Jean Goujon, sculpteur et architecte.

Jean Goujon est un sculpteur et architecte français du XVIe siècle, probablement né en Normandie vers 1510 et mort selon toute vraisemblance à Bologne, vers 1567.

Jean Goujon est probablement né en Normandie vers 1510. Malgré la richesse de sa production artistique, les archives ne permettent de suivre sa carrière que durant une vingtaine d’années, de 1540 à 1562.

Il exécute ses premières œuvres, conservées à Rouen, entre 1540 et 1542. Des documents font notamment référence à son intervention pour l’exécution des colonnes soutenant la tribune des orgues de l’Église Saint-Maclou de Rouen. Dans la cathédrale Notre-Dame de Rouen la réalisation du tombeau de Louis de Brézé, mari de Diane de Poitiers, favorite d’Henri II, lui est attribué .

 

Arrivé à Paris vers 1542, il travaille probablement sous la direction de l’architecte Pierre Lescot, en tant « imagier-façonnier » au jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois (1544 à Noël 1545). L’ensemble architectural a disparu dès 1750 mais les bas-reliefs des Quatre évangélistes et la Déposition du Christ (cette dernière connue généralement sous le nom de La Vierge de pitié), sculptés par l’artiste, ont survécu et sont conservés aujourd’hui au Louvre.

 

En 1545, Jean Goujon travaille pour le connétable Anne de Montmorency et réalise Les Quatre Saisons (1548 à 1550) pour l’hôtel de Jacques de Ligneris, cousin de Pierre Lescot, devenu aujourd’hui le musée Carnavalet.

Jean goujon, carte maximum, 9/06/1956.

À partir de 1547, l’artiste entre au service du nouveau roi Henri II. Il travaillera avec d’autres sculpteurs à la décoration de l’entrée du roi à Paris en 1549, en créant la seule œuvre permanente : la célèbre fontaine des Innocents. Ses bas-reliefs, représentant des nymphes et des naïades, se trouvent aujourd’hui au musée du Louvre.

À la même époque, Jean Goujon travaille en tant que « maître sculpteur [d’après] les dessins de Pierre Lescot, seigneur de Clagny » aux décorations du palais du Louvre. Entre 1548 et le début de 1549, il achève ses allégories de La Guerre et de La Paix avant d’être chargé d’exécuter les allégories de L’Histoire, de La Victoire puis de La Renommée et de La Gloire du roi. Peu après, il réalise les Cariatides de la plateforme des musiciens, achevées en 1551, dans la salle homonyme du palais du Louvre.

En 1552, il sculpte des statues pour la cheminée du cabinet de l’Attique, situé dans l’aile occidentale et enfin, en 1555-1556, certains bas-reliefs de l’escalier d’Henri II.

Parallèlement, lorsqu’Henri II (ou roi Henri III)4 fait ériger à côté de la Bastille, une nouvelle porte Saint-Antoine, à une arche, pour servir d’arc de triomphe à sa mémoire4, Jean Goujon crée les représentations de la Marne et de la Seine décorant les impostes de l’arcade centrale (détruite en 1778).

Ces travaux ne protègent pas le sculpteur des litiges. Un arrêt de libération du 27 septembre 1555 nous apprend qu’il avait été emprisonné à la requête du bailli d’Étampes, où il avait travaillé.

Dans un autre registre, on attribue généralement à l’artiste les gravures de la version française du Songe de Poliphile de Francesco Colonna (1546), d’après les gravures de l’édition originale (peut-être dues au studio d’Andrea Mantegna). On lui devrait également des gravures sur bois illustrant la première édition française des Dix livres d’architecture de Vitruve, traduits en 1547 par Jean Martin. Il aurait fabriqué aussi des médailles précieuses pour Catherine de Médicis.

Oeuvre de Jean Goujon, Paris, 13/02/1999.

On ignore la date précise de la mort de Goujon. De religion protestante, son emploi à la cour de France et même sa présence à Paris devinrent difficiles alors que les tensions religieuses augmentaient.

Jean Goujo, épreuve d’artiste signée.

Une légende persistante veut que Goujon ait été assassiné lors de la Saint-Barthélemy. Si tel avait été le cas, il aurait été cité a posteriori comme faisant partie des célèbres martyrs du crime, ce qui ne fut pas le cas.

 

L’histoire de sa mort tragique fut cependant reprise dans de nombreux ouvrages d’histoire de l’art au XVIIIe et au XIXe siècle. Des recherches plus récentes ont trouvé sa trace dans le milieu des réfugiés huguenots de Bologne en 1562. Il serait mort en Italie entre cette date et 1569.

 

Source : Wikipédia.