Johannes Kepler, astronome.

Johannes Kepler (ou Keppler), né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt et mort le 15 novembre 1630 à Ratisbonne dans l’électorat de Bavière, est un astronome célèbre pour avoir étudié l’hypothèse héliocentrique de Nicolas Copernic, affirmant que la Terre tourne autour du Soleil et surtout pour avoir découvert que les planètes ne tournent pas autour du Soleil en suivant des trajectoires circulaires parfaites mais des trajectoires elliptiques. « Kepler a découvert les relations mathématiques (dites Lois de Kepler) qui régissent les mouvements des planètes sur leur orbite. Ces relations furent ensuite exploitées par Isaac Newton pour élaborer la théorie de la gravitation universelle. »


Kepler naît au sein d’une famille de religion protestante luthérienne, installée dans la ville de Weil dans le Wurtemberg, ville libre sous l’autorité immédiate de l’Empire. À Weil der Stadt, les Kepler ont joui d’une certaine reconnaissance sociale, son grand-père en a été bourgmestre, mais après avoir été porté aux nues pour avoir combattu sous les ordres de Charles-Quint, il a sombré dans la pauvreté. Toute la famille s’entasse sous le même toit dans la maison des grands-parents, Sebald Kepler et Katharina Müller.

Képler, carte maximum, Roumanie.

Né prématurément à sept mois et hypocondriaque de nature chétive, Johannes Kepler souffre toute sa vie d’une santé fragile. À l’âge de trois ans, il contracte la variole, ce qui, entre autres séquelles, affaiblit sévèrement sa vue. La famille Kepler est peu ordinaire et son ambiance n’est pas des plus saines. Le père, Heinrich Kepler, est mercenaire dans l’armée du duc de Wurtemberg, et toujours en campagne, étant ainsi rarement présent à son domicile. La mère, Katharina Guldenmann, analphabète, dure et tracassière — que Kepler qualifie lui-même de « petite, maigre, sinistre et querelleuse » — avait été élevée par une tante qui finit sur le bûcher pour sorcellerie. Kepler a trois cadets : sa sœur, Margarette, dont il reste proche, Christopher, qui lui fut toujours antipathique, et Heinrich. La mère de Kepler préfère nettement ses autres enfants, car Johannes est malingre, souvent malade, myope et souffre de polyopie.

De 1574 à 1576, il vit avec son petit frère Heinrich — épileptique — chez ses grands-parents maternels, alors que son père est en campagne en Flandre et que sa mère est partie à sa recherche. Le grand-père, Sebald Kepler, l’oblige à travailler, le bat et le persécute.

Au retour de ses parents, Kepler déménage à Leonberg, ville du duché de Wurtemberg, et va suivre les cours de l’école latine de 1577 à 1579 et de 1581 à 1583. Ses parents lui font découvrir l’astronomie. Ainsi, en 1577, sa mère l’emmène en haut d’une colline pour observer le passage d’une comète. De son côté, son père lui montre l’éclipse de Lune du 31 janvier 1580, et comment cette dernière devint toute rouge. Kepler étudiera plus tard ce phénomène et l’expliquera dans l’un de ses ouvrages sur l’optique.

La famille de Johannes Kepler décide qu’il sera ecclésiastique, ce qui n’est pas pour lui déplaire. D’une part, sa force physique est insuffisante pour les travaux agricoles et, de l’autre, il entrevoit sans doute là l’occasion de s’éloigner de sa turbulente famille. Il est profondément croyant et le restera toute sa vie. Ses études de pasteur s’enchaînent sans heurt : en 1584, il entre au Séminaire protestant d’Adelberg, puis, deux années après, au Séminaire supérieur de Maulbronn où il obtient son diplôme de fin d’études et entre, en 1589, à l’université de Tübingen, au séminaire évangélique Tübinger Stift. Là, il étudie d’abord l’éthique, la dialectique, la rhétorique, le grec, l’hébreu, l’astronomie et la physique, puis, pendant trois ans, la théologie et les sciences humaines. Il y poursuit ses études après obtention d’une maîtrise en 1591. Il suit en même temps les cours d’astronomie de Michael Maestlin qui, obligé d’enseigner le système géocentrique de Ptolémée, est un fervent admirateur du nouveau système héliocentrique de Copernic10 ; Maestlin fait donc de Képler un Copernicien enthousiaste, et est de ceux qui convainquent Galilée d’adopter l’Héliocentrisme.

