John Wesley, religieux, théologien et évangelisateur.

John Wesley ; (28 juin (a.s. 17 juin) 1703 – 2 mars 1791) est un religieux, théologien et évangélisateur anglais qui fut le déclencheur d’un mouvement de réveil au sein de l’Église d’Angleterre connu sous le nom de méthodisme.

À l’Université d’Oxford, Wesley présidait le « Holy Club », une société créée dans le but d’étudier et de poursuivre une vie chrétienne dévote qui avait été fondée par son frère Charles et comptait George Whitefield parmi ses membres. Ordonné prêtre anglican en 1728, il connaît d’abord un ministère infructueux de deux ans à Savannah en Géorgie, puis revient à Londres où il rejoint une société religieuse dirigée par des Frères moraves. Le 24 mai 1738, il connaît une expérience spirituelle au cours de laquelle il sent son cœur « étrangement réchauffé ». Il quitte ensuite les Moraves, commençant son propre ministère.

Comme pour George Whitefield, la prédication itinérante, parfois en plein air, a été l’une des clés du développement de son ministère. Sillonnant la Grande-Bretagne et l’Irlande, il forme de petits groupes de chrétiens engagés qui développent leur propre processus d’instruction et d’adhésion religieuse et il confie à des évangélistes laïcs itinérants le soin  d’accompagner ces groupes, cela sans rompre avec l’Église d’Angleterre et en insistant au contraire sur le fait que le mouvement méthodiste  s’inscrivait bien dans sa tradition. Sa prédication n’est cependant pas toujours bien reçue par les pasteurs anglicans et il lui sera interdit de prêcher dans de nombreuses églises paroissiales – ce qui l’incitera d’autant plus à prêcher en plein air, et les méthodistes furent parfois persécutés.

Contrairement à Whitefield, Wesley adopta les doctrines arminiennes. Il plaida aussi pour la notion de perfection chrétienne, soutenant que, dans cette vie, les chrétiens pouvaient atteindre un état où l’amour de Dieu « règne d’une manière suprême dans leur cœur », leur donnant la sainteté extérieure et intérieure. Il encourageait ses auditeurs à faire une expérience personnelle avec Jésus-Christ, le « plus excellent chemin » vers la « perfection chrétienne ». La théologie wesleyenne reste à ce jour le fondement de la doctrine des Églises méthodistes.

Sous la direction de Wesley, les méthodistes devinrent des acteurs importants de la réforme sociale en Angleterre, notamment sur l’humanisation des prisons et l’abolition de l’esclavage. À la fin de sa vie, il fut décrit comme « l’homme le plus aimé d’Angleterre ».


En juin 1720, Wesley entra à Christ Church, à Oxford, où il obtint son diplôme quatre ans plus tard8. Il fut ordonné diacre le 25 septembre 1725. En effet les ordres sacrés étant une étape nécessaire pour devenir fellow et tuteur à l’université.

En mars 1726, Wesley fut élu à l’unanimité fellow du Lincoln College d’Oxford. Cela entraînait le droit à une chambre au collège et à un salaire régulier10. Tout en poursuivant ses études, il enseigna le grec et la philosophie, donna des cours sur le Nouveau Testament et modéra les débats quotidiens à l’université. Cependant, un appel au ministère empiéta sur sa carrière universitaire. En août 1727, après avoir terminé son master, Wesley retourna à Epworth. Son père avait demandé son aide au service de la cure voisine de Wroot. Ordonné prêtre le 22 septembre 17289, Wesley fut curé de la paroisse pendant deux ans.

L’année de son ordination, il lut Thomas a Kempis et Jeremy Taylor, montrant son intérêt pour le mysticisme et commença à rechercher les vérités religieuses qui sous-tendirent le grand reveil du XVIIIe siècle. La lecture de Christian Perfection de William Law et A Serious Call to a Devout and Holy Life lui donna, disait-il, une vision plus sublime de la loi de Dieu; et il résolut de la garder, intérieurement et extérieurement, aussi sacrée que possible, croyant qu’en obéissant il trouverait le salut. Il poursuivit une vie rigoureusement méthodique et sobre, étudia les Écritures et accomplit ses devoirs religieux avec diligence, se privant pour pouvoir donner l’aumône. Il commença à rechercher la sainteté dans son cœur et sa vie.

