Jean Hey, le maître de Moulins, peintre et dessinateur.

Jean Hey, également connu comme Le Maître de Moulins et Jean Hay,est un peintre, dessinateur de cartons et enlumineur français actif entre 1475 et 1505.

D’origine flamande, il travaille successivement à la cour de Charles de Bourbon puis de Pierre II de Bourbon. Hey est un des plus grands peintres de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Son style, influencé par Hugo van der Goes et Jean Fouquet, se modifie pour participer de l’évolution de la peinture religieuse et de portrait de son temps. Il est désormais reconnu avec certitude comme étant le Maître de Moulins.

Son origine est inconnue, mais l’attribution au dos du Ecce Homo mentionne qu’il est « teutonicus », ce qui indique qu’il serait d’origine flamande. Il semble être formé à Gand au début des années 1470 par Hugo van der Goes. De ce peintre, il est proche par la technique « faite d’un dessin net, d’une mise en page aux perspectives hardies, d’une lumière froide et d’un coloris éclatant ». Ce rapprochement est fait à l’aide d’un des premiers tableaux de Hey : la Nativité avec le cardinal Jean Rollin. Son paysage ressemble à celui du volet du triptyque d’Hippolyte Berthioz de Poligny réalisé par Van Goes après 1475.

Jean Hey s’impose comme un des grands peintres en France du XVe siècle, à une époque où les artistes proprement français exécutent peu de tableaux. La plupart rayonnent dans d’autres arts et, malgré Jean Fouquet qui produit surtout des portraits miniatures, Jean Hey est une exception en France à son époque7. Sa personnalité est encore mal connue. Il est actif essentiellement sous celui de Louis XI. Sa production se situe surtout dans le Bourbonnais (surtout à Moulins) et à Lyon. Cet artiste flamand fait partie d’une cohorte de peintres et sculpteurs d’origine nordique attirés par le rayonnement de la cour de France et venant chercher protection pour vivre de leur art. Mais Jean Hey est l’un des rares, avec Nicolas Halins dit Nicolas le Flamand, à connaître le succès.

Oeuvre du Maître de Moulins, carte maximum, Paris, 14/10/1972.

Il est désigné comme un proche de l’archevêque Charles de Bourbon. On ne sait si ce dernier l’a recruté en Flandres ou à la cour de Jean Rolin. Il réalisé pour ce dernier un triptyque le représentant et une Nativité probablement destinée à la chapelle Notre-Dame de la cathédrale d’Autun. Ce panneau est exécuté vers 1480. Il exécute toujours à cette époque le diptyque de dévotion dit du Saint Soldat et donateur peut-être pour un proche de Charles de Bourbon.

En 1482, Charles de Bourbon le nomme procureur des pauvres du Christ à Lyon, fonction qui consiste à s’assurer du bon usage des legs pieux. Il délègue cette charge au plus vite à un notaire pour se consacrer à son art en tant que peintre officiel de son protecteur, cet office étant uniquement un moyen pour l’archevêque de rétribuer l’artiste11. La mention dans la pièce du chapitre cathédral de 1488 le désigne comme peintre de Charles de Bourbon, et indique qu’il est, le jour même de la mort de l’archevêque, démis de sa charge de procureur des pauvres par les chanoines.

Oeuvre du Maître de Moulins, essais de couleurs, feuille complète datée du 2/08/1972.

Il entre ensuite au service de Pierre II de Bourbon et, résidant à Moulins, travaille aux vitraux de la cathédrale Notre-Dame. On lui doit le vitrail des Popillon. À la même époque, il exécute plusieurs œuvres pour des personnes de la cour des Bourbons.

En 1490, il peint le portrait de Marguerite d’Autriche. En 1492-1493, il réalise le triptyque mettant en scène Pierre II de Bourbon, son épouse Anne de France et sa fille Suzanne, entourés de Saint-Pierre et Jean l’évangéliste.

En 1494, Jean Hey peint pour le trésorier des Bourbons un homme de douleur : Ecce Homo. C’est en décembre de la même année qu’il réalise le portrait du jeune Charles-Orland, fils de Charles VIII et d’Anne de Bretagne. À cette époque, il réalise un frontispice pour le manuscrit Les statuts de l’ordre de Saint-Michel que Pierre de Bourbon offre au roi de France. Il peint toujours à cette même époque un diptyque dont le volet gauche (le droit est perdu) représente Madeleine de Bourgogne, épouse du chambellan des Bourbons : Bompar de Laage.

Jean Hey est également l’inventeur de trois statues de saint Pierre, sainte Anne et sainte Suzanne, réalisées par Jean de Chartres, au tournant de l’année 1500. Les patrons des statues n’ont pas été conservés mais leur très grande ressemblance avec les figures du triptyque de la Vierge réalisé pour la cathédrale de Moulins en 1498-1499 permet de les lui attribuer. Il semble également avoir produit les dessins destinés à la réalisation d’un bas-relief destiné à un tombeau représentant La dormition de la Vierge.

« L’impact de Jean Hey dans la région a dû être considérable ». Il est nommé dans un poème composé en 1504, la Plainte du désiré, de Lemaire de Belges ; où l’auteur le place sur un pied d’égalité avec Le Pérugin, Giovanni Bellini et Jehan Perréal. Cette mention semble prouver que Jean Hey n’est pas décédé à cette date, car de Belges l’apostrophe avec cette phrase : « Et toy, Iehan Hay, ta noble main chomme elle ? ».

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.