Jean-Auguste-Dominique Ingres, peintre.

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) est un peintre français.

Après un premier apprentissage à Montauban, sa ville natale, il devient à Paris élève de Jacques-Louis David. Prix de Rome en 1801, il ne se rend en Italie qu’en 1806, et y reste jusqu’en 1824. De retour à Paris, il connaît la reconnaissance officielle, apparaissant comme le champion de la doctrine du beau et de la primauté du dessin sur la couleur, en opposition successive aux courants romantiques et réalistes. Nommé directeur de l’Académie de France à Rome, il y retourne de 1835 à 1842.

Ingres a d’abord et à plusieurs étapes de sa carrière vécu de ses portraits, peints ou dessinés. Réputé peu sociable, il fut souvent mal traité par la critique. Les tenants d’un style plus libre et d’une exécution plus rapide condamnaient sa manière tout comme les académiques, qui lui reprochaient notamment les déformations expressives qu’il faisait subir aux corps dans ses nus.

Jean-Auguste-Dominique Ingres est né à Montauban le 29 août 1780. Son père, le peintre et sculpteur Jean-Marie-Joseph Ingres, a favorisé ses penchants artistiques. Il entre en 1791 à l’Académie de Toulouse où il est formé par Jean Suau, puis se rend à Paris, en 1796, pour étudier sous la direction de Jacques-Louis David. Il s’éloigne de son néo-classicisme par son dévouement à un idéal de beauté fondé sur de difficiles harmonies de lignes et de couleurs. Il peint le portrait d’amis ainsi que de Pierre-François Bernier, qu’il connaît de Montauban. Il remporte le prix de Rome à sa deuxième tentative en 1801 avec Les Ambassadeurs d’Agamemnon, mais il ne peut s’y rendre immédiatement. Il s’installe avec d’autres élèves de David à l’ancien couvent des Capucines où il peint principalement des portraits.

En juin 1806, il se fiance avec Marie-Anne-Julie Forestier, mais sa relation ne résiste pas à son absence après son départ pour Rome en septembre.

En 1806, Ingres découvre à Rome, Raphaël et le Quattrocento, qui marquent définitivement son style. Ces années de travail sont les plus fécondes avec les nus, parmi lesquels La Baigneuse, les paysages, les dessins, les portraits et les compositions historiques. Il est en pleine possession de son art et son séjour à Rome est aussi l’occasion de tisser des liens amicaux avec les grands commis de l’administration impériale : le comte de Tournon et sa mère, Edme Bochet et sa sœur Cécile Bochet madame Henry Panckoucke, Hippolyte-François Devillers, le baron de Montbreton de Norvins. En France, cependant, ses toiles peintes en Italie ne plaisent pas.

Ingres, carte maximum, Montauban, 9/09/1967.

L’artiste décide alors de rester à Rome. Il se marie en 1813 avec Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste habitant Guéret. Ingres réalisa dix portraits de sa femme. Mais le plus célèbre tableau sur lequel elle apparait est Le Bain turc. Madeleine pose pour l’odalisque aux bras levés qui s’étire au premier plan. Le tableau a été réalisé en 1862, après la mort de Madeleine. Elle fut peinte d’après un croquis qu’Ingres avait réalisé en 1818. En 1850, il va à Châlons chez sa belle-mère pour connaître les lieux où sa femme a vécu, et y rencontre le notaire Louois Changy. Il semble y être retourné l’année suivante.

Ingres, essais de couleurs, feuille complète datée du 1/08/1967.

À la chute de Napoléon Ier, des difficultés économiques et familiales l’entraînent dans une période financièrement difficile pendant laquelle il peint, avec acharnement, tout ce qu’on lui commande. Il sollicite ses amitiés romaines et ses bonnes relations avec les Panckoucke et les Bochet lui présentent Charles Marcotte d’Argenteuil, ami de Jacques-Édouard Gatteaux, ami proche d’Ingres. Très vite, Charles Marcotte d’Argenteuil devient un proche du peintre, jusqu’à devenir un de ses principaux mécènes jusqu’à son décès en 1864. Après la mort de Madeleine, ce dernier ira même jusqu’à lui présenter sa nièce, Delphine Ramel, qu’Ingres épousera le 15 avril 1852. De ce mariage, viendra la décision d’acheter la maison de Meung-sur-Loire avec son nouveau beau-frère, Jean-François Guille, notaire et conseiller général du Loiret, où il se retirera tous les étés pour bénéficier de la douceur et de la lumière de la Loire.