Il revint à Oxford en novembre 1729 à la demande du recteur du Lincoln College et pour conserver son statut de jeune fellow.

Pendant l’absence de Wesley, son jeune frère Charles (1707-1888) s’était inscrit à Christ Church. Avec deux autres étudiants, il forma un petit club dans le but d’étudier et de poursuivre une vie chrétienne dévote. Au retour de Wesley, il devint le leader du groupe qui augmenta quelque peu en nombre et en engagement. Le groupe se réunissait tous les jours de six à neuf heures pour la prière, les psaumes et la lecture du Nouveau Testament grec. Ils priaient chaque heure de veille pendant plusieurs minutes et chaque jour pour une vertu spéciale. Alors que la fréquentation prescrite de l’église n’était que de trois fois par an, ils prenaient la communion tous les dimanches. Ils jeûnaient les mercredis et vendredis jusqu’à trois heures comme cela était communément observé dans l’église ancienne. En 1730, le groupe commença à rendre visite aux prisonniers. Ils prêchaient, éduquaient et soulageaient les débiteurs emprisonnés dans la mesure du possible et s’occupaient des malades.

Étant donné la baisse significative de la spiritualité à Oxford à cette époque, il n’était pas surprenant que le groupe de Wesley ait provoqué une réaction négative. Ils étaient considérés comme des « passionnés » religieux, ce qui dans le contexte de l’époque signifiait des fanatiques religieux. Les esprits universitaires les ont appelés le « Holy Club » [saint club], titre donné par dérision. Les courants d’opposition firent un scandale à la suite de l’effondrement moral et de la mort d’un membre du groupe, William Morgan. En réponse à l’accusation selon laquelle un « jeûne rigoureux » avait précipité sa mort, Wesley écrivit que Morgan avait cessé de jeûner depuis un an et demi. Dans la même lettre, qui fut largement diffusée, Wesley fit référence au nom de « méthodiste » avec lequel « certains de nos voisins se plaisent de nous complimenter ». Ce nom a été utilisé par un auteur anonyme dans un pamphlet publié en 1732 décrivant Wesley et son groupe comme « les méthodistes d’Oxford ».

Pour obtenir sa piété extérieure, Wesley cherchait à cultiver sa sainteté intérieure ou au moins sa sincérité pour démontrer être un vrai chrétien. Une liste de « questions générales » qu’il a développées en 1730 évolua en une grille élaborée en 1734 dans laquelle il enregistrait ses activités quotidiennes heure par heure, les résolutions qu’il avait brisées ou conservées, et classait son « tempérament de dévotion » horaire sur une échelle de 1 à 9. Wesley considérait également le mépris avec lequel lui et son groupe étaient considérés comme étant la marque d’un vrai chrétien. Comme il l’a dit dans une lettre à son père : « tant qu’il n’est pas ainsi méprisé, aucun homme n’est en état de salut ».

Le 14 octobre 1735, Wesley et son frère Charles ont navigué sur les Simmond de Gravesend dans le Kent pour Savannah situé dans la province de Géorgie au sein des colonies américaines à la demande de James Oglethorpe, qui avait fondé la colonie en 1733 au nom des administrateurs pour la création de la colonie de Géorgie en Amérique. Oglethorpe voulait que Wesley soit le ministre de la nouvelle paroisse de Savannah, une nouvelle ville aménagée conformément au célèbre plan Oglethorpe.

C’est lors du voyage vers les colonies que les Wesley sont entrés en contact pour la première fois avec des colons moraves. Wesley fut influencé par leur foi et leur spiritualité profondes enracinées dans le piétisme. À un moment du voyage, une tempête s’est levée et a cassé le mât du navire. Pendant que les Anglais paniquaient, les moraves chantaient calmement des hymnes et priaient. Cette expérience a conduit Wesley à croire que les moraves possédaient une force intérieure qui lui manquait. La religion profondément personnelle que les piétistes moraves pratiquaient influença fortement la théologie de Wesley du méthodisme.

