Jean-Eugène Robert-Houdin, illusionniste, père de la magie moderne.

Jean-Eugène Robert-Houdin, né à Blois le 7 décembre 1805 et mort à Saint-Gervais-la-Forêt le 13 juin 18711, est le plus célèbre illusionniste français du XIXe siècle et fondateur du Théâtre Robert-Houdin inauguré 11, rue de Valois à Paris en 1845 et transféré 8, boulevard des Italiens en 1854. Surnommé le « père de la magie moderne », Jean-Eugène Robert-Houdin est considéré comme l’un des plus grands illusionnistes et prestidigitateurs de tous les temps, à l’origine de presque tous les « grands trucs » de la magie actuelle, c’était aussi un grand constructeur d’automates.

Il est né Jean-Eugène Robert à Blois dans la maison familiale au 4, rue Porte-Chartraine (maison qui deviendra en 1848 la première boutique de chocolaterie d’Auguste Poulain). Le jeune Jean-Eugène Robert se passionne très tôt pour la mécanique en voyant son père Prosper Robert, horloger très estimé, travailler dans son atelier. Son père le destine au droit

et lui fait poursuivre des études de lettres en internat au collège d’Orléans de 1816 à 1823. Jean-Eugène devient clerc de notaire chez Me Roger près de Blois, mais, passionné de mécanique, il abandonne le notariat. En septembre 1825, son père, retiré des affaires, le met en apprentissage d’horloger chez un cousin à Blois, où il peut satisfaire sa passion pour la mécanique et l’horlogerie. Il est ouvrier horloger en 1828 et débute son tour de France en travaillant chez l’horloger Noriet, à Tours. Un empoisonnement alimentaire, daté précisément du 25 juillet 1828, le contraint à abandonner. C’est durant ce périple qu’il rencontre Torrini, un mystérieux saltimbanque qui lui aurait sauvé la vie et appris l’art de l’escamotage, cet épisode, relaté dans ses mémoires romancés, étant probablement une affabulation.

Robert Houdin, carte maximum, Blois, 16/10/1971.

Il s’installe alors à Paris. En 1830, il devient commissionnaire en horlogerie chez celui qui deviandra plus tard son beau-père, Jacques Houdin, horloger blésois établi à Paris, mais suit attentivement les séances des prestidigitateurs de l’époque. Le 8 juillet 1830, il épouse Cécile Églantine Houdin. Il se fait appeler J.-E. Robert-Houdin, pour se démarquer des nombreux homonymes qui exercent le métier d’horloger, si bien qu’à la mort de sa femme en 1843, il fait une demande de changement de nom pour s’appeler officiellement Jean-Eugène Robert-Houdin.

À Paris, il se perfectionne dans le domaine de l’horlogerie, l’électricité et la construction d’automates. Il dépose plusieurs brevets d’inventions, dont son premier brevet en 1837 : un « réveil briquet ». Il crée notamment des pendules mystérieuses dont le mécanisme est invisible, et enfin ses propres automates. Il répare entre autres le « Componium », ancêtre des robots musicaux. Ce travail lui apporte une notoriété certaine et, devenu horloger reconnu, il travaille pour la Maison Destouche. Son « écrivain dessinateur », clou de l’Exposition nationale de 1844, est acheté par le célèbre Barnum et lui ouvre les portes du marchand Alphonse Giroux, pour qui il fabrique différents automates.

Robert Houdin, essais de couleurs.

Il découvre l’illusionnisme dans le recueil d’un bonimenteur dénonçant le charlatanisme, le docteur Carlosbach, la science de l’escamotage, ancêtre de la prestidigitation. Le 22 août 1844, il se remarie à Françoise-Marguerite-Olympe Braconnier pour donner une mère à ses deux enfants en bas âge. Il entame dès lors sa carrière de prestidigitateur.

Un collectionneur, le comte de L’Escalopier, devenu son ami, lui avance la somme nécessaire pour ouvrir le Théâtre des soirées fantastiques, un théâtre de magie à Paris. Le 3 juillet 1845 a lieu la première séance publique des « Soirées fantastiques de Robert-Houdin », 11 rue de Valois, au Palais-Royal. C’est le succès immédiat. Il y présente des automates magiques tels que L’Oranger merveilleux ou Le Pâtissier du Palais-Royal ; au cours des mois suivants il ajoutera Le Voltigeur au trapèze, ainsi que des expériences nouvelles comme La Bouteille inépuisable et La Suspension éthéréenne11 dont la conception et l’exécution envoient aux oubliettes le répertoire désormais désuet de ses prédécesseurs.

Robert-Houdin retourne vivre à Saint-Gervais-la-Forêt près de Blois, dans une propriété, « Le Prieuré », dont il truque le jardin grâce à des commandes électromécaniques et des appareils qu’il a inventés pour surprendre ses visiteurs.

Parallèlement, il publie ses mémoires et révèle ses procédés. Il publie aussi des articles pour La Grande Encyclopédie Larousse.

Éprouvé par le décès de son fils le capitaine Eugène Robert-Houdin tué le 10 aout 1870 à la bataille de Reichshoffen pendant la guerre de 1870, il s’éteint à Saint-Gervais-la-Forêt le 13 juin 1871. Il est enterré au cimetière de Blois, sous une tombe ne présentant a priori aucun escamotage magique. Le médaillon qui l’orne, signé Dantan, était placé de son vivant sur la cheminée de sa salle à manger.

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Sources : wikipédia, YouTube.