Katharine Hepburn, actrice.

Katharine Hepburn , née le 12 mai 1907 à Hartford (Connecticut) et morte le 29 juin 2003 à Old Saybrook (Connecticut), est une actrice américaine.

Surnommée « Miss Kate », Hepburn compte parmi les grands mythes hollywoodiens. Dotée d’un fort tempérament, elle refuse les conventions ; éclectique et prolifique, elle excelle dans le registre de jeunes femmes loufoques ou de vieilles filles aigries (notamment dans les comédies de George Cukor et Howard Hawks) avant d’endosser le costume de souveraines d’Écosse et d’Angleterre (pour John Ford et Anthony Harvey).

Elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice à quatre reprises, un record inégalé, mais elle ne vint en chercher aucun. En 1999, Katharine Hepburn est classée par l’American Film Institute comme la « plus grande actrice de légende du cinéma américain ». Elle n’a aucun lien de parenté avec l’actrice Audrey Hepburn, troisième de ce même classement.


Katharine Hepburn est l’une des six enfants (Richard Houghton Hepburn, Dr. Robert Houghton Hepburn, Margaret Houghton Perry, Marion Hepburn Grant et Thomas Houghton Hepburn) d’un médecin urologue pionnier de l’hygiène sexuelle, Thomas Norval Hepburn (1879-1962), et d’une suffragette (militante de la Women’s Social and Political Union), Katharine Martha Houghton (1878-1951), elle est élevée dans une famille cultivée du New Jersey. Deuxième de six enfants, elle est d’une nature indépendante et affirme un caractère bien déterminé. Très tôt, après des études à l’Oxford School et au Bryn Mawr College, elle s’intéresse aux cours d’art dramatique. En 1921, elle est traumatisée par la découverte de son frère pendu Thomas, probablement à la suite d’un suicide.

À l’âge de 19 ans, elle abandonne ses études et se rend à Baltimore dans une compagnie théâtrale, où elle commence par de petits rôles dans La Tsarine et The Cradle Snatchers puis part pour New York pour monter The Big Pond, mais sans grand succès.

À vingt ans, elle pose nue pour un peintre. Le poète Phelps Putman dit d’elle : « Elle était l’anarchie vivante du cœur. Elle était aussi impolie que la vie et la mort. »

« Garce » — selon ses propres termes —, elle épouse par commodité un homme d’affaires Ludlow “Luddy” Ogden Smith en 192815, pour se plonger sans souci dans sa seule passion, le théâtre ; elle est pourtant mauvaise et le sait. Après sa première représentation de The Lake à Broadway, la romancière et critique Dorothy Parker écrit : « Allez donc voir Miss Hepburn décliner toute la gamme des émotions de A à B ». À la suite de cet échec, elle ne retrouve plus de rôle. Mais Kate décide de s’acharner.

En 1930, elle assiste à la conférence de Lee Strasberg au cours de laquelle ce dernier énonce le dogme de l’Actors Studio : « Nous jouerons toutes sortes de pièces. Nous serons tous égaux. Vedette une semaine. Simple figurant la suivante ». Kate qui possède un ego énorme et « cachetonne » depuis presque dix ans ne peut accepter et claque la porte du théâtre.

Elle obtient enfin ses premiers succès à Broadway dans Art and Mrs Bottle en 1931 et surtout dans The Warrior’s Husband (1932) dans le rôle d’Antiope, reine des Amazones où elle impressionne favorablement les critiques.

Katharine Hepburn décide de tenter sa chance à Hollywood. À l’époque, les nababs des studios cherchent justement une Américaine capable de concurrencer la Suédoise Greta Garbo, avec une morphologie androgyne, un visage diaphane et une personnalité raffinée. Lorsque Kate se présente, sa sveltesse et son indépendance impressionnent le puissant David Selznick (un des directeurs de la RKO à ce moment) qui lui propose en 1932 son premier film, Héritage (A Bill of divorcement) aux côtés de John Barrymore, réalisé par George Cukor, qui deviendra son réalisateur préféré. Ils tourneront sept films ensemble et plusieurs téléfilms.

Forte de ses derniers succès au théâtre, l’actrice parvient à négocier un avantageux contrat. Arrivée en 1932 à Hollywood, l’actrice détonne dans cet univers très glamour par son physique, sa façon d’être et de s’habiller (pantalon et chemise désassortis, qu’à part Katharine Hepburn à cette époque seules Greta Garbo et Marlène Dietrich avaient osé porter).

Son tempérament est à l’opposé des stéréotypes féminins de l’époque, incarnés par Greta Garbo, la femme mythifiée, Marlene Dietrich la femme fatale inaccessible, à l’érotisme trouble, ou Mae West et Jean Harlow, stars à la sexualité agressive. Elle va incarner les nouvelles héroïnes de l’écran : indépendantes et actives, affirmant leur personnalité propre, non pas dans la sécurité du mariage, mais dans la volonté d’agir de façon égale, sinon supérieure, à celle d’un homme.