Wesley arriva dans la colonie en février 1736. Il aborda la mission de Géorgie en tant que haut ecclésiastique, y voyant une occasion de raviver le « christianisme primitif » dans un environnement primitif. Bien que son objectif principal était d’évangéliser les Amérindiens, une pénurie de membres du clergé dans la colonie limita largement son ministère aux colons européens de Savannah. Alors que son ministère a souvent été considéré comme un échec par rapport à son succès ultérieur en tant que leader du renouveau évangélique, Wesley réunit autour de lui un groupe de chrétiens dévoués qui se réunissaient dans un certain nombre de sociétés religieuses en petits groupes. Parallèlement, la fréquentation des services religieux et de la communion a augmenté au cours des deux ans durant lesquels il a été curé de l’église de Christ Church à Savannah.

Néanmoins, le ministère de la Haute Église de Wesley était controversé parmi les colons et il se termina par une déception après que Wesley soit tombé amoureux d’une jeune femme nommée Sophia Hopkey. Il hésita de l’épouser parce qu’il pensait que sa première priorité en Géorgie était d’être missionnaire auprès des Amérindiens, et il était intéressé par la pratique du célibat sacerdotal du christianisme primitif. Après son mariage avec William Williamson, Wesley croyait que l’ancien zèle de Sophia pour la pratique de la foi chrétienne avait diminué. En appliquant strictement les rubriques du Livre de la prière commune, Wesley lui refusa sa communion après qu’elle a omis de lui signifier à l’avance son intention de la prendre. En conséquence, une procédure judiciaire a été engagée contre lui, dans laquelle une résolution claire semblait peu probable. En décembre 1737, Wesley fuit la colonie et retourna en Angleterre.

Il a été largement reconnu que l’une des réalisations les plus importantes de la mission de Wesley en Géorgie fut sa publication d’une Collection of Psalms and Hymns. La Collection a été le premier hymnaire anglican publié en Amérique et le premier de nombreux livres de cantiques que Wesley publia. Il comprenait cinq hymnes qu’il avait traduits de l’allemand.

Wesley revint en Angleterre déprimé et abattu. C’est à ce moment qu’il se tourna vers les moraves. Lui et Charles reçurent les conseils du jeune missionnaire morave Peter Boehler, qui était temporairement en Angleterre en attente de l’autorisation de partir pour la Géorgie lui-même. « L’expérience d’Aldersgate » de Wesley, le 24 mai 1738, lors d’une réunion morave à Aldersgate Street, à Londres, dans laquelle il entendit une lecture de la préface de Martin Luther à l’Épître aux Romains, révolutionna le caractère et la méthode de son ministère. La semaine précédente, il avait été très impressionné par le sermon de John Heylyn, qu’il assistait au culte à St Mary-le-Strand. Plus tôt dans la journée, il avait entendu le chœur de la cathédrale Saint-Paul chanter le Psaume 130, où le psalmiste appelait Dieu « Hors des profondeurs ». Mais c’était toujours un Wesley déprimé qui assistait au culte le soir du 24 mai. Wesley a raconté son expérience à Aldersgate dans son journal :

« Le soir, je suis allé à contrecœur dans une société de la rue Aldersgate, où on lisait la préface de Luther à l’épître aux Romains. Environ neuf heures moins le quart, alors qu’il décrivait le changement que Dieu opère dans le cœur par la foi en Christ, j’ai senti mon cœur étrangement réchauffé. J’ai senti que j’avais confiance en Christ, Christ seul pour le salut, et une assurance m’a été donnée qu’il avait enlevé mes péchés, même les miens, et m’avait sauvé de la loi du péché et de la mort ».

Quelques semaines plus tard, Wesley prêcha un sermon sur la doctrine du salut personnel par la foi qui a été suivi d’un autre, sur la grâce de Dieu « libre en tout et libre pour tous ». Considéré comme un moment charnière, Daniel L. Burnett écrit : « L’importance de l’expérience d’Aldersgate de Wesley est monumentale […] Sans elle, les noms de Wesley et du méthodisme ne seraient probablement que des notes de bas de page obscures dans les pages de l’histoire de l’église. » Burnett décrit cet événement comme la « Conversion évangélique » de Wesley. Il est commémoré dans les églises méthodistes comme le Jour d’Aldersgate.

