Johnny Cash, chanteur, acteur, guitariste, compositeur de musique country.

Johnny Cash (né J. R. Cash le 26 février 1932 à Kingsland dans l’Arkansas, et mort le 12 septembre 2003 à Nashville, dans le Tennessee) est un chanteur, acteur, guitariste et auteur-compositeur de musique country américain. Il a également pratiqué les styles rock ‘n’ roll, rockabilly, blues, folk ou encore gospel.

Johnny Cash est connu pour sa voix caractéristique de baryton et ses basses profondes. Ses vêtements sombres et sa guitare acoustique noire lui ont valu le surnom de Man In Black (« l’Homme en noir »).

Une grande partie de l’œuvre musicale de Johnny Cash (en particulier celle de sa fin de carrière) fait écho aux thèmes de la douleur, de l’affliction morale et de la rédemption, comme ses chansons I Walk the Line, Folsom Prison Blues, Ring of Fire, Get Rhythm et Man in Black. Il a également enregistré des chansons humoristiques, telles que One Piece at a Time et A Boy Named Sue, un duo avec sa future épouse June Carter intitulé Jackson, ainsi que des train songs dont Hey Porter et Rock Island Line.

Avec 90 millions d’albums vendus en près de cinquante ans de carrière, il est considéré comme une figure majeure de la musique américaine du XXe siècle. Sa discographie officielle comprend 55 albums studio et 6 albums live. Par ailleurs, il existe 84 compilations de ses enregistrements.

Il est aussi connu pour son engagement politique et son action en faveur des détenus, s’étant produit dans des prisons. Le magazine Rolling Stone l’a classé 21e meilleur chanteur de tous les temps. Il est aussi le mari de la célèbre chanteuse country June Carter.


Johnny Cash est un descendant de la famille royale écossaise. Après une rencontre fortuite avec un ancien laird des Falkland, le major Michael Crichton-Stuart, celui-ci a retracé l’arbre généalogique de Johnny Cash jusqu’au XIe siècle, en Écosse. Des recherches effectuées par sa fille Rosanne prouveraient qu’il est descendant de Malcolm IV d’Écosse, roi d’Écosse de 1153 à 1165. Johnny Cash a rajouté dans une interview « Mon ancêtre William Cash, un ancien marin, s’est installé à Westmoreland County, Virginie, en 1673 », (William Cash 1653-1708 est son ancêtre à la neuvième génération). Il avait cru durant sa jeunesse qu’il était d’origine irlandaise et partiellement amérindienne. Même après avoir appris qu’il n’était pas d’origine amérindienne, Johnny Cash a gardé de l’empathie et de la compassion pour les Amérindiens. Il a exprimé ces sentiments dans plusieurs de ses chansons, dont Apache Tears et The Ballad of Ira Hayes, écrites par le chanteur de folk Peter La Farge, et sur son album, Bitter Tears: Ballads of the American Indian.

Johnny Cash naît le 26 février 1932, pendant la Grande Dépression, dans une famille pauvre et rurale d’origine écossaise de Kingsland, Arkansas, États-Unis. Ses parents, Ray Cash (1897 – 1985) et Carrie Cloveree Rivers (1904 – 1991) ne pouvant s’entendre sur le prénom à donner au bébé, il est seulement baptisé des initiales J. R. Il n’adoptera les prénoms John Ray qu’à 18 ans, au moment de son engagement dans l’armée de l’air des États-Unis, qui ne veut pas d’un soldat doté de seules initiales, puis prendra Johnny comme nom de scène en 1955. Ray et Carrie auront en tout six enfants : Reba Hancock, Jack, Joanne Cash-Yates, Roy et Louise Cash Garrett. Son plus jeune frère, Tommy, deviendra également un célèbre chanteur country.

Dès l’âge de cinq ans, il travaille avec sa famille dans les champs de coton à Dyess en Arkansas et y est imprégné des chants des travailleurs. Le Sud des États-Unis est alors baigné par le folk, les hymnes religieux, le gospel et la country. Les temps sont durs et les difficultés de la famille, qu’elles soient dues aux conséquences de la Grande Dépression ou à une inondation, inspireront plusieurs des futures chansons de Cash. Fasciné par les chansons entendues à la radio, le jeune J.R. reçoit l’enseignement musical de sa mère et d’un ami d’enfance, et joue très tôt de la guitare et commence à écrire des chansons. Il se produira à la radio avant même d’être sorti du lycée.

