Jean Rostand, écrivain, moraliste, biologiste et historien des sciences.

Jean Rostand, né le 30 octobre 1894 à Paris (17e arrondissement) et mort le 4 septembre 1977 à Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine), est un écrivain, moraliste, biologiste, historien des sciences et académicien français.

Fils du dramaturge Edmond Rostand et de la poétesse Rosemonde Gérard, Jean Rostand passe son enfance à la villa Arnaga, à Cambo-les-Bains (Pays basque). À l’âge de dix ans il découvre les Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre. En 1920, il se marie avec Andrée, née Mante. Ils auront un fils, François (1921–2003). Licencié ès-sciences de la Faculté de Paris, Jean Rostand s’installe à Ville-d’Avray en 1922, après la mort de son père (1918).

Il participe à la création de la section de biologie au Palais de la découverte, en 1936, puis fonde à Ville-d’Avray son propre laboratoire indépendant : la fortune familiale lui permet de se tenir à l’écart des structures universitaires, qu’il juge trop contraignantes. Très intéressé par les origines de la vie, il étudie la biologie des batraciens (grenouilles, crapauds, tritons et autres), la parthénogenèse, l’action du froid sur les œufs, et promeut de multiples recherches sur l’hérédité.

Jean Rostand, carte maximum, Paris, 21/02/1987.

Jean Rostand commence par publier quelques essais philosophiques, puis partage son temps entre son métier de chercheur et une très abondante production scientifique et littéraire. Avec conviction et enthousiasme, il s’efforce de vulgariser la biologie auprès d’un large public (il reçoit en 1959 le prix Kalinga de vulgarisation scientifique) et d’alerter l’opinion sur la gravité des problèmes humains qu’elle pose. Considérant la biologie comme devant être porteuse d’une morale, il met en garde contre les dangers qui menacent les humains lorsqu’ils jouent aux apprentis sorciers, comme les tenants de l’eugénisme.

Toutefois, Rostand soutient une forme d’« eugénisme positif », approuvant certains écrits d’Alexis Carrel et la stérilisation des personnes atteintes de certaines formes graves de maladies mentales, ce qui fut rapproché, après la guerre, de la loi nazie de 1933, et lui fut reproché.

En 1954, cependant (dans les Pensées d’un biologiste), il écrit que « Tout ce que nous pouvons pour nos enfants, c’est de bien choisir leur mère ». Homme de science, biologiste, pamphlétaire, moraliste, Jean Rostand est aussi pacifiste. Également féministe, il contribuera avec Simone de Beauvoir, Christiane Rochefort et quelques autres, à créer le mouvement féministe Choisir la cause des femmes.

En 1962, il crée, avec Pierre Darré, le centre de recherches qui porte aujourd’hui son nom à Pouydesseaux dans les Hautes-Landes. Ce terrain et les laboratoires qui y ont été installés abritent les « étangs à monstres » où Rostand effectua une partie importante de ses recherches sur les anomalies des batraciens entre 1962 et 1975. Il met en évidence les divers agents biologiques (micro-organismes, virus) ou chimiques (substances pesticides) responsables des malformations chez les amphibiens.

Il est membre du Comité de patronage de la Fédération française contre l’armement atomique. En 1963, il est cofondateur, avec Claude Bourdet, et président d’honneur du MCAA (Mouvement contre l’armement atomique) qui devient en 1968 le Mouvement pour le désarmement, la paix et la liberté (MDPL). En 1965, il signe avec Albert Schweitzer et le député polynésien John Teariki une Protestation solennelle contre le sort que le Gouvernement français a décidé d’imposer aux habitants de la Polynésie française et autres territoires du Pacifique par les essais nucléaires français à Moruroa. En février 1968, avec René Dumont, Théodore Monod, Bernard Clavel, Lanza del Vasto et des dizaines de personnes, il signe une lettre de soutien à ceux qui renvoient leurs livrets militaires pour protester contre la force de frappe nucléaire8. Il soutiendra le Groupe d’action et de résistance à la militarisation, initiateur de ce document, en particulier lors de ses actions contre le poste de commandement de la force de frappe nucléaire du Mont Verdun9,10,11. Il se déclare « Citoyen du Monde ». Agnostique, libre penseur, président d’honneur de la Libre-pensée, il montre une grande ouverture d’esprit et beaucoup d’honnêteté intellectuelle. Lors du procès de Bobigny autour de l’avortement, en 1972, il témoigne en faveur du droit à l’avortement.

Une de ses citations restera à travers le temps :

« La science a fait de nous des dieux, avant même que nous méritions d’être des hommes. »

Jean Rostand entre à l’Académie française en 1959 et continue ses campagnes d’information lors de conférences, à la radio ou à la télévision.

Installé depuis 1922 à Ville-d’Avray, dans la demeure qu’avait occupée Valtesse de La Bigne, il y vit jusqu’à sa mort en 1977. Il est inhumé dans le cimetière de Ville-d’Avray.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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