À mesure que les sociétés se multipliaient, elles adoptaient les éléments d’un système ecclésiastique. Le fossé entre Wesley et l’Église d’Angleterre se creusa. La question de la division d’avec l’Église d’Angleterre a été préconisée par certains de ses prédicateurs et sociétés, mais était la plus ardemment critiquée par son frère Charles. Wesley refusa de quitter l’Église d’Angleterre, croyant que l’anglicanisme était « avec toutes ses imperfections, […] plus proche des plans bibliques que tout autre [confession] en Europe ». En 1745 Wesley écrivit qu’il ferait n’importe quelle concession que sa conscience lui permettrait pour vivre en paix avec le clergé. Il ne pouvait pas abandonner la doctrine d’un salut intérieur et présent par la foi elle-même; il ne cesserait pas de prêcher, ni ne dissoudrait les sociétés, ni ne mettrait fin à la prédication des laïcs. En tant que clerc de l’église établie, il n’avait pas l’intention d’aller plus loin.

Quand, en 1746, Wesley lut le récit de Lord King sur l’église primitive, il devint convaincu que la succession apostolique pouvait être transmise non seulement par les évêques, mais aussi par les prêtres. Il écrivit qu’il était « un episkopos scripturaire autant que beaucoup d’hommes en Angleterre ». Bien qu’il croyait à la succession apostolique, il a également appelé une fois l’idée d’une succession ininterrompue (catholique) une « fable ».

Plusieurs années plus tard, l’Irenicon d’Edward Stillingfleet l’amena à décider que l’ordination (et les ordres sacrés) pouvaient être valides lorsqu’ils étaient effectués par un presbytre (prêtre) plutôt que par un évêque. Néanmoins, certains croient que Wesley a été secrètement consacré évêque en 1763 par Érasme d’Arcadie61 et que Wesley ne pouvait pas annoncer ouvertement sa consécration épiscopale sans encourir la peine du Præmunire Act.

En 1784, il croyait qu’il ne devait plus compter sur l’évêque de Londres pour ordonner quelqu’un en faveur des méthodistes américains, qui n’avaient pas les sacrements après la guerre d’indépendance américaine. L’Église d’Angleterre avait été supprimée aux États-Unis, où elle avait été l’Église d’État dans la plupart des colonies du sud. L’Église d’Angleterre n’avait pas encore nommé d’évêque américain à ce qui allait devenir l’Église épiscopale protestante d’Amérique. Wesley ordonna Thomas Coke comme  surintendant des méthodistes aux États-Unis par l’imposition des mains, bien que Coke était déjà prêtre dans l’Église d’Angleterre. Il ordonna également Richard Whatcoat et Thomas Vasey comme presbytres. Whatcoat et Vasey naviguèrent vers l’Amérique avec Coke. Wesley avait l’intention de ce que Coke et Francis Asbury (que Coke ordonna comme surintendant par l’ordre de Wesley) en ordonnent d’autres dans la nouvelle église méthodiste épiscopale des États-Unis. En 1787, Coke et Asbury persuadèrent les méthodistes américains de les appeler évêques plutôt que surintendants rejetant les objections de Wesley au changement.

Son frère, Charles, fut alarmé par les ordinations et la vision évolutive de Wesley sur la question. Il supplia Wesley de s’arrêter avant d’avoir « tout à fait brisé le pont » et de ne pas aigrir ses derniers instants [de Charles] sur terre, ni de « laisser une tache indélébile dans notre mémoire ». Wesley répondit qu’il ne s’était pas séparé de l’église, et qu’il n’avait pas l’intention de le faire, mais il devait et allait sauver autant d’âmes qu’il le pourrait de son vivant, « sans porter attention à ce qui pourrait éventuellement se passer quand je mourrai». Bien que Wesley se soit réjoui que les méthodistes en Amérique fussent libres, il conseilla à ses disciples anglais de rester dans l’église établie et il mourut lui-même en son sein.

Dans son introduction à la collection de 1964, John Wesley, Albert Outler, spécialiste du XXe siècle de Wesley, explique que Wesley développa sa théologie en utilisant une méthode qu’Outler appelle le quadrilatère wesleyen. Cette méthode traduisait la pensée de Wesley en ce que pour lui, le cœur vivant du christianisme était révélé dans les Écritures; et la Bible était l’unique source fondamentale du développement théologique. La centralité de l’Écriture était si importante pour Wesley qu’il s’appelait lui-même « l’homme d’un seul livre » (la Bible), bien qu’il fût bien cultivé pour son époque. Cependant, il croyait que la doctrine devait être conforme à la tradition orthodoxe chrétienne. La tradition était donc considérée comme le deuxième aspect du quadrilatère.

