John Steinbeck, écrivain.

John Ernst Steinbeck, Jr., né le 27 février 1902 à Salinas aux États-Unis et mort le 20 décembre 1968 à New York aux États-Unis, est un écrivain américain.

Il remporte le prix Nobel de littérature en 1962 « pour ses écrits réalistes et imaginatifs, alliant à la fois un humour sympathique et une perception sociale aiguë ». On le considère comme « un géant des lettres américaines » et plusieurs de ses œuvres sont des classiques de la littérature occidentale.

Au cours de sa carrière, il publie 27 livres, dont 16 romans, six livres non romanesques et deux recueils de nouvelles. Il est largement connu pour les romans comiques Tortilla Flat (1935) et Rue de la sardine (1945), la saga familiale À l’est d’Éden (1952), ainsi que pour les courts romans Des souris et des hommes (1937) et Le Poney rouge (1937). Les Raisins de la colère (1939), lauréat du prix Pulitzer, est considéré comme son chef-d’œuvre et fait partie du canon occidental. Au cours des 75 années qui ont suivi sa publication, il s’est vendu à plus de 14 millions d’exemplaires.

La plupart des oeuvres de Steinbeck se déroulent au cœur de la Californie, en particulier dans la vallée de Salinas et les chaînes côtières californiennes. Ses œuvres ont fréquemment exploré les thèmes du destin et de l’injustice, en particulier chez les travailleurs et fermiers opprimés.


John Steinbeck était d’origine allemande, anglaise et irlandaise. Johann Adolf Großsteinbeck (1828-1913), le grand-père paternel de Steinbeck, a abrégé son nom de famille à Steinbeck lorsqu’il a immigré aux États-Unis. La ferme familiale à Heiligenhaus en Allemagne porte toujours le nom de Großsteinbeck.

John Steinbeck, carte maximum, Espagne.

Son père, John Ernst Steinbeck (1862-1935), a été trésorier du comté de Monterey. Sa mère, Olive Hamilton (1867-1934), une ancienne enseignante partageait la passion de son fils pour la lecture et l’écriture. Il avait trois sœurs : Elizabeth (1894-1992), Esther (1892-1986) et Mary (1905-1965). Les Steinbeck étaient membres de l’Église épiscopalienne des États-Unis, bien que Steinbeck soit devenu plus tard agnostique. Steinbeck vivait dans une petite ville rurale installée dans l’une des terres les plus fertiles du monde.

Le jeune John passe ses étés à travailler dans des ranchs à proximité de chez lui et, plus tard, avec des travailleurs migrants dans une exploitation de betteraves à sucre à Spreckels, à 5 km de Salinas. Là, il côtoie les aspects les plus durs de la vie de migrant et le côté sombre de la nature humaine, ce qui lui fournira du matériel pour des œuvres telles que Des souris et des hommes. Il explore sa région bien aimée, marchant à travers les forêts, les champs et les fermes de la région. Pendant qu’il a l’emploi de la Spreckels Sugar Company, il travaille à l’occasion dans leur laboratoire, ce qui lui laisse du temps pour écrire. Il présente des aptitudes mécaniques considérables et un penchant pour la réparation des choses qu’il possède.

Diplômé de l’école secondaire de Salinas en 1919, Steinbeck étudie la littérature anglaise à l’Université Stanford, près de Palo Alto. Il abandonne l’université sans diplôme en 1925. Il se rend ensuite à New York où il occupe divers emplois (reporter, apprenti peintre, maçon, ouvrier et chimiste). N’ayant pas réussi à publier ses écrits, il retourne en Californie et travaille, en 1928, comme guide touristique et gardien au lac Tahoe, où il rencontre Carol Henning, sa première femme. Ils se marient en janvier 1930 à Los Angeles, où, avec des amis, il tente de gagner sa vie en fabriquant des mannequins en plâtre. Six mois plus tard, constatant l’échec de l’entreprise de mannequins, Steinbeck et son épouse retournent à Pacific Grove, en Californie, et s’installent dans un cottage de son père, péninsule de Monterey, à quelques pâtés de maisons de la ville de Monterey. Ses parents ont offert à John un logement gratuit, du papier pour ses manuscrits et des prêts pour lui permettre d’écrire sans chercher de travail.

