Joseph-Louis Gay-Lussac, chimiste et physicien

Joseph Louis Gay-Lussac, né à Saint-Léonard-de-Noblat le 6 décembre 1778 et mort à Paris le 9 mai 1850, est un chimiste et physicien français, connu pour ses études sur les propriétés des gaz.

Ces travaux méticuleux en physique et chimie pneumatique, dans la continuité de Lavoisier et dans le respect de l’école newtonienne d’Arcueil, ont ouvert une voie paradoxale, mais assurée, aux notions fondamentales de la chimie atomique, à commencer par le nombre d’Avogadro et la molarité.

Au terme de ses études en novembre 1803, il continue à être rémunéré comme aide de laboratoire à l’École polytechnique, puis y est nommé répétiteur de chimie auprès de Antoine-François Fourcroy le 23 septembre 1804 avec un salaire annuel de

1500 francs. À la suite de ses travaux sur la dilatation des gaz et sur le magnétisme avec Humboldt, il est nommé membre du Bureau consultatif des arts et manufactures le 7 février 1806, avec un salaire annuel de 2 400 francs, il en sera durant plus de trente ans un des membres les plus actifs. Il est élu le 8 décembre de la même année à la première classe de l’Institut national, dans la section de physique, en remplacement de Mathurin Jacques Brisson. Il perçoit en cette qualité un salaire annuel de 1 500 francs. À l’École polytechnique, il obtient en 1809 le titre de professeur de chimie-pratique puis est nommé à l’âge de 32 ans, à la suite du décès de Fourcroy, instituteur de chimie le 1er janvier 1810 avec un salaire annuel de 6 000 francs. Le 15 juillet 1818 il est nommé membre du comité consultatif de la direction générale des poudres et salpêtres, avec un salaire annuel de 4 000 francs et un logement de fonction dans le quartier de l’Arsenal. Il devient membre du conseil de perfectionnement du Conservatoire national des arts et métiers en 1819. Il accepte en 1829, à la suite de Vauquelin, la charge d’essayeur du bureau de garantie de la Monnaie, avec un salaire annuel de 20 000 francs. Il propose alors au Gouvernement d’adopter le mode d’essai de l’argent par la voie humide. Il se démit en 1848 de ses fonctions en faveur de son fils aîné Jules.

Gay-Lussac, épreuve de luxe.

Peu avant de prendre la succession de Fourcroy à l’École Polytechnique, Gay-Lussac est nommé le 11 mai 1809 le premier titulaire de la chaire de physique de la nouvelle faculté des sciences de Paris. Il y assure deux leçons hebdomadaires d’une heure et demie, les examens pour le baccalauréat, la licence et le doctorat ès sciences et reçoit un salaire annuel de 4 500 francs. Il partage le programme du cours annuel de physique d’abord avec Hachette, puis à partir de l’année 1815-16 avec Jean-Baptiste Biot, jusqu’en 1826, puis avec Claude Pouillet, et échange en 1828 ses leçons de physique avec les leçons de chimie de Pierre Louis Dulong, alors professeur adjoint à Thénard. Dulong succède en 1832 à Gay-Lussac à la chaire de physique de la faculté, lorsque celui-ci est nommé à la chaire de chimie organique et chimie minérale du Muséum d’histoire naturelle, laissée vacante par le décès de Laugier. Il donne sa première leçon au Muséum le 2 avril 1833 et s’installe alors dans un des logements du Muséum. En 1840, Gay-Lussac quitte ses fonctions à l’École polytechnique, où il est remplacé par son ami Théophile-Jules Pelouze. Il devient professeur à l’École d’application des tabacs. Il quitte le Muséum et l’École d’application des tabacs en 1848.

Gay-Lussac, carte maximum Saint-Léonard de Noblat, 2/06/1951.

Membre de la première classe de l’Institut national, puis de l’Académie des sciences, il en est le président en 1822 et 1834. En 1807, il devient l’un des premiers membres de la Société d’Arcueil et participe à la rédaction des Mémoires d’Arcueil. Gay-Lussac fut membre de nombreuses sociétés savantes étrangères : l’Académie royale de Prusse, la Royal Society de Londres (membre étranger, 1815), l’académie impériale de Russie, les Sociétés d’Edimbourg, de Turin, de Stockholm. Il obtint également de nombreuses décorations: grand-officier de la Légion d’honneur, commandeur du mérite de Prusse et chevalier de l’étoile polaire de Suède.

Gay-Lussac fut expert-conseil des Forges de Charenton16. Il entre en 1832 à la compagnie des glaces de Saint-Gobain comme censeur. Il en devient administrateur en 1840, puis président du conseil d’administration en 1843, et ce jusqu’en 1847. Il introduit, à l’usine d’acide sulfurique de Chauny, la « tour Gay-Lussac » permettant de prévenir la libération dans l’atmosphère des oxydes d’azote.

Gay-Lussac est élu député de l’arrondissement de Limoges en 1831, réélu en 1834 et 1837 et nommé pair de France en 1839 par Louis-Philippe et siège à la Chambre des pairs jusqu’en 1848. Il se distinguera notamment pour son action visant à ne pas légiférer sur le travail des enfants mais perdra cette bataille législative.

Joseph Louis Gay-Lussac meurt à 71 ans et demi des suites d’une insuffisance cardiaque. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Source : Wikipédia.