Wesley a soutenu qu’une partie de la méthode théologique doit impliquer une foi expérientielle. En d’autres termes, la vérité devrait être vivifiée dans l’expérience personnelle des chrétiens (globalement, et non  individuellement), s’il s’agit vraiment de la vérité. De plus, chaque doctrine doit pouvoir être défendue rationnellement. Il ne dissociait pas la foi de la raison. Wesley a expliqué que la tradition, l’expérience et la raison étaient toujours soumises aux Écritures, car seule la Parole de Dieu était révélée « dans la mesure où cela est nécessaire à notre salut ».

Les doctrines sur lesquelles Wesley a insisté dans ses sermons et ses écrits sont la grâce prévenante, le salut personnel actuel par la foi, le témoignage de l’Esprit et la sanctification. La grâce prévenante était le fondement théologique de sa conviction que toutes les personnes sont capables d’être sauvées par la foi en Christ. Contrairement aux calvinistes de son époque, Wesley ne croyait pas en la prédestination, qui consiste en ce que certaines personnes seraient élues par Dieu pour le salut et d’autres pour la damnation. Il pensait que l’orthodoxie chrétienne insistait sur le fait que le salut n’était possible que par la grâce souveraine de Dieu. Il a exprimé sa compréhension de la relation de l’humanité avec Dieu en tant que dépendance totale à la grâce de Dieu. Dieu était à l’œuvre pour permettre à tout le monde d’être capable de devenir croyant en habilitant les humains à avoir une liberté existentielle réelle pour répondre à Dieu.

Wesley a défini le témoignage de l’Esprit comme : « une impression intérieure sur l’âme des croyants, par laquelle l’Esprit de Dieu témoigne directement à leur esprit qu’ils sont les enfants de Dieu ». Il a fondé cette doctrine sur certains passages bibliques (voir Romains 8:15-16 comme exemple). Cette doctrine était étroitement liée à sa conviction que le salut devait être « personnel ». Selon lui, une personne doit, en fin de compte croire la Bonne nouvelle elle-même; personne ne peut être en relation avec Dieu pour un autre.

Il décrivit la sanctification en 1790 comme « le grand depositum [dépôt] que Dieu a fait au peuple appelé « méthodistes » ». Wesley a enseigné que la sanctification pouvait être obtenue après la justification par la foi, entre les instants de la justification et de la mort. Il n’a pas défendu une « perfection sans péché »; il a plutôt soutenu qu’un chrétien pouvait être rendu « parfait en amour ». (Wesley a étudié l’orthodoxie orientale et a particulièrement adhéré à la doctrine de la théose). Cet amour signifie tout d’abord que les motivations d’un croyant, plutôt que d’être égocentriques, doivent être guidées par le désir profond de plaire à Dieu. On peut éviter de commettre ce que Wesley a appelé « le péché à juste titre ». Il entendait par là une violation consciente ou intentionnelle de la volonté ou des lois de Dieu. Une personne est toujours capable de pécher, mais le péché intentionnel ou volontaire peut être évité.

Deuxièmement, être parfait en amour signifiait, pour Wesley, qu’un chrétien peut vivre avec un regard sur les autres orienté fondamentalement sur leur bien-être. Il s’est basé sur la citation de Christ selon laquelle le deuxième grand commandement consiste à « aimer son prochain comme soi-même ». À son avis, cette orientation permet qu’une personne évite un certain nombre de péchés contre son prochain. Cet amour, plus l’amour pour Dieu étant le centre de la foi d’une personne, serait ce que Wesley a qualifié d’« accomplissement de la loi du Christ ».

Wesley entra dans la controverse en essayant d’élargir la pratique de l’église. La plus notable de ses controverses était celle sur le calvinisme. Son père était de l’école théologique arminienne de l’Église d’Angleterre. Wesley en est venu à ses propres conclusions alors qu’il était à l’université et s’est vivement opposé aux doctrines de l’élection calviniste et de la réprobation. Son système de pensée est désormais connu sous le nom d’arminianisme wesleyen, dont Wesley et son prédicateur John William Fletcher ont jeté les bases.

