Jean Cavaillès, philosophe et héros de la résistance.

Jean Cavaillès, né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) et fusillé le 17 février 1944 à Arras (Pas-de-Calais), est un philosophe, logicien et mathématicien français, héros de la Résistance. Cofondateur du réseau Libération-Sud pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint le réseau Libération-Nord.

En 1923 il est reçu premier au concours d’entrée de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm après l’avoir préparé seul. Il est également titulaire d’une licence de mathématiques. En 1927, il est agrégé de philosophie. Il accomplit l’année suivante son service militaire comme sous-lieutenant dans une unité de tirailleurs sénégalais.

De 1929 à 1935, il travaille en tant qu’agrégé-répétiteur à l’École normale. Il enseigne au lycée d’Amiens en 1936.

Mobilisé en septembre 1939, comme officier de corps franc puis officier du chiffre au ministère de la guerre, il est cité pour son courage à deux reprises. Fait prisonnier le 11 juin 1940 en Belgique, il s’évade et rejoint à Clermont-Ferrand l’université de Strasbourg qui y est repliée. Un haut dignitaire de l’université lui reproche d’avoir déserté parce qu’il s’est évadé. Il est cofondateur à Clermont-Ferrand, en 1940, avec Lucie Aubrac et Emmanuel d’Astier de La Vigerie du mouvement Libération-Sud. Il contribue également à la fondation du journal Libération destiné à gagner un plus vaste public. Le premier numéro paraît en juillet 1941.

Jean Cavaillès, essais de couleurs.

En 1941, il est nommé professeur de logique et de philosophie des sciences à la Sorbonne. Il participe alors en zone nord à la résistance au sein du mouvement Libération-Nord. Il s’en détache pour fonder en 1942, à la demande de Christian Pineau, le réseau de renseignement Cohors-Asturies. Il est favorable à une action militaire.

Il est arrêté par la police française en août 1942 et interné à Montpellier puis à Saint-Paul-d’Eyjeaux, d’où il s’évade en décembre 1942. Dans le camp, il donne une conférence sur la philosophie des mathématiques qu’il utilise comme un langage codé.

Jean Cavaillès, carte mamximum, St Maixent-l’école 19/04/1958.

Il rencontre Charles de Gaulle à Londres en février 1943. Revenu en France en février de la même année, il se livre essentiellement au renseignement et au sabotage visant la Kriegsmarine. Il confie à son adjoint et ancien élève Jean Gosset la direction de l’Action immédiate. Il est trahi par un de ses agents de liaison.

Arrêté le 28 août 1943 à Paris, il est torturé par la Gestapo de la rue des Saussaies, puis il est incarcéré à Fresnes et à Compiègne.

Source : Babelio.