Jean-Baptiste Drouet d’Erlon, militaire et Comte d’empire.

Jean-Baptiste Drouet d’Erlon, né le 29 juillet 1765 à Reims et mort le 25 janvier 1844 à Paris, est un militaire français, simple soldat de la Révolution devenu général en 1799, fait comte d’Empire par Napoléon, gouverneur général en Algérie entre 1834 et 1835 et élevé à la dignité de maréchal de France en 1843.

Jean-Baptiste Drouet est issu d’une famille d’artisans : son grand-père et son père sont des charpentiers ; lui-même est formé comme serrurier après avoir effectué en 1782 un passage au régiment de Beaujolais, stationné à Lille.

En 1792, il s’engage comme volontaire et fait les campagnes de 1793, 1794, 1795 et 1796 aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse en qualité d’aide de camp du général Lefebvre. Il est promu adjudant-général le 17 février 1797. Il sert ensuite dans l’armée de Hanovre. Il est nommé général de brigade le 25 juillet 1799, puis général de division le 27 août 1803. Il commande une division du 1er Corps du maréchal Bernadotte en 1805 et participe à la bataille d’Austerlitz. En 1806, il se distingue lors de la bataille d’Iéna et à la prise de Halle. Il est blessé à la bataille de Friedland, où il est chef d’état-major du corps d’armée du maréchal Lannes. Il reçoit le 29 mai 1807, le titre de grand officier de la Légion d’honneur.

En 1809, il joue un rôle décisif dans la soumission du Tyrol. De 1810 à 1814, il sert sous André Masséna en Espagne et au Portugal et y obtient de nombreux succès. Il commande un corps d’armée à la bataille de Vitoria. Il devient alors l’un des lieutenants du maréchal Soult. En 1814, il participe aux batailles de l’Adour, d’Orthez et de Toulouse. Il est fait comte d’Erlon sous l’Empire.

Drouet, carte maximum, Varennes-en-Argonne, 25/02/1989.

Sous la Première Restauration, il est nommé chevalier de Saint-Louis, grand cordon de la Légion d’honneur et commandant de la 16e division militaire. Malgré cela, il est un des premiers à reconnaître Napoléon Ier au retour de l’île d’Elbe. Il est arrêté le 13 mai 1815 comme complice de Lefebvre-Desnouettes qui a formé le projet de rassembler toutes les forces se trouvant dans le Nord de la France pour tenter un coup de main sur Paris ; mais les événements qui suivent[réf. nécessaire] le rendent bientôt à la liberté et lui permettent de s’emparer de la citadelle de Lille.

Pendant les Cent-Jours, il est nommé pair de France et reçoit le commandement du 1er corps de l’armée du Nord. Lors de la campagne de Belgique en 1815, il ne peut participer à aucune des deux batailles simultanées de Ligny et des Quatre-Bras, le 16 juin, à cause d’ordres contradictoires de Napoléon et de Ney, sous le commandement duquel son corps a été placé par l’Empereur. Par conséquent, c’est lui qui est chargé de l’attaque principale à Waterloo le 18 juin. Malgré la valeur dont il fait preuve, son intervention reste inutile :

« Si le soir il eût connu la position de Grouchy et qu’il eût pu s’y jeter, il lui eût été possible, au jour, avec cette magnifique réserve, de rétablir les affaires et peut-être même de détruire les alliés par un de ces prodiges, de ces retours de fortune qui lui étaient si familiers, et qui n’eussent surpris personne. Mais il n’avait nulle connaissance de Grouchy, et puis il n’était pas facile de se gouverner au milieu des débris de cette armée : -c’était un torrent hors de son lit, il entraînait. »

Après la capitulation de Paris, Drouet d’Erlon se rend avec son corps d’armée au-delà de la Loire. Il fait partie des personnalités soumises à arrestation immédiate par l’ordonnance du 24 juillet 1815 (article 1), il réussit à quitter le pays et se réfugie en Prusse à Bayreuth. Il est condamné à mort par contumace en 1816. Par la suite, il établit une brasserie aux environs de Munich. Gracié par Charles X lors de son sacre, il rentre en France en 1825 et vit dans la retraite jusqu’à la révolution de 1830.

Drouet, épreuve de luxe.

Le 19 novembre 1831, il est créé pair de France dans la fournée des trente-six pairs viagers, destinée à permettre l’adoption par la Chambre haute du projet de loi abolissant l’hérédité de la pairie.

En juillet 1834, il est nommé gouverneur général en Algérie, fonction qu’il est le premier à occuper (ses prédécesseurs étaient seulement commandants militaires des troupes françaises en Algérie). Il adopte quelques mesures utiles, crée les bureaux arabes et introduit le régime municipal. Il prend son poste alors que le général Desmichels, commandant à Oran, vient de conclure avec Abd el-Kader un traité (en partie secret) accordant de grands avantages à l’émir. En février 1835, Drouet d’Erlon remplace le général Desmichels par le général Trézel, qui mène une politique favorable aux tribus hostiles à Abd el-Kader, ce qui entraîne une reprise du conflit. Le général Trézel subit un échec grave lors de la bataille de la Macta (28 juin 1835). En juillet 1835, il est relevé de ses fonctions par le gouverneur général, qui est cependant aussi sanctionné : le gouvernement décide de le remplacer par le général Clauzel, pour mener une politique plus énergique (il subira aussi un échec à Constantine en 1836).

Drouet d’Erlon, revenu en France, est nommé commandant de la division militaire de Nantes.

Par ordonnance royale du 9 avril 1843, il est élevé à la dignité de maréchal de France quelques mois avant sa mort. Il est inhumé au cimetière du Nord à Reims, comme il le souhaitait. Il bénéficie d’obsèques grandioses. Une armée de tapissiers vient de Paris décorer la cathédrale avec les tentures qui avaient servi quelques mois auparavant aux obsèques du fils de Louis-Philippe, à Notre-Dame de Paris.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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