Nombre de membres de la famille Marcotte seront de fidèles acheteurs, comme Philippe Marcotte de Quivières et ses frères Marcotte de Sainte-Marie et Marcotte de Genlis, le baron Charles Athanase Walckenaer, Alexandre Legentil et le baron Hubert Rohault de Fleury (tous deux initiateurs du projet de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre), Cécile Bochet, devenue madame Henry Panckoucke et baronne Morande-Forgeot, et le clan Ramel.

En 1820, il quitte Rome pour Florence où il réside jusqu’en 1824.

Il trouve finalement le succès en France avec son Vœu de Louis XIII exposé au Salon de 1824, destiné à la cathédrale de Montauban. Il devient directeur de l’Académie de France à Rome de 1835 à 1840. Appelé, le 25 mai 1862, à faire partie du Sénat impérial, il y vota jusqu’à sa mort conformément aux vœux du pouvoir. Il avait été élevé au grade de grand officier de la Légion d’honneur le 14 novembre 1855.

Ingres attache au dessin une grande importance et déclarait à ce sujet : « Une chose bien dessinée est toujours assez bien peinte. » La galerie de portraits réalistes qu’il laisse, constitue un miroir de la société bourgeoise de son temps, de l’esprit et des mœurs d’une classe à laquelle il appartient et dont il trace les vertus et les limites. Ingres s’intéresse beaucoup à la texture des vêtements et des étoffes (velours, soie, satin, cachemire…) qu’il intègre dans ses œuvres afin de noter la classe sociale du personnage. Il s’inspire, à ses débuts, de l’esthétique de l’art grec, avant de se tourner vers une approche plus souple des courbes et des drapés. Ingres n’hésitait pas à accentuer l’anatomie de ses modèles pour atteindre son idéal de beauté ; ainsi, il rajouta trois vertèbres à sa Grande Odalisque (DP).

Ingres reçoit à partir de 1824 honneurs et commandes officielles. Il n’abandonne cependant pas le portrait dont celui de Monsieur Bertin, de 1832, est un sommet.

Le rejet par la critique et par le public, de sa dernière peinture d’histoire Le Martyre de Saint Symphorien exposée au Salon de 1834, le détermine à accepter la direction de l’Académie de France à Rome, où il reste jusqu’en 1845. De retour à Paris, il peint à nouveau des portraits et reçoit à nouveau des commandes de grandes œuvres décoratives (DP).

Il se détache du néo-classicisme par la subordination de la forme à l’expression, simplifiant ou déformant l’anatomie pour se rapprocher de l’expression du caractère individuel (DP). Il s’oppose aussi à l’enseignement officiel sur la nature du beau idéal. Pour l’Académie, celui-ci se traduit par un jeu de proportions canoniques, et la profondeur du savoir du peintre s’obtient par la connaissance de l’anatomie artistique, tandis qu’Ingres réprouve l’étude de l’intérieur du corps humain au profit de l’observation fine de la morphologie, qui aboutit à représenter non pas un idéal générique, mais celui correspondant à l’individualité du modèle, et pratique la simplification des formes, condamnant la représentation du détail à l’intérieur du modelé (DP).

Dominique Ingres est aussi violoniste et devient, durant un temps, deuxième violon à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. De ce loisir est née l’expression « violon d’Ingres »

Il meurt le 14 janvier 1867 au 11, quai Voltaire dans le 7e arrondissement de Paris11, où une plaque lui rend hommage. Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (23e division).

Conformément à la volonté de l’artiste de léguer à sa ville natale une grande partie de ses dessins (4 500) ainsi que certains objets personnels, le musée Ingres ouvre ses portes au milieu du XIXe siècle dans l’enceinte de l’ancien palais épiscopal de Montauban ; Armand Cambon, Montalbanais élève d’Ingres, fut son exécuteur testamentaire et le premier conservateur du musée.

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Sources : Wikipédia, YouTube.