Joaquín Sorolla, peintre.

Joaquín Sorolla y Bastida (en catalan : Joaquim Sorolla y Bastida), né le 27 février 1863 à Valence (Espagne) et mort le 10 août 1923 à Cercedilla, est un peintre espagnol.

Sorolla est connu pour ses scènes de genre alliant réalisme et lyrisme ainsi que pour ses scènes de plage et sa maîtrise de la couleur blanche dont il use avec brio dans de nombreux tableaux. Son style a été qualifié d’impressionniste, de post-impressionniste ou encore de luministe.

Sorolla est né à Valence, en Espagne. Il est l’aîné d’un marchand, également nommé Joaquín Sorolla et de son épouse Concepción Bastida. Sa sœur Concha naît un an plus tard. En août 1865, leurs deux parents meurent lors d’une épidémie de choléra ; les enfants sont pris en charge par leur tante maternelle et leur oncle, serrurier de profession. Avec les années, l’oncle tenta en vain d’enseigner la serrurerie à son neveu. Joaquin fait connaître tôt sa volonté d’étudier la peinture. Il apprit le dessin à l’école des artisans de Valence. Durant ses études au 12 rue Avellanas, il eut comme compagnons José Vilar y Torres, les frères Benlliure et Pinazo.

Sorolla, carte maximum, Espagne.

À la fin de ses études, il envoie des œuvres pour participer à des concours en province et à des expositions nationales des beaux-arts – celle de Madrid en 1881 – où il présenta trois marines de Valence qui furent ignorées car elles ne correspondaient pas à la peinture officielle qui demandait des thèmes historiques et dramatiques. L’année suivante, il étudia l’œuvre de Vélasquez et d’autres auteurs au Musée du Prado. Après ces visites, Sorolla peignit en 1883 une toile inédite Étude du Christ redécouverte récemment, et où on note l’influence de Christ crucifié de Vélasquez. C’est avec cette toile que commença son étape « réaliste » où il eut Gonzalo Salva pour professeur. Finalement, en 1883, il obtint la médaille de l’exposition régionale de Valence et en 1884 il obtint la médaille de deuxième classe de l’Exposition Nationale grâce à son tableau Défense du Parc d’artillerie de Montéléon, œuvre mélodramatique et obscure, réalisée expressément pour l’exposition. Il confia à ce propos à un de ses collègues « Ici, pour se faire connaître et gagner des médailles, il faut qu’il y ait des morts ».

Il obtint un grand succès à Valence avec son tableau El Crit del Palleter (« Le Cri du marchand de paille ») sur la guerre d’indépendance espagnole grâce à quoi il obtint en 1885 une bourse de la Députation Provinciale de Valence pour Rome où, en parallèle de son travail, il découvrit l’art classique et renaissance, visita les grands musées et noua des liens avec les autres artistes. Il y développa son style et sa technique.

Avec son ami, le peintre Pedro Gil, il se rendit à Paris durant le premier semestre 1885, pour y observer de près la peinture impressionniste, qui, de retour à Rome, produisit un changement de thèmes et de style, avec des toiles à motifs religieux L’Enterrement du Christ, avec lequel il n’eut pas le succès espéré. Il se rapprocha ainsi des avant-gardes européennes. Les peintres qui l’influencèrent le plus furent John Singer Sargent, Giovanni Boldini et Anders Leonard Zorn.

En 1888, il se maria avec Clotilde García del Castillo à Valence, bien qu’ils vécurent une année en Italie, à Assise. Il réalisa à cette époque quelques tableaux importants comme La Vente des melons (Malaga, musée Carmen Thyssen) ainsi que plusieurs autres sur des thèmes costumbristes qu’il pouvait vendre facilement. C’étaient en général de petites aquarelles commercialisées par son marchand Francisco Jover.

En 1889, le peintre et sa famille s’installèrent à Madrid. En à peine cinq années, Sorolla jouit d’un grand renom comme peintre. Avec le retour en Espagne, sa palette s’éclaircit, illustrant les plages méditerranéennes, les ébats d’enfants, les nus, les pêcheurs valenciens. Il obtint son premier succès important avec Une autre Marguerite, qui lui valut la médaille d’or à Madrid et fut vendu à la galerie Saint-Louis. Il devient vite très connu, meneur incontesté de l’école moderne espagnole de peinture.