Alors que Kepler projette de devenir ministre luthérien, l’école évangélique protestante de Graz demande un professeur de mathématiques. Il abandonne alors ses études en théologie pour prendre le poste et quitte Tübingen en 1594. C’est ainsi que Kepler devient « mathématicien provincial », lui qui n’a pas songé à se consacrer à l’enseignement. la première année, il n’a que quelques étudiants, la seconde, aucun ! Il est donc chargé d’enseigner d’autres matières, comme la rhétorique, l’histoire et l’éthique. Outre ses cours, il doit, en tant que mathématicien provincial, tirer des cartes astrales, élaborer les almanachs — que nous appelons aujourd’hui horoscopes — et réaliser des prédictions astrologiques. À l’époque, la distinction entre science et croyance n’est pas encore clairement établie et on croit généralement que le mouvement des astres est gouverné par les lois divines.

Sur recommandation de ses amis, Kepler se marie le 27 avril 1597 avec la jeune Barbara Müller. Âgée de vingt-trois ans, cette jeune femme au caractère exécrable, qu’il qualifie de « grasse et simple d’esprit », s’était déjà mariée à deux reprises et s’était retrouvée veuve à chaque fois. De sa première union, elle a eu une fille, Regina, que Kepler affectionnera tout particulièrement et qui jouera un rôle important dans sa vie. Barbara meurt en 1612, et seuls leur fille Susanne et leur fils Ludwig atteindront l’âge adulte.

En 1600, la Contre-Réforme étend sa zone d’influence. On lui fait alors savoir que s’il ne se convertit pas au catholicisme, il sera expulsé de Graz. Bien que ses croyances ne soient pas conformes à l’orthodoxie lutérienne, il refuse d’abjurer sa foi et est banni.

Le plus grand observateur à l’œil nu de son époque est Tycho Brahe, chassé du Danemark après le décès de son mécène Frédéric II du Danemark, et nommé mathématicien impérial à Prague par l’empereur Rodolphe II. Il y a fait construire un observatoire dans un château à Benatek, non loin de Prague. Kepler se met au service de Tycho Brahe, qui décède en octobre 1601, laissant à Kepler ses mesures et son poste de mathématicien impérial. Comme Tycho, Kepler est chargé par Rodolphe II d’établir de nouvelles tables planétaires, qui verront le jour en 1627 sous le nom de « Tables Rodolphines ». Le plus grand mathématicien va exploiter et diffuser les travaux du plus grand observateur de l’époque. Kepler occupe le poste de mathématicien impérial jusqu’à la mort de Rodolphe II en 1612. Poursuivi pour ses convictions religieuses et ses idées coperniciennes, Johannes Kepler doit quitter Graz en 1600. Il se réfugie à Prague, invité par l’astronome danois Tycho Brahe pour y devenir son assistant.

En 1613, il épouse Susanne Reuttinger avec qui il a sept enfants parmi lesquels trois meurent très tôt. Un mariage, cette fois-ci, heureux.

En 1615, sa mère, alors âgée de 68 ans, est accusée de sorcellerie par les autorités de sa ville natale Leonberg. Kepler, persuadé de son innocence, passe six années à assurer sa défense auprès des tribunaux et à écrire de nombreux plaidoyers. Il doit, à deux reprises, retourner dans le Wurtemberg. Elle passe quatorze mois enfermée à Güglingen. Finalement, le duc de Wurtemberg la déclare libre de toute charge de sorcellerie le 4 octobre 1621. Affaiblie par ces dures années de procès et d’emprisonnement, elle meurt six mois plus tard.

Kepler meurt en 1630 à Ratisbonne, à l’âge de 59 ans, loin de Susanne et de ses enfants qui n’apprendront sa mort que deux mois plus tard. Il est enterré le 19 novembre. Il meurt dans le dénuement matériel le plus extrême en raison de la mévente des Tables Rudolphines, et sans recevoir les derniers sacrements. Le pasteur luthérien les lui a refusées car il n’avait pas auparavant voulu condamner les calvinistes.

Avant de mourir, il avait eu le temps d’écrire sous forme de distique élégiaque l’épitaphe en vers qu’il souhaitait pour sa pierre tombale : Mensus eram caelos. Nunc terrae metior umbras. Mens coelestis erat. Corporis umbra jacet (Je mesurais les cieux. Je mesure maintenant les ombres de la Terre. L’esprit était céleste. Ici gît l’ombre du corps).

En 1633-1634, durant la guerre de Trente Ans, l’armée suédoise détruit sa tombe et ses ossements sont jetés à la fosse commune. Ses travaux sont retrouvés en 1773. Récupérés par Catherine II de Russie, ils se trouvent à l’observatoire de Poulkovo de Saint-Pétersbourg en Russie. En 1808, un monument en marbre lui est élevé par les soins du prince-évêque Charles de Dalberg dans le jardin botanique de Ratisbonne.

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