Conservés dans l’église Saint-Georges, les ouvrages sont munis d’une chaîne pour les protéger du vol.

Bien qu’il n’existe à ce jour aucun catalogue de la bibliothèque paroissiale, une étude parue en 2002 recense 160 volumes répartis entre manuscrits et imprimés, reflétant ainsi la transition entre le livre manuscrit et le livre imprimé.

Natif de Sélestat et ancien élève de l’école latine, Beatus Rhenanus lègue à sa mort, en juillet 1547, sa bibliothèque à sa ville natale. Elle est constituée de 423 volumes, contenant 1 287 œuvres et 41 manuscrits répartis dans divers recueils, auxquels il faut ajouter 33 manuscrits anciens et 255 lettres autographes. On y trouve aussi des travaux personnels, comme ses cahiers d’écolier et des notes de cours, qui sont autant de témoignages précieux de l’enseignement dont a bénéficié le jeune Beat Bild.

Cette collection atteste de sa soif de connaissances, de son activité de correcteur et d’éditeur pour les grands imprimeurs européens et de ses liens d’amitié avec les plus grands érudits de son temps, comme Érasme de Rotterdam. Reflet de l’esprit universel caractéristique des humanistes, elle contient des textes d’auteurs latins et grecs mais aussi quelques textes en hébreu.

D’abord déposée dans la chancellerie municipale et rangée avec les archives de la ville, puis déménagée à la douane, la bibliothèque de Beatus Rhenanus rejoint finalement, en septembre 1757, les ouvrages de la bibliothèque paroissiale à l’église Saint-Georges.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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