Elle campe une ambitieuse aviatrice prête à tout dans Le Phalène, son second film ; une jeune fille indépendante qui renonce à l’amour pour devenir écrivain dans Les Quatre Filles du docteur March ; un garçon manqué travesti en homme dans Sylvia Scarlett ; la reine Marie Stuart pour John Ford ; une militante féministe qui assume sans honte sa condition de fille-mère dans La Rebelle…

Très vite, tous les producteurs, réalisateurs et vedettes, vont tomber sous son charme et seront les victimes de son caractère. Dès ses premiers films, elle donne son avis sur tout et fait preuve d’un sens artistique inné.

Vedette attitrée de la RKO, elle obtient dès son troisième film l’Oscar de la meilleure actrice dans Morning Glory. Un an plus tard, en 1934, l’actrice divorcera de Ludlow Oggen Smith.

George Cukor, tout de suite fasciné par l’actrice, renouvelle leur collaboration pour Les Quatre filles du docteur March. Dès leur première rencontre naît une amitié qui durera tout au long de leur vie. Elle reçoit la toute première Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine du Festival de Venise pour ce film. En 1936, elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur George Cukor pour un film Sylvia Scarlett, où elle interprète le rôle d’un garçon manqué se transformant en jeune femme épanouie grâce à l’amour. Lourd échec critique et commercial, ce film inclassable est pourtant l’un des plus beaux films du Cukor des années trente.

Mais bien que le public commence à l’aduler, beaucoup de ses films sont des fiascos et on la surnomme « poison du box-office ». Peu à peu les portes des studios se ferment.

Elle renoue pourtant avec le succès pour son dernier film à la RKO dans l’extraordinaire comédie L’Impossible Monsieur Bébé d’Howard Hawks. Cette comédie loufoque, chef-d’œuvre de la « screwball comedy », restera un modèle du genre, notamment grâce au duo hors pair formé par Katharine Hepburn et Cary Grant. Après avoir racheté son contrat à la RKO, deux mille dollars, elle retrouve Cukor, son réalisateur fétiche, et Cary Grant, son partenaire de prédilection, pour une brillante comédie de la Columbia, Vacances18. Ce fut un nouveau succès au box-office.

Sollicitée pour le rôle tant envié de Scarlett O’Hara et pourtant bien décidée à l’obtenir, elle refuse de tourner un bout d’essai et le rôle lui échappe.

Entre-temps, Katharine se laisse séduire par le très fantasque milliardaire Howard Hughes ; amants et associés, ils vont acheter les droits de la pièce The Philadelphia Story et l’infatigable Kate triomphe deux années durant sur les planches. Lorsque Howard Hughes envoie des limousines au domicile de l’actrice pour lui permettre de rejoindre les studios plus confortablement, elle n’hésite pas une seconde à décliner, préférant utiliser son vélo.

Les studios s’intéressent de nouveau à elle, mais elle fait monter les enchères et négocie durement avec Samuel Goldwyn, les frères Warner et même Louis B. Mayer. Pour son retour, elle exige George Cukor comme réalisateur, James Stewart et Cary Grant comme partenaires.

Louis B. Mayer, patron de la MGM, cède aux demandes de la star. En effet, la MGM a un grand besoin de renouveler ses stars féminines, en ce début de décennie. Greta Garbo et Norma Shearer sont sur le point de se retirer des écrans, Myrna Loy interrompt sa carrière pour travailler à la Croix-Rouge, Joan Crawford est sur la sellette et va quitter la MGM en 1943 pour la Warner. La firme du lion a absolument besoin d’une forte personnalité et Katharine Hepburn arrive à point nommé. Le film Indiscrétions est un énorme succès, elle obtient le prix de la critique new-yorkaise et une nomination aux Oscars, James Stewart recevra la précieuse statuette.

En 1940, elle fait son entrée parmi les stars de la firme Metro-Goldwyn-Mayer avec un contrat de longue durée assorti de privilèges dont celui de pouvoir choisir ses partenaires.

Après le succès d’Indiscrétions et une pause de quelques mois, elle reçoit un scénario de Ring Lardner Jr., Michael Kanin et Garson Kanin, La Femme de l’année. C’est la rencontre avec Spencer Tracy, celui qui allait devenir l’homme de sa vie. Ils formeront un des couples les plus célèbres de l’histoire du cinéma et tourneront neuf films ensemble. Les films MGM suivants seront plus conventionnels malgré de grands réalisateurs comme Vincente Minnelli, Elia Kazan, Clarence Brown, Frank Capra, mais deux brillantes comédies de George Cukor, Madame porte la culotte et Mademoiselle Gagne-Tout, écrites par Ruth Gordon et Garson Kanin (nommés les deux fois aux Oscars), donnent une nouvelle preuve de la merveilleuse complicité qu’exprimait le couple Tracy-Hepburn.

