Kasimir Malevitch, peintre, dessinateur et sculpteur.

Kasimir Severinovitch Malevitch (en russe : Казимир Северинович Малевич ; en polonais : Kazimierz Malewicz), né le 11 février 1879 (23 février 1879 dans le calendrier grégorien) à Kiev (Empire russe), de parents polonais, et mort le 15 mai 1935 à Léningrad, à l’âge de 56 ans, d’un cancer, est un des premiers artistes abstraits du XXe siècle. Peintre, dessinateur, sculpteur et théoricien, Malevitch est le créateur d’un courant artistique qu’il dénomma « suprématisme ».


Kasimir Malevitch nait à Kiev en Ukraine à la maternité catholique Kiev-Vasilkovskaja de Saint-Alexandre. Son père, Severin Antonovitch Malevitch (1845-1902), est le directeur de l’une des usines de raffinage de sucre industriel (betterave) de l’homme d’affaires russe Nicolas Terechtchenko. Sa mère, A. Ludwig (1858-1942), est femme au foyer. Kasimir Malevitch est l’aîné de 14 enfants, dont 9 filles ayant survécu à l’âge adulte.

De 1896 à 1898, il étudie au collège de Parhomovka (Russie impériale).

De 1898 à 1904, le jeune Kasimir vit à Koursk (Russie), puis s’installe à Moscou dès 1904, après le décès de son père et il travaille comme dessinateur industriel pour les chemins de fer.

Il se marie en 1899 avec Kazimiera Zglejc (ou, retranscrit du russe : Kasimira Ivanovna Zgleits) (1883[réf. nécessaire]-1942), avec laquelle il a deux enfants, Anatolii (1902) et Galina (1909).

Après une formation de dessinateur technique à Moscou en 1902-1904, et après avoir fréquenté, de 1895 à 1896, l’école de peinture de Kiev6 dans la classe du peintre Nikolay Pymonenko, à l’âge de seize ans, Malevitch développe en autodidacte son œuvre plastique qu’il décline au cours de sa vie dans une dizaine de styles différents : réalisme, impressionnisme, symbolisme, cézannisme, fauvisme, néo-primitivisme, cubo-futurisme, cubisme alogique, suprématisme, supranaturalisme.

En 1915, après l’« Exposition Tramway V » du mois de mars, il présente à l’« Exposition 0.10 », tenue à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier 1916, un ensemble de 39 œuvres qu’il appelle « suprématies », dont Quadrangle, connu sous le nom de Carré noir sur fond blanc, que Malevitch instituera plus tard en œuvre emblème du suprématisme.

Avec la Révolution de 1917, il est élu député au Soviet de Moscou. Malevitch accepte des fonctions institutionnelles comme enseignant à l’Académie de Moscou, puis à l’École artistique de Vitebsk, invité par Marc Chagall, ensuite à Petrograd en tant que chercheur. Il lutte également pour la  démocratisation.

En 1918, il peint Carré blanc sur fond blanc, qui est considéré comme le premier monochrome de la peinture contemporaine.

En 1927, Malevitch part en voyage en Allemagne, il y laisse 70 tableaux, et un manuscrit, Le Suprématisme ou le Monde sans objet, republié par le Bauhaus (il avait été initialement publié en 1915). Durant la guerre, une quinzaine de ses tableaux disparaissent et ne seront jamais retrouvés, une partie se trouve au Stedelijk Museum d’Amsterdam et une autre au MoMA de New York.

Artiste prolifique, il ne cesse de peindre tout au long de sa vie.

En 1929, le pouvoir soviétique le stigmatise pour son « subjectivisme » et le qualifie de « rêveur philosophique ». Au cours des années 1930, les besoins du pouvoir soviétique en matière d’art ayant évolué, Kasimir Malevitch est sans cesse attaqué par la presse et perd ses fonctions officielles — il est même emprisonné et torturé. Même si les autorités lui décernent des funérailles officielles en 1935, la condamnation de son œuvre et du courant suprématiste s’accompagnent d’un oubli de plusieurs  décennies.

La reconnaissance de cet artiste intervient à partir des années 1970. Depuis, de nombreuses rétrospectives à travers le monde ont consacré Kasimir Malevitch comme l’un des maîtres de l’art abstrait.

De 1907 à 1935, il participe à 35 expositions d’avant-garde dans l’Empire russe, en URSS et à l’étranger. Malevitch est un membre actif de l’avant-garde artistique ukrainienne et polonaise et côtoie Kandinsky, Chagall, Matiouchine, El Lissitzky, Rodtchenko.

Parallèlement à son œuvre plastique, Malevitch produit des textes  théoriques sur l’art. Une vingtaine d’écrits paraissent entre 1915 et 1930, mais de nombreux manuscrits restent non publiés. Tous ne sont pas directement liés aux seules pratiques artistiques. Ainsi par exemple, La Paresse comme vérité effective de l’homme, écrit en 1921, et publié aux éditions Allia en 1995 en langue française, texte révolutionnaire dans la mesure où le communisme lui-même y apparaît dépassable.

Les paysages et les scènes de la vie quotidienne présentent souvent une dominante du rouge et du vert, couleurs que l’on retrouve également dans certaines icônes orthodoxes. Les gouaches des années 1910-1911 sont influencées par le fauvisme mais aussi par le néo-primitivisme et le protocubisme. Dans les années 1912-1913, il produit des toiles cubistes et futuristes.

En 1915, Malevitch peint trois éléments qu’il inclura plus tard parmi les éléments fondateurs du suprématisme : le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir.

Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores, disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le  suprématisme montre le caractère infini de l’espace, et la relation d’attraction et de rejet des formes.

Pour Malevitch, l’art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l’artiste au monde) à se concrétiser en œuvre, grâce à un module formateur étranger au support, l’« élément additionnel », qui structure la masse picturale ou les matériaux. Il introduit le concept d’élément additionnel dans ses écrits des années 1920, ainsi que dans son enseignement.

Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d’art pur, dominant et formant dans son sillage l’art appliqué.

C’est sur la conception du rapport de l’art pur à l’art appliqué que Malevitch entre en conflit avec les constructivistes.

Source : Wikipédia.

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