Jaume Ferran i Clua, médecin et bactériologue.

Jaume Ferran i Clua ou plus simplement Jaume ou Jaime Ferran (né le 2 février 1852 à Corbera d’Ebre de la province de Tarragone (Espagne), mort le 22 novembre 1929 à Barcelone) est un médecin et bactériologue catalan, découvreur d’un premier vaccin contre le choléra.

Malgré des travaux controversés (il élabore d’autres vaccins, contre le typhus, la rage ou la tuberculose.…), il est considéré comme un pionnier de la microbiologie et de la vaccination.

Son père est Juan Ferran, médecin du village de Corbera d’Ebre. Jaume Ferran fait ses études primaires à l’école San Luis Gonzaga de Tortosa et réussit le baccalauréat à Tarragone.

Il poursuit des études de médecine à l’Université de Barcelone. Excellent étudiant, il est licencié en médecine en 1873 et docteur en 1875.

Il pratique la médecine à Tortose, travaillant aussi à l’ hôpital de la ville. Il s’intéresse d’abord aux maladies des yeux et à l’électrothérapie.

Très vite, il est enthousiasmé par les travaux de Louis Pasteur (1822-1895), pour devenir un fervent bactériologue1. En 1880, il s’aménage un petit laboratoire de bactériologie à son domicile, se faisant promoteur et pionnier de cette nouvelle discipline. Il produit lui-même un vaccin contre la maladie du charbon, en suivant les instructions de Pasteur.

En 1884, Robert Koch (1843-1910) découvre le bacille du choléra. La même année, Jaume Ferran donne à l’Académie Royale de Médecine de Madrid un mémoire, couronné par un prix, sur Le parasitisme bactérien (Memoria sobre el parasitismo bacteriano), où il propose d’utiliser la méthode Pasteur de prévention du choléra des poules pour l’appliquer au choléra humain.

La mairie de Barcelone (où il est conseiller de la santé) l’envoie à Marseille et à Toulon pour étudier une épidémie de choléra. Il effectue un stage à l’hôpital du Pharo de Marseille, où il développe un diagnostic de laboratoire par examen microscopique des selles de cholérique. De retour en Espagne, et convaincu de l’étiologie bactérienne du choléra, il fait des cultures atténuées de baccilus virgula, développant ainsi un vaccin.

En 1885, l’épidémie arrive à Alzira, province de Valence. C’est alors que Jaume Ferran organise la première campagne de vaccination à grande échelle (au moins 30 000 personnes inoculées).

De 1886 à 1905, il est directeur du laboratoire municipal de bactériologie de Barcelone, où il développe plusieurs vaccins (typhus, rage, typhoïde, peste, diphtérie, tétanos…). qu’il teste sur lui-même, sur ses propres enfants ou sur des proches.

En 1899, le conseil municipal de Barcelone le mandate pour étudier une épidémie de peste au Portugal, il inocule son vaccin contre la peste à plusieurs milliers d’habitants des quartiers pauvres de Porto.

En 1900, il fonde à La Sagrera (banlieue de Barcelone) un institut privé : l’Institut d’hygiène et de pathologie expérimentale que les barcelonais appellent « Institut Ferran » où il vaccine avec distribution commerciale. Cette double activité de vaccinations où il dirige deux organisations concurrentes, publique et privée, suscite des oppositions et des polémiques sur les irrégularités de gestion, et aussi sur des accidents vaccinaux, notamment avec son vaccin antirabique.

En 1905, à la suite du rapport d’une commission d’enquête, Ferran est démis de son poste de directeur du laboratoire municipal. Il se préparait alors à devenir membre de l’Académie Royale de Médecine de Barcelone, poste auquel il doit renoncer.

Après 1905, Ferran consacre le reste de sa vie à son institut privé de La Sagrera. Il développe un vaccin contre la tuberculose qu’il utilise lors d’une campagne de vaccination à Alzira en 1919 (inoculation à 14 000 personnes) et cherche à fonder un institut contre la rage à Majorque en 1921.

En 1927, il est invité par le gouvernement argentin pour présider le premier congrès panaméricain de la tuberculose tenu à Cordoba, son vaccin antituberculeux étant utilisé à Buenos Aires. Sous la dictature de Primo de Rivera, les subventions publiques à l’Institut Ferran pour la fourniture de vaccin antituberculeux aux centres de charité sont supprimées malgré un ordre royal pour les maintenir.

Lors de sa visite à Barcelone, en mai 1929, le roi Alphonse XIII voulut rencontrer Ferran avec l’intention de le décorer ou de l’anoblir, mais celui-ci refusa toute sorte de distinction. Jaume Ferran meurt six mois plus tard à Barcelone, le 22 novembre 1929.

Selon Bornside, Jaume Ferran n’a jamais tenu un poste académique ou universitaire, ni un poste officiel autre que celui de Directeur du Laboratoire Municipal de Barcelone.

Source : Wikipédia.

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