La bataille de la Neretva (1943).

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Histoire
  • Commentaires de la publication :0 commentaire
  • Temps de lecture :6 min de lecture

La bataille de Neretva, connu également sous le nom de quatrième offensive anti-partisane ou opération Fall Weiss, qui s’est déroulée de janvier à mars 1943, a opposé à Jablanica les résistants yougoslaves aux forces conjointes allemandes, italiennes, oustachis et tchetniks lors de la phase finale des opérations de guerre sur le théâtre des Balkans après le début de l’offensive allemande Fall Weiss (« Plan blanc »), opération stratégique lancée au début de 1943 pendant la Seconde Guerre mondiale. La bataille tire son nom du fleuve Narenta (Neretva en serbo-croate), où se sont déroulés les moments décisifs de l’opération. Ce fut l’un des affrontements les plus importants de la guerre en Yougoslavie.


Fin 1942, alors que la situation de l’Axe en Afrique du Nord se détériorait, le haut commandement allemand s’inquiétait de la possibilité d’un  débarquement allié dans les Balkans. Dans cette hypothèse, les forces de résistance en Yougoslavie seraient susceptibles d’interférer avec les opérations de défense allemandes ainsi qu’avec leur exploitation  économique des ressources naturelles, notamment du bois, du cuivre et de la bauxite. En conséquence, le 16 décembre 1942, Adolf Hitler ordonna au général commandant Alexander Löhr, commandant des forces armées du sud-est de l’Europe, d’écraser la résistance en Yougoslavie. Les 18 et 19 décembre, une réunion est organisée par l’état-major de la Wehrmacht. Le 8 janvier, Löhr et Mario Roatta, commandant de la 2e armée italienne, se rencontrent à Zagreb afin d’élaborer un plan détaillé.

Du côté des forces de l’Axe, neuf divisions sont prévus à cet effet : six Allemandes, trois Italiennes, deux Croates oustachis. Environ 60 000 soldats de l’Axe participent aux trois différentes phases de l’opération Weiss contre 10 000 à 15 000 partisans (les forces partisanes présentes dans la région, y compris des blessés, des malades, des soldats locaux et des sympathisants civils; les sources yougoslaves calculent plutôt les forces de l’Axe à 130 000, chiffre gonflé après guerre par les organes du parti communiste. Quant aux chetniks, seul le Durmitorski bataljon (Bataillon du Durmitor) fut dans la bataille, avec près de 700 hommes, dirigés par le voïvode Nikola Bojovic. Ceux-ci voulaient empêcher les communistes de traverser la rivière pour que les forces de l´axe règlent le compte des partisans communistes.

Pour les Partisans, sous les ordres de Tito, le but de cette bataille n´était pas de stopper l’invasion allemande en Yougoslavie, mais aussi plutôt de trouver un passage pour évacuer ses 5 000 blessés en terrain moins hostile.

Pour anéantir la résistance des unités de Partisans de Tito, qui avaient formé une vaste zone libre dans les parties occidentales de la Yougoslavie, en Bosnie et en Croatie, connue sous le nom de « République de Bihać », les Allemands lancent donc l’opération Weiss, considérée comme la quatrième offensive anti-Partisans. Tito, conscient que les Partisans, mal armés et inférieurs en nombre et en équipement, ne seraient pas capables de  défendre ce grand territoire libre, a ordonné à ses troupes de ne pas attaquer l’ennemi de manière directe, mais de mener des combats de guérilla, en attaquant sur les flancs et à l’arrière des troupes ennemies, afin de tenter de les contenir.

Refusant d’abandonner les nombreux blessés, le maréchal Tito a ordonné de les amener, malgré les conditions très difficiles liées à leur transport sur un terrain très accidenté et au froid glacial de l’hiver. La colonne sera rejointe également par environ 5.000 civils qui se mettront également en marche en direction de la vallée de la Neretva.

Fin février 1943, des unités de Partisans, des blessés et des civils se retrouvent encerclés dans la vallée du fleuve Neretva, à Prozor. Après avoir essuyé un premier échec, les Partisans réussissent à libérer la ville le lendemain puis, trois jours après, le 22 février 1943, ils reprennent aussi la ville de Jablanica, mais à Konjic leur avancement est stoppé.

Dans les rangs des Partisans, le typhus fait des ravages. Tito peut compter sur quelque 20 000 hommes, mais ils sont entièrement encerclés de tous les côtés. Une situation sans issue à laquelle le commandant en chef yougoslave décide (selon les recits d´après guerre) de répondre en ordonnant la démolition de tous les ponts sur le fleuve Neretva. Le pont de Jablanica, un ouvrage austro-hongrois construit en 1888, a été détruit par les Partisans à l’aube du 3 mars 1943. À la suite de cette destruction, les Partisans construisent un pont de fortune en bois, à l’endroit même où se trouvait le premier, permettant aux blessés de traverser le fleuve.

Tito ordonne ensuite le redéploiement vers le nord, à 40 kilomètres de Jablanica. Du 3 au 5 mars, les Partisans réalisent la célèbre contre-attaque près de Donji Vakuf, en repoussant les Allemands et les Italiens vers la vallée de la rivière Vrbas.

À la fin du mois de mars, les forces de l’Axe avaient tué près de huit mille partisans et capturé deux mille autres. En dépit de ces lourdes pertes et de la victoire tactique des troupes de l’Axe, les formations de Tito ont sauvé leur commandement et l’hôpital de campagne, pouvant poursuivre les opérations de guérilla les mois suivants. De ce fait, lorsqu’ils atteignent l’est de la Bosnie-Herzégovine, les partisans ne sont confrontés qu’aux Chetniks, qui sont peu à peu éliminés à l’ouest de la Drina. La prochaine grande opération sur le front yougoslave est l’opération Schwarz.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.