Très proche de son frère Jack, de deux ans son aîné, J. Cash reste définitivement marqué par la mort de celui-ci, qui est presque coupé en deux par une scie circulaire avec laquelle il travaillait, à l’âge de 14 ans. Cash était absent lors du drame et a exprimé à de nombreuses reprises la culpabilité qu’il ressentait quant à cet événement, affirmant voir souvent son frère en rêve.

Après plusieurs expériences de travail difficiles dans plusieurs domaines, Cash s’enrôle dans l’US Air Force et est envoyé à San Antonio, au Texas, pour y être entraîné à l’interception de communication radio codées. Il part ensuite pour la base aérienne de Landsberg, en Allemagne. Il y restera trois ans, pendant lesquels il écoute les communications des Soviétiques, achète sa première guitare et forme son premier groupe nommé The Landsberg Barbarians16. Il est démobilisé le 3 juillet 1954, avec le grade de sergent, et retourne vivre au Texas.

En 1954, Johnny Cash et sa femme déménagent à Memphis, dans le Tennessee, où il travaille comme vendeur tout en étudiant pour devenir speaker à la radio. Il passe ses nuits à répéter avec deux amis musiciens, le guitariste Luther Perkins et le contrebassiste Marshall Grant, qui se font appeler les Tennessee Two. Il trouve finalement le courage de solliciter une audition à la maison de disques de Sam Phillips, Sun Records, berceau du rock ‘n’ roll blanc avec notamment les pionniers Elvis Presley et Jerry Lee Lewis. Peu impressionné par le gospel que lui présente le groupe, Phillips les encourage à trouver leur propre son, et finit par les engager lorsque Cash lui chante les chansons qu’il a lui-même écrites, dans le style rythmique qui fera la célébrité de son groupe. Leur premier enregistrement pour Sun, comprenant Hey Porter et Cry! Cry! Cry!, sort en 1955 et se vend raisonnablement bien.

Dès lors, tout s’accélère : le single suivant de Cash, Folsom Prison Blues, atteint la 5e place des meilleures ventes country. Johnny Cash a été inspiré pour écrire cette chanson par le film Inside the Walls of Folsom Prison  (1951), qu’il a vu pendant son service militaire en Allemagne dans l’Armée de l’Air des États-Unis. Cash a raconté : « Je me suis assis avec mon stylo en main, en essayant de penser à la plus mauvaise raison qu’une personne pourrait avoir pour en tuer une autre.»

Puis I Walk the Line se classe premier. Suit en juin 1957 Home of the Blues, après quoi Cash devient le premier artiste Sun à sortir un album, les singles régnant alors en maîtres sur le marché du disque. Le label de Sam Phillips devient rapidement trop petit pour Cash, son artiste le plus vendeur. Elvis Presley a déjà quitté Sun, et Sam Phillips se concentre désormais sur la carrière de Jerry Lee Lewis. En 1957, à la recherche de plus de liberté artistique, le chanteur accepte l’offre alléchante de la compagnie de disque Columbia Records. Sur ce label, il enregistre au début des années 1960, Don’t Take Your Guns to Town et The Ballad of Ira Hayes.

À la même époque, il tourne avec la Carter Family, famille de musiciens country légendaire aux États-Unis. Une relation ambiguë naît entre Cash et l’une des filles de la famille, June Carter, chacun étant de son côté marié et chargé de famille.

En 1961, Cash devient également acteur, pour le film Five Minutes to Live, rebaptisé plus tard Door-to-door Maniac.

En 1974, Johnny Cash tourne dans le septième épisode de la troisième saison de Columbo : Le Chant du cygne (Swan Song). Il y interprète le rôle de Tommy Brown, un chanteur de country qui a assassiné sa femme. On y entend les tubes I Saw the Light (reprise de Hank Williams) et Sunday Morning Coming Down puis l’on y aperçoit, pour l’occasion, des images recyclées de l’un de ses concerts.