En 1894, il voyagea de nouveau à Paris, où il développa le style appelé luminisme qui devient dès lors caractéristique de son œuvre. Il commença à peindre à l’air libre, maîtrisant et utilisant la lumière pour des scènes quotidiennes et des paysages du bord de la Méditerranée. Joaquin Sorolla exposa au Salon des artistes français en 1893, où il fut régulièrement admis entre cette date et 1909, obtenant un 3e prix pour le Baiser à la Relique, puis un 2e prix pour Retour de la pêche : halage de la barque (1894), œuvre très admirée au salon de Paris5 et acquis par l’État pour le musée du Luxembourg.

Dans ses tableaux, le Retour de la pêche : halage de la barque, La Plage de Valence, ou Triste héritage, il communique sa vision de la Méditerranée, la splendeur d’une matinée à la plage dans des coloris vibrants, un style léger, vigoureux. Avec Triste héritage, il reçoit en 1900 le « Grand Prix » du concours international de Paris. Il continue à traiter des thèmes sociaux qui lui avaient valu son succès, avec notamment Et en plus elles disent que le poisson est cher ! (1894).

En août 1900, à Valence, son ami sculpteur Ricardo Causarás Casaña lui rend visite. Il pose pour une statue de terre et de plâtre finalement exposée à l’exposition générale des beaux-arts de Madrid. Elle se trouve actuellement dans les jardins royaux de Los Viveros à Valence. À cette époque, la ville de Valence lui fait l’honneur d’une rue à son nom, le nommant fils émérite de la ville. Après avoir beaucoup voyagé en Europe – en Angleterre et en France – il remporte une médaille d’honneur l’exposition universelle de Paris en 1900 et en 1901, est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Ce succès lui donne des moyens financiers et une reconnaissance internationale nouvelle, aidant à la diffusion de son œuvre dans toute l’Europe et aux États-Unis.

À l’été 1905, il se rend à Jávea pour réaliser une série de peinture d’enfants nus, dont l’une de ses plus célèbres lui vaut une commande de l’Hispanic Society of America et parmi lesquelles figure notamment Le Bain (Musée Métropolitain, New York). Une exposition de ses œuvres — paysages, portraits — à la galerie Georges Petit à Paris en 1906 lui apporte une gloire encore plus grande : il est fait officier de la Légion d’honneur. Son succès social comme économique est complet.

En 1905, le peintre acquiert un terrain sur le paseo del Obelisco à Madrid (Actuellement rue General Martínez Campos), à côté de la résidence de l’actrice María Guerrero. Peu après il achète le terrain contigu qu’il transforme en trois jardins. Sorolla inaugure en 1911 sa nouvelle résidence madrilène.

Il expose à New York en 1909, où il obtient un succès sans précédent, avec notamment les tableaux Soleil du soir et Les Nageurs et triomphe également en 1911 au musée d’Art de Saint-Louis et à l’Art Institute of Chicago.

En novembre 1911, il signe une commande pour l’Hispanic Society of America de New York. Il réalisa quatorze panneaux de très grandes dimensions pour décorer les salles de l’institution. Chacune est dédicacée à une région d’Espagne. Il réalise cette commande entre 1913 et 1919.

Chaque tableau mesure 3,5 mètres de haut ; mis bout à bout, ils mesurent 70 m de long, ce qui en fait un monument magistral d’Espagne. En 1912, Sorolla consacre l’année à voyager dans toute l’Espagne, faisant des croquis des scènes populaires ou coutumières auxquelles il assiste. Chaque tableau décrit des détails caractéristiques des diverses provinces espagnoles et portugaises.

Une facette importante de Sorolla est son activité de portraitiste. Il réalise de nombreux portraits de célébrités Santiago Ramón y Cajal, Galdós, Machado, Vicente Blasco Ibáñez, des politiques comme Emilio Castelar, le roi Alphonse XIII, le président William Howard Taft, ainsi qu’une collection de portraits de famille et autoportraits.

En 1914 il est nommé universitaire. Après ses travaux pour l’Hispanic Society il travaille comme professeur de composition et de couleurs à l’école des beaux arts de Madrid.

En août 1919, il se rend à Majorque, aux Baléares, près de Pollença. Il puise plusieurs tableaux dans la lumière majorquine, dont Elena en la cala de San Vicente. Le voici à Ibiza en septembre 1919. Ce sont bientôt ses derniers tableaux.

Le 17 avril 1920, alors qu’il peignait le portrait de l’épouse de l’écrivain Ramón Pérez de Ayala, dans le jardin de sa maison madrilène, il est victime d’un accident vasculaire cérébral qui le laisse hémiplégique. Diminué dans ses facultés physiques il ne peut plus peindre. Il mourut trois années après dans sa résidence d’été à Cercedilla, le 10 août 1923.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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