Pendant la Grande Dépression, Steinbeck achète un petit bateau. Il affirmera plus tard qu’il avait pu vivre du poisson et du crabe qu’il avait pêchés, ainsi que des légumes de son jardin et des fermes des environs. Lorsque ces sources se tarissent, Steinbeck et son épouse acceptent l’aide sociale et, à de rares occasions, volent du bacon sur le marché des produits locaux13. Quelle que soit la nourriture qu’ils avaient, ils la partageaient avec leurs amis13. Carol deviendra le modèle de Mary Talbot, l’héroïne du roman Rue de la sardine.

En 1930, Steinbeck rencontre le biologiste marin Ed Ricketts qui devient un ami proche et son mentor au cours de la décennie suivante, lui apprenant beaucoup de choses sur la philosophie et la biologie. Ricketts, généralement très calme, mais sympathique, doté d’une grande confiance en soi et d’une connaissance encyclopédique de divers sujets, a beaucoup influencé Steinbeck. Ricketts avait suivi un cours universitaire de Warder Clyde Allee, un biologiste et théoricien de l’écologie, qui allait ensuite écrire un des premiers manuels importants sur l’écologie. Ricketts est un partisan de la pensée écologique selon laquelle l’homme n’est qu’une partie d’une grande chaîne d’êtres, pris dans une toile de la vie trop vaste pour qu’il puisse le contrôler ou le comprendre. Ricketts exploite en outre un laboratoire biologique sur la côte de Monterey, vendant des échantillons biologiques de petits animaux, poissons, raies, étoiles de mer, tortues et autres formes marines à des écoles et des collèges.

De 1930 à 1936, Steinbeck et Ricketts sont de grands amis. La femme de Steinbeck travaille au laboratoire de Ricketts en tant que secrétaire-comptable. Steinbeck y travaille également sur une base informelle. L’amitié des deux hommes est cimentée par leur amour commun pour la musique et l’art, en plus des connaissances de Ricketts sur la biologie et la philosophie écologique que John fait siennes16. Lorsque Steinbeck devenait émotionnellement perturbé, Ricketts l’apaisait en lui jouant de la musique.

Il publie en 1929 un premier roman, La Coupe d’or (Cup of Gold: A Life of Sir Henry Morgan, Buccaneer, With Occasional Reference to History), une fiction historique basée sur la vie de Henry Morgan, qui ne rencontre aucun succès. C’est l’année suivante qu’il épouse Carrol, déménage à Monterey et rencontre Ricketts, événements qui vont modifier son approche de la littérature.

En 1932, il publie Les Pâturages du ciel (The Pastures of Heaven), un recueil de nouvelles se situant dans la ville de Monterey. En 1933, il publie Le Poney rouge (The Red Pony) et Au dieu inconnu (To a God Unknown). Il reste ensuite au chevet de sa mère qui meurt en 1934 et commence à recueillir des informations sur les syndicats fermiers. Son père meurt en 1935.

Tortilla Flat, écrit en 1935, lui vaut son premier prix littéraire, la médaille d’or du meilleur roman écrit par un Californien décernée par le Commonwealth Club of California. Cette histoire humoristique lui assure le succès. Il devient ami avec son éditeur, Pascal Covici.

Avec Des souris et des hommes (Of Mice and Men) et En un combat douteux (In Dubious Battle), publiés en 1936, ses œuvres deviennent plus sérieuses et plus engagées socialement. Dans une lettre à un ami, il se désole : « Il y a des émeutes dans Salinas et des meurtres dans les rues de cette chère petite ville où je suis né ». Du court roman qu’est Des souris et des hommes, il tire en 1937 une version pour le théâtre qui rencontre un grand succès public et critique : cette pièce lui vaut le New York Drama Critics’ Circle Awards en 1938.

