Jean Charlier dit “Jean de Gerson”, théologien et homme politique

Jean Charlier dit Jean Gerson, Jean de Gerson, ou Jean Charlier Gerson, né le 13 décembre 1363 à Gerson, hameau situé sur l’actuelle commune de Barby, dans les Ardennes, mort le 12 juillet 1429 à Lyon, est un universitaire, théologien, prédicateur, homme politique français des XIVe et XVe siècles (Moyen Âge). Il fut chancelier de l’Université de Paris de 1395 jusqu’en 1415 et, à ce titre joua un rôle majeur dans les troubles politiques opposant le duc d’Orléans au duc de Bourgogne, par la suite Armagnacs et Bourguignons, ainsi que dans la crise découlant du grand schisme d’Occident.

Favorable à la voie de cession puis avocat de la cause conciliaire, il fut l’un des principaux théologiens du Concile de Constance (condamnation de Jan Hus pour son opposition au commerce des indulgences) de 1415 et un acteur important de la fin du schisme.

Théologien reconnu, surnommé Doctor Christianissimus — le docteur très chrétien —, il est notamment connu pour son projet de « retour à la foi pure », son engagement au service d’une vulgarisation du dogme et sa théorisation de la théologie mystique dans la lignée du Pseudo-Denys l’Aréopagite et de saint Bonaventure. Son travail intellectuel3 sera marqué notamment par le combat contre le néoplatonisme et la logique de Jean Duns Scot. Sa postérité se mesure aussi bien chez des penseurs réformés, Luther, Calvin que chez des penseurs catholiques tels que saint François de Sales.

Lettré de premier ordre, il appartient au groupe du premier humanisme français aux côtés de Nicolas de Clamanges, Jean de Montreuil, Gontier et Pierre Col. Il est un des témoins du renouveau de la rhétorique et de l’ouverture aux conceptions littéraires en provenance de l’Italie (avec la personne de Pétrarque). Il est aussi l’une des figures majeures de la querelle littéraire du Roman de la Rose où, aux côtés de Christine de Pizan, il combat l’immoralité de Jean de Meung.

En 1392, Gerson fut reçu licencié en théologie, et en 1394, Gerson se fit recevoir docteur en théologie. Lorsque Pierre d’Ailly fut nommé évêque du Puy en 1395, il devint à l’âge de trente-deux ans son successeur dans la charge de chancelier de l’Université de Paris. Il fut aussi nommé chanoine de Notre-Dame de Paris. Afin de lui assurer un train de vie suffisant, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi le fit également élire doyen de Bruges.

À cette époque, l’Université de Paris était au sommet de sa renommée, et son chancelier était évidemment un homme éminent en France, mais aussi dans toute l’Europe, ayant juré de maintenir ses droits contre les rois et même les papes, et résolu à conduire les études et l’éducation d’une foule d’élèves provenant de toute la chrétienté.

Epreuve d’artiste, Jean de Gerson.

Sa fermeté fut la même dans ses rapports avec l’Église : en même temps qu’il se montrait l’adversaire de toute hérésie, principalement aux conciles de Pise et de Constance, il soutenait avec force les libertés de l’Église gallicane, et combattait le relâchement de la discipline.

Article détaillé : Grand schisme d’Occident.
Sa charge de grand chancelier coïncida avec la période de règlement du Grand schisme d’Occident. Gerson déploya dans l’exercice de ses fonctions un courage et une sagesse admirables.

Après l’assassinat du duc d’Orléans, le 23 novembre 1407, il s’éleva énergiquement contre le duc de Bourgogne, auteur de l’attentat, et fit condamner Jean Petit, son apologiste. Il était partisan d’un pouvoir du pape inférieur à celui de l’Église, représentée par le Concile général.

Durant le concile de Constance (1414-1418), avec son ancien professeur Pierre d’Ailly, Jean de Gerson était l’un des ambassadeurs les plus importants du roi de France. Il était également le député de la province de Sens. Si ce concile voulait clore définitivement le grand schisme d’Occident en réunissant entièrement l’Église romaine, il restait aussi des problèmes concernant l’hérésie. Ainsi ces deux théologiens français furent-ils chargés de condamner l’opposition de Jan Hus et de Jérôme de Prague au commerce des indulgences8. Notamment, pour ce concile, Jean de Gerson écrivit un traité afin d’établir l’autorité et la supériorité du Concile général.

Après le concile de Constance (1418), il ne put revenir dans sa patrie, à cause de la lutte entre Armagnacs et Bourguignons, et se retira en Bavière. Durant son exil, il composa ses Consolations de la Théologie, ouvrage divisé en quatre livres.

Jean de Gerson, carte maximum, 14/03/1947.

Au bout de deux années, il put rentrer en France, mais il ne prit plus aucune part aux affaires publiques, et alla s’enfermer à Lyon au couvent des Célestins, où il s’occupa à composer des livres ascétiques et à enseigner de pauvres enfants. Il mourut en 1429.

Avant sa mort, pour un jeune disciple et précepteur du dauphin Louis, Jean Majoris, il écrivit son dernier ouvrage sur l’institution du prince, grâce auquel le futur roi Louis XI était parfaitement capable d’exécuter ses documents administratifs, avec une immense précision.

Source : Wikipédia