John Le Marchant, militaire.

John Gaspard Le Marchant fut un officier général britannique, né le 9  février 1766 à Amiens et mort le 22 juillet 1812 à la bataille des Arapiles, en Espagne. Considéré comme l’un des meilleurs officiers de cavalerie britanniques de sa génération, ses travaux en tant que théoricien militaire eurent une grande influence sur les méthodes d’organisation de l’armée anglaise. Il fut également à l’origine de la création de la première académie militaire de Grande-Bretagne — l’actuelle académie royale de Sandhurst. Il participa activement aux guerres de la Révolution française ainsi qu’à la guerre de la péninsule Ibérique, où il fut tué en menant une charge de sa cavalerie.


John Le Marchant était le fils d’un officier de dragons, John Le Marchant, issu d’une vieille famille de Guernesey. Sa mère, Marie, était la fille du comte Hirzel de Saint-Gratien et une descendante du célèbre chef  protestant Gaspard de Coligny, d’où l’origine du deuxième prénom de Le Marchant1. Ce dernier naquit en 1766 à Amiens, dans la demeure de son grand-père. Après un passage à l’école du docteur Morgan à Bath, où il se fit remarquer comme « l’un des deux plus grands crétins qui soient jamais passés par là » — l’autre étant le futur amiral Sidney Smith —, Le Marchant se disciplina et s’enrôla dans un régiment de la milice du Wiltshire.

En 1783, il fut transféré à l’armée régulière et obtint le grade d’enseigne au 1er régiment d’infanterie Royal Écossais. Il servit un temps en Irlande et à Gibraltar, puis passa dans la cavalerie au sein du 6e régiment de dragons « Inniskilling ». À l’automne 1789, le jeune Le Marchant fut promu lieutenant au 2e régiment des Dragoon Guards, surnommé les « Queen’s Bays ». Deux ans plus tard, en 1791, il devint capitaine et obtint le commandement d’une compagnie.

Promu au grade de major-général en 1811, Le Marchant reçut le  commandement d’une brigade de cavalerie lourde dans la péninsule Ibérique. Sur place, il se distingua dans plusieurs combats. Au cours de la bataille de Villagarcia, le 11 avril 1812, les dragons légers du général Stapleton Cotton se retrouvèrent en difficulté face à la cavalerie française du général Lallemand. La brigade Ponsonby cédait progressivement du terrain mais Le Marchant, qui avait sous ses ordres le 5th Dragoon Guards, lança une charge de flanc parfaitement synchronisée qui balaya la cavalerie française en quelques minutes. Le Marchant fit preuve à cette occasion d’un remarquable sens tactique et put constater de ses propres yeux l’efficacité de son sabre aux mains des cavaliers britanniques.

Son heure de gloire intervint trois mois plus tard lors de la bataille des Arapiles, le 22 juillet 1812. Tandis que ses troupes se déployaient face à l’aile gauche de l’armée du maréchal Marmont, Wellington ordonna à Le Marchant de bousculer l’infanterie française à la première occasion. La dernière instruction qui parvint à ce dernier fut : « vous devrez alors charger à fond ». Dans le sillage de la 5e division d’infanterie, Le Marchant enleva les 3e et 4e régiments de dragons ainsi que le 5th Dragoon Guards dans ce qui fut probablement la charge la plus destructrice faite par une brigade de cavalerie durant les guerres napoléoniennes. La gauche du dispositif de Marmont était en train de craquer sous la pression des 3e et 5e divisions alliées quand les dragons de Le Marchant firent leur apparition. Les bataillons français furent enfoncés les uns après les autres et de nombreux fantassins impériaux se rendirent d’eux-mêmes à l’infanterie britannique pour échapper aux sabres des dragons. Dans la mêlée, Le Marchant « toujours au plus fort du combat » tua de sa main plusieurs adversaires. Conscient d’avoir remporté un immense succès, il se disposait à charger un groupe de soldats français à la tête d’un escadron lorsqu’une balle lui sectionna la colonne vertébrale, le tuant sur le coup.

Après la bataille, Wellington écrivit dans son rapport : « la cavalerie sous les ordres du lieutenant-général Sir Stapleton Cotton a chargé avec beaucoup de bravoure et de succès un corps d’infanterie ennemie, qu’elle a culbutée et taillée en pièces. Dans cette charge, le major-général Le Marchant a été tué à la tête de sa brigade, et je dois déplorer ici la perte d’un officier des plus capables ».

Source : Wikipédia.

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