Après le recueil de nouvelles La Grande Vallée (The Long Valley) en 1937 et Les Bohémiens des vendanges (série de sept articles écrits en 1936 pour le San Francisco News, intitulés The Harvest Gypsies et publié, sous forme de pamphlet, avec pour nouveau titre Their Blood Is Strong18), un reportage sur les travailleurs immigrants, en 1938, il publie Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) en 1939, qu’il considère comme sa meilleure œuvre. Néanmoins, estimant que son écrit est trop révolutionnaire pour connaître le succès, il conseille à son éditeur un petit tirage… Le livre connaît un immense succès. On lui reproche néanmoins le langage utilisé (trop populaire) et les idées développées (trop socialistes). Le livre est interdit dans plusieurs villes de Californie. En 1940, lorsque le roman est adapté au cinéma par John Ford sous le même titre The Grapes of Wrath, il reçoit le Prix Pulitzer du roman.

En 1941, il lance une expédition marine avec Ricketts dans le golfe de Californie, qui donne lieu à une œuvre aussi scientifique que littéraire, Sea of Cortez: A Leisurely Journal of Travel and Research19, écrit en collaboration avec son ami. Une version vulgarisée de cet ouvrage verra le jour en 1947 sous le titre Dans la mer de Cortez (Sea of Cortez). En 1942, Steinbeck publie Lune noire (The Moon Is Down), aussi traduit en français sous le titre Nuit sans lune. Cette même année, il divorce et épouse Gwyndolyn Conger en 1943. En 1944 sort au cinéma Lifeboat, film d’Alfred Hitchcock dont Steinbeck signe le script original ultérieurement développé sous forme de scénario par Jo Swerling et Ben Hecht : Steinbeck est nommé pour l’Oscar de la meilleure histoire originale à la 17e cérémonie des Oscars. La même année, il déménage à Monterey, mais y est mal accueilli par les habitants. Il s’installe peu après à New York. Il a un premier fils, Thom (qui sera l’oncle du chanteur Johnny Irion).

Après avoir fait paraître Rue de la sardine (Cannery Row) en 1945, il déménage à Pacific Grove en 1948. Il commence ses recherches pour l’écriture de À l’est d’Éden (East of Eden). En 1946, son second fils, John IV, vient au monde. Il essaye d’acheter le ranch où se déroulent les aventures du Poney rouge, mais il échoue. Les personnages de Rue de la sardine se retrouveront dans un autre roman, Tendre Jeudi (Sweet Thursday).

En 1947, il publie La Perle (The Pearl) et entreprend un voyage en URSS, accompagné du photographe Robert Capa, pour le compte du New York Herald Tribune. Il en tire Journal russe (Russian Journal) en 1948. Ricketts meurt dans un accident de voiture. Steinbeck divorce à nouveau.

Il rencontre Elaine Anderson Scott en 1949 et l’épouse en 1950. En 1952, il participe à l’écriture du scénario du film Viva Zapata! d’Elia Kazan et publie À l’est d’Éden.

Il fait paraître en 1954 Tendre Jeudi (Sweet Thursday). Une comédie musicale, Pipe Dream, en est tirée en 1955. Il déménage à Sag Harbor, dans l’État de New York. En 1957, la ville de Salinas propose de donner son nom à un lycée. Il refuse.

En 1958 est publié Il était une fois une guerre (Once There Was a War), recueil de ses reportages durant la Seconde Guerre mondiale. Il a une crise cardiaque en 1959, ce qui l’encourage à se détendre en séjournant en Angleterre et au Pays de Galles, puis à parcourir l’Amérique en 1960, un périple dont il tire Voyage avec Charley (Travels with Charley: In Search of America) en 1962.

 

En 1961, il publie son dernier roman, L’Hiver de notre mécontentement (The Winter of Our Discontent), aussi traduit en français sous le titre Une saison amère, en espérant « revenir en arrière de presque quinze ans et recommencer à l’intersection où il avait mal tourné ». Il est alors déprimé et estime que la célébrité l’a détourné « des vraies choses ». Les premières critiques sur le livre sont mitigées, mais, à la surprise générale, il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1962. Après un autre voyage en Europe en 1963, en compagnie de Edward Albee, il reçoit l’année suivante la médaille présidentielle de la Liberté.

En 1966 est publié son ultime livre, Un artiste engagé (America and Americans ), un recueil de reportages, de chroniques et d’essais politiques. Il meurt le 20 décembre 1968 à New York d’athérosclérose.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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