Whitefield inclinait pour le calvinisme. Lors de sa première tournée en Amérique, il embrassa les vues de l’école New England School of Calvinism. Quand, en 1739, Wesley prêcha un sermon sur la Freedom of Grace [Liberté de grâce], critiquant la conception calviniste de la prédestination comme étant blasphématoire, car elle représentait « Dieu comme pire que le diable », Whitefield lui demanda de ne pas répéter le discours, car il ne voulait pas de contestation. Wesley a quand même publié son sermon. Whitefield était l’une des nombreuses personnes qui ont répondu. Les deux hommes ont séparé leurs activités en 1741. Wesley a écrit que ceux qui croyait en l’expiation illimitée ne souhaitaient pas la séparation, mais que « ceux qui bénéficiaient d’une « rédemption particulière » ne voulaient entendre aucun accommodement ».

Whitefield, Harris, Cennick et d’autres sont devenus les fondateurs du méthodisme calviniste. Whitefield et Wesley, cependant, sont rapidement redevenus amis et leur amitié est restée intacte bien qu’ils aient emprunté des chemins différents. Quand quelqu’un demanda à Whitefield s’il pensait voir Wesley au paradis, Whitefield répondit : « Je n’en ai aucune crainte, car il sera si près du trône éternel et nous, à une telle distance, que nous ne le verrons guère. »

En 1770, la controverse éclata de nouveau avec violence et amertume, sur l’opinion des gens en ce qui concerne Dieu, les hommes et leurs possibilités. Augustus Toplady, Rowland, Richard Hill et d’autres étaient engagés d’un coté, tandis que Wesley et Fletcher se tenaient de l’autre. Toplady était rédacteur en chef du Gospel Magazine, qui contenait des articles sur la controverse.

En 1778, Wesley commença la publication du Arminian magazine, non pas pour convaincre les calvinistes, mais pour préserver les méthodistes. Il voulait enseigner la vérité que « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ». Une « paix durable » ne pouvait être obtenue d’aucune autre manière.

Plus tard dans son ministère, Wesley fut un abolitionniste persistant7879 s’exprimant et écrivant contre le commerce des esclaves. Wesley denonça l’esclavage comme « la somme de toutes les méchancetés » et en détailla ses abus80. Il publia une brochure sur l’esclavage intitulée Thoughts Upon Slavery en 1774. Il écrivit : « La liberté est le droit de toute créature humaine, dès qu’il respire l’air vital; aucune loi humaine ne peut le priver de ce droit qu’il tire de la loi de la nature ». Wesley a incité George Whitefield à se rendre dans les colonies, stimulant ainsi le débat transatlantique sur l’esclavage. Wesley était un ami et un mentor de John Newton et de William Wilberforce, également influents dans l’abolition de l’esclavage en Grande-Bretagne. C’est grâce au message abolitionniste de John Wesley qu’un jeune Afro-Américain, Richard Allen, se convertit au christianisme en 1777 et fonda plus tard, en 1816, l’Église épiscopale méthodiste africaine (AME) dans la tradition méthodiste.

La santé de Wesley diminua fortement vers la fin de sa vie et il cessa de prêcher. Le 28 juin 1790, moins d’un an avant sa mort, il écrivit :

Ce jour, j’entre dans ma quatre-vingt-huitième année. Pendant plus de quatre-vingt-six ans, je n’ai trouvé aucune des infirmités de la vieillesse : mes yeux ne se sont pas affaiblis, ma force naturelle n’a pas diminué non plus. Mais en août dernier, j’ai trouvé un changement presque soudain. Mes yeux étaient si sombres qu’aucun verre ne m’aidait. De même, ma force m’a abandonné et ne reviendra probablement pas dans ce monde.

Wesley est décédé le 2 mars 1791, à l’âge de 87 ans. Alors qu’il était en train de mourir, ses amis se sont rassemblés autour de lui, Wesley a saisi leurs mains et a dit à plusieurs reprises : « Adieu, adieu. » À la fin, il a dit : « La meilleure des choses, c’est que Dieu soit avec nous », a levé les bras et a de nouveau élevé sa voix faible, répétant les mots : « La meilleure des choses, c’est que Dieu soit avec nous. » Il a été enterré dans sa chapelle sur la City Road à Londres.

En raison de sa nature charitable, il mourut pauvre, laissant comme résultat de sa vie 135 000 membres et 541 prédicateurs itinérants sous le nom de « méthodistes ». Il a été dit que « lorsque John Wesley a été porté à sa tombe, il laissait derrière lui une bonne bibliothèque de livres, une robe de pasteur bien usée » et l’église méthodiste.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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