Au début des années 1960, Cash commence à consommer de grandes quantités d’alcool et de drogues, notamment pour tenir lors des longues et difficiles tournées (comptant pas moins de 300 spectacles par an, souvent dans des lieux très éloignés qu’il faut rejoindre en voiture). Il devient rapidement dépendant des amphétamines et des barbituriques, qui affectent grandement son comportement. Pendant quelque temps, il partage un appartement à Nashville avec le chanteur country Waylon Jennings, lui aussi dépendant des amphétamines. Cash affirmera plus tard avoir essayé « toutes les drogues qu’on pouvait essayer ».

Bien que perdant peu à peu tout contrôle sur sa vie, Cash reste très productif et les succès continuent : en 1963 sort le titre Ring of Fire, chanson écrite par June Carter et Merle Kilgore et décrivant le « cercle de feu » entourant le chanteur, référence à sa dépendance à l’alcool et à la drogue. Avec son arrangement original de cuivres dans le style des mariachis, une idée de Cash, la chanson atteint la 1re place des charts country, et entre au Top 20 des ventes de disques pop.

En juin 1965, le camion qu’il conduit prend feu, provoquant un vaste feu de forêt qui détruit plusieurs kilomètres carrés de la forêt nationale de Los Padres en Californie, dévastant trois montagnes et tuant 49 des 53 condors – espèce protégée – qu’abritait la réserve forestière. Ne montrant guère de remords au cours de son procès, Cash est condamné à une amende de 125 172 dollars, dont il finira par payer 82 000. Cash affirmera être la seule personne jamais poursuivie par le gouvernement américain pour avoir déclenché un feu de forêt.

En 1965, il est arrêté à El Paso (au Texas) par la brigade des stupéfiants, qui le soupçonne de transporter de l’héroïne depuis le Mexique. Il est rapidement relâché, car on ne trouve, cachés dans son étui de guitare, que des amphétamines et barbituriques légaux, pour lesquels il dispose d’une ordonnance. Il est néanmoins condamné à une peine avec sursis. Il est à nouveau arrêté le 11 mai 1965, à Starkville, Mississippi, pour s’être introduit en pleine nuit dans un jardin privé dans le but d’y cueillir des fleurs. Ce sera la source de sa chanson Starkville City Jail. Malgré ces incidents, Cash ne passera jamais plus d’une nuit en prison, ce qui ne l’empêchera pas de cultiver une image romantique de détenu endurci, de nombreux fans croyant réellement qu’il a passé des années au pénitencier de Folsom.

Au milieu des années 1960, Cash sort plusieurs albums concept, dont Bitter Tears en 1964, sur le thème des Amérindiens, et Ballads of the True West en 1965, disque expérimental qui mêle chansons traditionnelles de l’Ouest américain et interventions parlées. C’est la pire période de ses problèmes de drogue. Son comportement erratique précipite son divorce d’avec sa première femme et provoque de nombreuses annulations de concerts. Ce qui ne l’empêche pas d’obtenir en 1967 un Grammy Award avec June Carter pour la chanson Jackson.

En 1968, Cash parvient à se sevrer de la drogue. Il affirme dans son autobiographie avoir eu une révélation surnaturelle après une tentative de suicide sous l’influence de la drogue. Il serait descendu dans une caverne pour y mourir, mais le souffle de Dieu l’aurait poussé à en sortir et à recommencer sa vie. Il vit cet épisode, réel ou fantasmé, comme une véritable seconde naissance. Plus prosaïquement, il reçoit l’aide de June Carter et de sa famille (dont sa mère Maybelle Carter), qui s’isolent chez lui pendant un mois pour s’occuper de sa désintoxication. Cash redécouvre sa foi religieuse, célébrant l’évènement par une cérémonie dirigée par le pasteur Jimmy Rodgers Snow, fils du musicien country Hank Snow. Il demande la main de June Carter, qui a promis de l’épouser quand il serait « clean », sur scène au cours d’un concert au London Gardens, à London au Canada, le 22 février 1968).

En 1992, Johnny Cash est nommé au Rock and Roll Hall of Fame et devient ainsi la seule personne à avoir été introduite à la fois au Rock and Roll Hall of Fame, au Country Music Hall of Fame et au Songwriters Hall of Fame. La fin du millénaire prend ensuite une tournure inattendue, avec la rencontre du producteur Rick Rubin.

