Jean Effel, dessinateur et illustrateur de presse.

Jean Effel, nom de plume de François Lejeune (d’où F.L.), est un illustrateur et dessinateur de presse français, né le 12 février 1908 à Paris, et mort dans la même ville le 11 octobre 1982.

Fils du marchand Albert Abraham Lejeune (1872-1937) et de Pauline Marie Clairin (1880-1948), professeur d’allemand et fille d’un avocat, il étudie l’art, la musique et la philosophie à Paris, séjourne en Angleterre et sert dans les hussards. Il est le frère de Michel Lejeune, linguiste et helléniste français (voir nécrologie de Michel Lejeune page 29 du journal Le Monde du 2 février 2000).

Après avoir échoué à faire carrière en tant que dramaturge ou peintre, il commence à placer ses illustrations dans divers périodiques français. Il devient bientôt l’un des illustrateurs les plus connus de France. En 1937 il est le premier dessinateur salarié de Paris-Soir, auquel il collabore depuis 1932. Il dessine aussi pour L’Intransigeant. Avant 1940, il confie ses dessins à de nombreux journaux humoristiques (Fantasio, Le Rire, L’Os à moelle) et des publications la mouvance de gauche, dont La Lumière, Monde, L’Œuvre, Marianne, Vendredi, Messidor, Le Canard enchaîné, Regards Ce soir, L’Humanité.

Jean Effel, carte maximum, Paris, 15/10/1983.

Entre novembre 1941 et août 1942 il dessine, avec d’autres satiristes (dont Moisan), pour le journal collaborationniste Le Rouge et le Bleu (sous-titrée Revue de la Pensée socialiste française), créé par Charles Spinasse, ancien ministre socialiste du gouvernement Léon Blum, dans l’espoir de concurrencer Je suis partout2. Puis il participe ensuite à Défense de la France, organe résistant.

Proche du Parti communiste français, il travaille après guerre pour de nombreux titres, dans la presse communiste, dont ses titres phares L’Humanité, L’Humanité Dimanche, Les Lettres françaises, dans la presse syndicale, La Vie ouvrière, comme dans une large palette de journaux tels que Libération, Le Figaro, L’Express, Paris-Presse-L’Intransigeant, Ici-Paris, France soir. De plus de très nombreuses publications sans orientation politique ont recours à lui pour ses dessins humoristiques. Parmi ceux-ci, les titres Elle, Modes-et-Travaux, Point de Vue-Images du monde, Paris-Match, Le courrier de la nature, L’Action automobile et touristique donnent un faible aperçu de la variété de ses collaborations3, sans oublier celles à la presse humoristique à laquelle il continue de contribuer, tels L’os à moelle, Satirix, etc. Plus de 120 journaux français sont recensés, auxquels Jean Effel a livré ses dessins au cours de sa carrière. Krokodil, Izvestia, Pravda (URSS), Weltwoche (Suisse), Harper’s Bazar (États-Unis) ont publié de ses dessins.

Jean Effel, épreuve de luxe.

Il s’est particulièrement attaché à populariser par le dessin un des symboles de la République : Marianne, avec son éternel bonnet phrygien rouge. L’Administration de La Poste édite en 1983, un timbre poste Hommage à Jean Effel, qui reprend sa célèbre héroïne cachetant une lettre. C’est le premier timbre-poste français de la “série artistique” qui soit illustré par un dessin humoristique4. Auteur de dessins publicitaires et humoristiques, illustrateur de livres, il publie des albums satiriques ou empreints d’une poésie personnelle (La Création du monde, 1951, dont les dessins ont eu un succès très large toutes tendances politiques confondues en France par leur côté bon enfant).

Il reçoit le prix Lénine pour la paix en 1968, et ses ouvrages sont traduits et édités dans les années 1950 à 1970 dans les pays de l’Est européen. Il est lui-même membre dirigeant de l’Association France-Tchécoslovaquie.

Ami de Robert Brasillach, il avait signé en 1945 l’appel des intellectuels pour demander sa non-exécution.

Il est inhumé à Honfleur (Calvados). Son épouse Marguerite est morte en 1996. C’est en clin d’œil à son prénom que Jean Effel fait fréquemment figurer dans ses dessins une fleur, la marguerite…

Une importante partie de son œuvre, léguée par sa femme à la SPA, a été vendue aux enchères à l’hôtel Drouot, le 19 février 1999.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.