C’est aussi l’époque du maccarthisme. Katharine, qui ne cachait pas ses opinions sur ce comité chargé d’enquêter sur les activités anti-américaines des artistes d’Hollywood, déclara notamment : « Depuis le commencement des temps, l’artiste a toujours exprimé les aspirations et les rêves du peuple. En imposant silence à un artiste, vous bâillonnez la voix la plus puissante qui soit. »

Son contrat avec la MGM se termine en 1952 et Katharine retrouve son indépendance.

Après un retour à Broadway triomphal et une tournée pour une pièce de Shakespeare, Comme il vous plaira, John Huston lui propose un film avec Humphrey Bogart : L’Odyssée de l’African Queen. Réalisé en décors naturels à Biondo en République démocratique du Congo (alors Congo belge), le tournage est éprouvant à cause des conditions climatiques pénibles ; ce qui n’empêche pas les deux acteurs de composer un duo haut en couleur qui va faire la joie des spectateurs. Le film reçoit quatre nominations aux Oscars pour John Huston, Katharine Hepburn, James Agee (scénario) et Humphrey Bogart qui obtint la précieuse statuette.

Elle retourne au théâtre dans une pièce de George Bernard Shaw, La Milliardaire puis joue les vieilles filles au cinéma dans Vacances à Venise, un film qui lui vaut sa sixième nomination aux Oscars) et Le Faiseur de pluie ; retrouve Spencer Tracy pour une nouvelle comédie Une femme de tête et surtout interprète Mme Venable vieille milliardaire excentrique dans Soudain l’été dernier d’après un roman de Tennessee Williams. Le côté sulfureux du scénario et l’attitude du réalisateur, Joseph L. Mankiewicz, envers Montgomery Clift provoquent une atmosphère lourde durant le tournage. Le film est néanmoins un triomphe. Elizabeth Taylor et Katharine Hepburn sont toutes deux citées aux Oscars.

Après les années 1950, ses apparitions sur le grand écran se font plus rares, mais sont toujours saluées aussi bien par la critique et le public que par les professionnels ; comme le prouvent les louanges qu’elle reçoit pour son interprétation dans le film de Sidney Lumet en 1962 : Long voyage vers la nuit, tiré d’une pièce de théâtre éponyme d’Eugene O’Neill, qui lui vaut le Prix d’interprétation à Cannes. Elle continue parallèlement, toujours avec bonheur, les incursions au théâtre ; notamment dans des pièces de Shakespeare et même dans la comédie musicale avec Coco, sur la vie de la couturière Coco Chanel.

Elle reçoit encore trois Oscars au cinéma ; deux consécutifs en 1968 et 1969, et un en 1982. Ils distinguent ses interprétations dans la comédie de mœurs Devine qui vient dîner… de Stanley Kramer (son dernier film avec Spencer Tracy), Le Lion en hiver d’Anthony Harvey où elle joue Aliénor d’Aquitaine (elle obtint le prix ex æquo avec Barbra Streisand dans Funny Girl), puis enfin La Maison du lac de Mark Rydell, l’un de ses derniers rôles au cinéma ; elle et Henry Fonda campent un couple d’octogénaires qui voit débarquer dans sa maison de campagne sa fille (jouée par Jane Fonda), avec un nouveau compagnon et le fils de celui-ci.

Bien que les quatre Oscars de sa carrière, glanés sur une cinquantaine d’années et sur douze nominations, fassent d’elle la comédienne la plus récompensée dans la catégorie de la meilleure actrice (par ailleurs, aucun homme n’a reçu davantage d’Oscars du meilleur acteur), elle ne se déplace jamais pour les accepter au cours des différentes cérémonies, davantage par désintérêt que par boycott21. Sa seule et unique apparition aux Oscars date de 1974 : elle y a remis le Prix Irving G. Thalberg au producteur Lawrence Weingarten.

Elle tourne encore quelques films, dont l’un dans lequel elle constitue un truculent duo avec John Wayne Une bible et un fusil et deux téléfilms avec son pygmalion George Cukor.

Alternant des rôles de comédie romantique avec ceux de vieilles filles privées d’amour, elle a régné durant quatre décennies sur Hollywood avant de se retirer à New York. Katharine Hepburn, atteinte d’un cancer de l’œsophage, meurt le 29 juin 2003 à l’âge de 96 ans pendant son sommeil dans sa résidence d’Old Saybrook (Connecticut). Elle repose au Cedar Hill Cemetery de Hartford (Connecticut).

Ses exécuteurs testamentaires de Katharine Hepburn ont évalué ses biens meubles et immeubles à plus de 20 millions de dollars, sa maison a été vendue pour la somme de 18 millions $.

Elle a imposé au cinéma son inimitable style fait de désinvolture, de malice, d’indépendance, d’avant-garde, de provocation, d’impertinence, et son verbe émaillé de traits d’esprit.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=SanyhZg2eu8

Sources : Wikipédia, YouTube.

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