Jean-Louis Barrault, comédien.

Jean-Louis Barrault, né le 8 septembre 1910 au Vésinet et mort le 22 janvier 1994 à Paris 16e, est un comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français.


Jean-Louis Barrault est le fils du pharmacien Jules Barrault (1876-1918) et de Marcelle Hélène Valette (1884-1939)1. Ancien élève du Lycée Chaptal et de l’Ecole du Louvre, il est d’abord élève de Charles Dullin et acteur de sa troupe de 1933 à 1935. À vingt-cinq ans, sa rencontre avec Étienne Decroux le pousse à se passionner pour le mime.

Il se fait remarquer dès 1929 en exposant au Salon des humoristes une peinture nommée Poupée réaliste.

À partir de l’été 1935, Barrault anime le “Grenier des Augustins”, studio et troupe expérimentale qui travaille dans le grenier du bâtiment sis au numéro 7 de la rue des Grands Augustins, près des quais de la Seine dans le quartier de Saint Germain des Prés. Ce bâtiment du XVIIe siècle avait été l’hôtel particulier de la maison de Savoie, fut ensuite subdivisé, tomba en décrépitude, et hébergeait depuis le 19e siècle des ateliers d’artistes. Balzac y situa l’atelier du peintre de sa nouvelle Le Chef-d’œuvre inconnu, et Pablo Picasso y installa son atelier de 1937 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et c’est là qu’il produisit son célèbre tableau Guernica. Barrault y vécut de 1935 à 1936.

Au temps de Barrault, le numéro 7 abritait au rez-de-chaussée une salle syndicale, au 1er étage un atelier de tissage, et au grenier (troisième étage) un studio d’artistes. Le grenier avait été loué par Jean-Louis Barrault, qui avait transformé ses trois grandes salles en une salle de théâtre, une salle d’habitation commune, et un modeste studio pour lui-même. La salle principale était vaste, mesurant 12 mètres de long sur 8 de large, avec un haut plafond traversé par d’anciennes poutres en bois. Picasso dira plus tard que cette salle lui rappelait un navire, avec des passerelles, une cale et une quille – une référence aux poutres anciennes qui en composaient la  charpente. Barrault y hébergea en 1932 le Groupe Octobre de Jacques Prévert, et depuis ce temps la grande salle servait à des représentations artistiques, dans une atmosphère assez bohémienne, comme l’a rapporté Prévert: “On montait des spectacles, et un tas de gens venaient. Aussi bien des gens qui faisaient du théâtre que d’autres… qui ne foutaient pas grand-chose. Et quelqu’un venait lire une pièce, ou des choses de ce genre… C’était un endroit très agréable et Barrault en a gardé davantage même que le souvenir, par exemple.” S’y tinrent aussi en 1936 plusieurs réunions du mouvement « Contre-attaque » dirigé par Georges Bataille avec André Breton, dont une cérémonie pour commémorer la décollation de Louis XVI.

À côté de la grande salle, le «dortoir», une longue salle mince mesurant 14 x 4 mètres, hébergeait un assortiment de personnages transitoires qui y dormaient, mangeaient et y faisaient leurs besoins. Enfin, la troisième pièce, mesurant 8 x 4 mètres, était le studio privé de Barrault.

Barrault entre à la Comédie-Française en 1940 et en devient le 408e sociétaire le 1er janvier 1943. Il y met en scène Le Soulier de satin et Phèdre, deux pièces qui assurent sa célébrité. Il démissionne le 31 août 1946.

En 1946, il fonde avec sa femme Madeleine Renaud la Compagnie Renaud-Barrault et s’installe pour dix ans au Théâtre Marigny. Ils engagent André Brunot, Pierre Bertin, Catherine Fonteney, Georges Le Roy, Jean Desailly, Jacques Dacqmine, qui viennent de la Comédie-Française, ainsi que Marie-Hélène Dasté, Régis Outin, Pierre Renoir, Simone Valère, Jacqueline Bouvier-Pagnol, Gabriel Cattand, Jean-Pierre Granval, et les musiciens Pierre Boulez et Maurice Jarre. En 1954, il emménage dans le théâtre le Petit Marigny.

En 1959, il se voit confier par le ministre des Affaires culturelles André Malraux le théâtre de l’Odéon, qui devient L’Odéon-Théâtre de France, et dont il est le directeur. Jean-Louis Barrault y manifeste un éclectisme qui pourra lui être reproché : il monte les grandes œuvres du répertoire classique (Racine, Shakespeare), mais crée aussi des pièces  contemporaines : Rhinocéros de Eugène Ionesco en 1960, Oh les beaux jours de Samuel Beckett en 1963, Des journées entières dans les arbres de Marguerite Duras en 1965, Les Paravents de Jean Genet en 1966 (Cette pièce, créée peu après fin de la guerre d’Algérie, fait scandale et est violemment perturbée chaque soir par des militants d’extrême-droite. À l’Assemblée nationale, André Malraux, Ministre d’État chargé des affaires culturelles, prononce un discours pour s’opposer à l’interdiction de la pièce.). Jean-Louis Barrault continue aussi à populariser le théâtre de Paul Claudel.

Durant Mai 68, il ouvre le théâtre de l’Odéon aux étudiants, qui l’occupent pendant plus d’un mois. André Malraux ne le lui pardonne pas, et Barrault est contraint à la démission. Avec sa compagne, la comédienne Madeleine Renaud, il a aussi affaire aux critiques de certains manifestants sur leur conception du théâtre, qui leur conseillent de « trouver des places à l’hospice ».

Il installe ensuite sa compagnie dans une salle de catch, l’Élysée Montmartre, puis dans la gare d’Orsay, qu’il aménage en théâtre d’Orsay et présente dans Italiques12, et enfin au théâtre du Rond-Point. Jean-Louis Barrault y signe des créations originales à partir de sa lecture des grands auteurs (Rabelais, Ainsi parlait Zarathoustra, Zadig).

En février 1978, il fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l’Europe des libertés.

Jean-Louis Barrault, carte maximum, France.

En 1988, il incarne à nouveau Berlioz dans Lélio ou le retour à la vie, deuxième partie de La symphonie fantastique, enregistré sous la direction de Pierre Boulez.

Jean-Louis Barrault a été aussi un très grand acteur de cinéma.

Dans Drôle de drame de Marcel Carné (1937), il joue le rôle de William Kramps, tueur de bouchers.

Il incarne Hector Berlioz en 1942 dans La Symphonie  fantastique de Christian-Jaque.

Dans Les Enfants du paradis de Marcel Carné (1944), son interprétation inoubliable de Baptiste-Deburau, popularise son génie du mime.

Il joue le double rôle du docteur et d’Opale en 1961 dans Le Testament du docteur Cordelier de Jean Renoir.

En 1964, Jean-Louis Barrault joue le rôle de M. Douve, employé de mairie dans La Cité de l’Indicible Peur de Jean-Pierre Mocky d’après le roman de Jean Ray. Son personnage s’avère porter un autre rôle sous-jacent d’importance, ce qui démultiplie l’intérêt et la réussite du jeu de Jean-Louis Barrault, dans sa justesse et sa pertinence.

Source : Wikipédia.

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