Après avoir quitté Columbia Records, Cash avait en effet signé avec Mercury Records en 1987, mais cet accord s’avèrera être un échec, avec des ventes d’album diminuant. Au cours des années 1990, il redevient malgré tout populaire, notamment auprès d’un public jeune, pourtant en général peu attiré par la musique country. Il chante notamment sur l’album de U2 Zooropa en 1993, puis signe sur le label American Recordings de Rick Rubin, habituellement spécialisé dans le rap et le metal (y figure notamment le groupe System of a Down).

Sous la direction de Rubin, il enregistre en 1994 son premier album sur ce label, simplement intitulé American Recordings 1. Seul dans sa chambre avec sa guitare, Cash y interprète des reprises d’artistes contemporains sélectionnés par Rubin. Le succès commercial est au rendez-vous et l’album remporte le Grammy Award du meilleur album folk contemporain (Best Contemporary Folk Album). Cash se produit notamment en 1994 au Festival de Glastonbury, où il est accueilli triomphalement. Il écrira plus tard que cet accueil constitue pour lui l’un des sommets de sa carrière. Suivra une série de cinq albums supplémentaires dits American Recordings, les cinquième et sixième parus de manière posthume. Ces albums représentent pour beaucoup le renouveau artistique de Johnny Cash ; ils contiennent de nombreuses reprises d’artistes d’horizons très variés comme Depeche Mode, U2, Leonard Cohen, Nick Cave, Soundgarden ou Nine Inch Nails.

En 1996, le second album American Recordings, Unchained, remporte à nouveau un grand succès, et est couronné d’un Grammy pour « meilleur album country » (Best Country Album). On peut notamment y entendre Cash accompagné par Tom Petty and the Heartbreakers.

Parmi les autres activités de Cash au cours des années 1990, on trouve notamment des apparitions dans la série télévisée Docteur Quinn, femme médecin avec sa femme June, ainsi que dans le dessin animé Les Simpson, dans lequel il prête sa voix à un coyote de l’espace qui guide Homer Simpson dans une quête spirituelle à la suite d’un abus de piment provoquant des hallucinations (épisode « Le Mystérieux Voyage d’Homer »). En 1997, il sort une seconde autobiographie, intitulée Johnny Cash : the Autobiography.

En 1997, on diagnostique à Johnny Cash une maladie neurodégénérative, le syndrome de Shy-Drager. Le diagnostic est ensuite changé en neuropathie associée au diabète. L’année suivante, il est hospitalisé pour une pneumonie sévère, qui endommage ses reins. La maladie force Cash à restreindre ses activités musicales et ses tournées, ce qui ne l’empêche pas d’enregistrer les albums American III: Solitary Man (2000) et American IV: The Man Comes Around (2002), qui contiennent de nombreuses allusions à ses problèmes de santé. Le second contient notamment une reprise du morceau Hurt du groupe de rock industriel Nine Inch Nails, particulièrement saluée par la critique et le public, ainsi que le titre Personal Jesus du groupe britannique Depeche Mode.

Le 15 mai 2003, June Carter meurt d’une complication chirurgicale, à l’âge de soixante-treize ans. Suivant le vœu de son épouse, Cash continue à travailler, se produisant notamment en concert avec la Carter Family. Il donne son ultime concert le 5 juillet 2003 et meurt à son tour le 12 septembre 2003, au Baptist Hospital de Nashville, seulement quatre mois après son épouse. Johnny Cash est inhumé avec June Carter près de leur maison, au Memorial Gardens de Hendersonville, Tennessee. La famille n’a pas voulu de fleurs pour la tombe, mais elle a demandé à la place de faire des dons à SOS Villages d’Enfants États-Unis.

Beaucoup de chanteurs, dont Mick Jagger des Rolling Stones et Elvis Costello ont été parmi les premiers à réagir à sa mort. Le président des États-Unis George W. Bush a salué une légende de la musique en disant : « Sa voix et sa compassion ont gagné le cœur et l’âme de plusieurs générations ».

Le 4 juillet 2006, Rick Rubin sort l’une de ses dernières collaborations avec Johnny Cash, l’album posthume American V: A Hundred Highways. La suite, American VI: Ain’t no grave, sort le 23 février 2010, trois jours avant la date qui aurait marqué le 78e anniversaire de Johnny Cash.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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