Jean de Joinville, biographe de Saint-Louis.

Jean de Joinville (vers 1224 – 24 décembre 1317), également connu sous le nom de Sire de Joinville, est un noble champenois et biographe de Saint Louis.

Sénéchal de Champagne et historien du règne, il suit Louis IX à Aigues-Mortes et en Terre sainte lors de la septième croisade. C’est en partie grâce à son témoignage que Saint Louis est canonisé en 1297.

Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d’Auxonne, fille d’Étienne II d’Auxonne, il appartient à une famille de la haute noblesse champenoise. Il reçoit une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne et célèbre trouvère : lecture, écriture, rudiments de latin. À la mort de son père, il devient sénéchal de Champagne, titre désormais héréditaire, et est donc attaché à la personne de Thibaut IV. Joinville est un homme très pieux et soucieux de bien administrer sa région.

En 1241, il accompagne son seigneur, Thibaud IV de Champagne, à la cour du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis). En 1244, lorsque celui-ci organise la septième croisade en Égypte, Joinville se joint aux chevaliers chrétiens tout comme son père l’avait fait 35 ans plus tôt contre les Albigeois. Cela ne l’empêche pas de participer à la révolte nobiliaire de 1246-1247.

Lors de la croisade, Joinville se met au service du roi, et il devient son conseiller et son confident. En 1250, quand le roi et ses troupes sont capturés par les mamelouks à Mansourah, Joinville, parmi les captifs, participe aux négociations et à la collecte de la rançon. Il se rapproche probablement encore du roi dans les moments difficiles qui suivent l’échec de la croisade (mort de son frère Robert, mal entouré par les autres seigneurs…). C’est Joinville qui conseille au roi de rester en Terre sainte au lieu de rentrer immédiatement en France comme l’y poussent les autres seigneurs ; le roi suit l’avis de Joinville.

Jean de Joinville, carte maximum, 15/06/1957.

Pendant les quatre années suivantes, passées en Terre sainte, Joinville est le conseiller très écouté du roi. Celui-ci s’amuse des emportements, de la naïveté et des faiblesses de Joinville, et il le reprend parfois, mais il sait qu’il peut compter sur son absolu dévouement et sur sa franchise. Lorsque Louis IX perd sa mère Blanche de Castille, Joinville est un des premiers hommes à être reçus dans la tente du roi.

À côté de sa vie de cour, Joinville a également une vie familiale puisqu’il épouse en 1240 Alix de Grandpré, jeune fille qui lui avait été attribuée lors de son enfance, dès 1230, par le comte de Champagne, Thibaut IV lui-même.

En 1270, Louis IX, bien que physiquement très affaibli, se croise de nouveau avec ses trois fils. Joinville refuse de le suivre, conscient de l’inefficacité de l’entreprise et convaincu que le devoir du roi est de ne pas quitter un royaume qui a besoin de lui. De fait, l’expédition est un désastre et le roi meurt devant Tunis le 25 août 1270.

Jean de Joinville, essais de couleur.

À partir de 1271, la papauté mène une longue enquête au sujet de Louis IX qui aboutit à sa canonisation, prononcée en 1297 par Boniface VIII. Comme Joinville a été l’intime du roi, son conseiller et son confident, son témoignage en 1282 est très précieux pour les enquêteurs ecclésiastiques qui peuvent prononcer cette canonisation.

Vers 1299, Jeanne de Navarre lui demande d’écrire la vie de saint Louis. Elle meurt en 1305 sans avoir la chance de voir l’ouvrage terminé.

Il meurt le 24 décembre 1317, âgé de plus de 93 ans, près de 50 ans après le saint roi. Son âge est d’ailleurs exceptionnel pour l’époque. Il est inhumé dans la chapelle Saint-Joseph de l’église Saint-Laurent du château de Joinville, aujourd’hui détruit.

Source : Wikipédia.