Jacob Jordaens, peintre et graveur.

Jacob Jordaens (en français parfois Jacques Jordaens et en néerlandais Jacobus Jordaens) est un peintre et graveur flamand, né le 19 mai 1593 à Anvers, où il meurt le 18 octobre 1678.


Jacques Jordaens est l’un des trois maîtres renommés de l’école de peinture anversoise du XVIIe siècle, avec Pierre Paul Rubens et Antoine Van Dyck. Au contraire de ces deux peintres contemporains, Jacob Jordaens n’a jamais voyagé en Italie pour étudier les œuvres de la Renaissance italienne et séjourne principalement à Anvers, hormis quelques brefs voyages dans les régions avoisinantes et en Hollande.

Son père, marchand de toiles ou de serges, épouse le 2 septembre 1590 Barbara van Wolschaten. La naissance de Jacob, leur premier enfant, est suivie de dix autres : huit filles et deux fils. On sait peu de choses sur les frères et sœurs de Jacob, seulement que l’une des filles deviendra religieuse et que deux autres seront béguines, tandis que l’un des fils entrera chez les Augustins. La famille Jordaens appartient à la bourgeoisie aisée : leur maison se situe dans la Hoogstraat (La Rue Haute), une des rues les plus connues pour le commerce de draps à Anvers, et conduisant de la Grand-Place (Groote markt) au Rivage (Oever), deux places et centres de commerce renommés. En 1615, il représentera sa famille dans Portrait de l’artiste avec sa famille, tableau conservé aujourd’hui au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Œuvre de Jordaens, carte maximum, Belgique, 1993.

Jordaens est baptisé le 20 mai 1593, comme en témoignent les registres baptistaires de l’église Notre-Dame d’Anvers, église catholique. Son enfance est peu connue, mais il a probablement reçu une éducation suffisante, caractéristique de la bourgeoisie de son époque. L’an de guilde 1607-1608, il est inscrit dans les registres de la guilde anversoise de Saint-Luc comme élève d’Adam van Noort, peintre flamand dont les tableaux restent d’attribution douteuse.

Adam Van Noort était luthérien, mais lors de la Contre-Réforme à Anvers, il dut, de même que sa famille et que certains peintres, dissimuler ses orientations religieuses. Il est certain que Jordaens n’a jamais eu d’autre maître que lui. S’il n’a pas sa place dans la galerie des peintres célèbres, il a néanmoins dû être doté de qualités pédagogiques exceptionnelles, car de nombreux élèves sont venus se former chez lui : les Liggeren, registres de la guilde anversoise de Saint-Luc, n’en mentionnent pas moins de trente-cinq. Toutefois, si son nom est entré dans les annales de la peinture, c’est surtout grâce à la gloire de deux de ses élèves, Rubens et Jordaens. Ce dernier lui est certainement très attaché, il dessinera ou peindra à plusieurs reprises sa magnifique et vénérable tête de vieillard, et cela d’une manière qui prouve tant son affection que son respect.

L’an de guilde 1615-1616, Jordaens est reçu franc-maître à la guilde de Saint-Luc d’Anvers et inscrit dans ses registres comme “waterscilder” (peintre à la détrempe). Comme Jordaens s’affirme très vite comme un artiste de talent, il se consacre presque exclusivement à la peinture à l’huile, bien plus rentable. Le 15 mai 1616, il épouse catholiquement à l’église Notre-Dame d’Anvers Catharina Van Noort, fille aînée de son maître, de quatre ans plus âgée que lui. De leur mariage naîtront trois enfants : Elisabeth (1617), Jacob (1625) et Anna Catharina (1629). Jusqu’en 1618, le couple vit dans l’Everdijstraat avec la famille Van Noort, composée des parents et de six enfants. Ensuite, il achète une maison située dans la Hoogstraat, la rue où se trouve la maison natale de Jordaens. Cette nouvelle demeure se compose d’un arrière-corps avec portail d’entrée et petite cour. Sa fortune s’accroissant de façon constante, il décide de se construire une maison digne de son état et apte à abriter les activités toujours plus importantes de son atelier. À cette fin, il acquiert en 1639 la résidence du marchand Nicolaas Bacx, voisinant l’arrière-corps de maison qu’il habite et qui est pourvue d’un bâtiment arrière. Mise à part une façade du bâtiment antérieur datée de 1641 et celle de l’atelier, il n’est rien demeuré d’important de ce qui fut édifié par Jordaens.

En 1659, il fait partie des quatre cents habitants les plus riches d’Anvers.

Le 26 juillet 1642, sa femme Catharina est insultée et menacée en passant devant la maison de l’orfèvre Van Mael. Deux jours plus tard, la femme de l’orfèvre, son époux et quelques complices apparaissent dans la Hoogstraat pour insulter les membres de la famille Jordaens et les menacer avec un couteau. Jordaens porte plainte près du Magistrat de la ville. Par un arrêt provisoire, défense est faite à Van Mael et son épouse de porter dommage soit par des actions, soit en paroles aux membres de la famille Jordaens. Ces incidents montrent que la famille van Noort est restée fidèle à la Réforme. Quant à Jacob, il vogue probablement entre deux courants religieux au moins jusqu’au 23 juillet 1649, date à laquelle il fait une déclaration “sur l’honneur, devant Dieu et devant ses saints”.

Sa femme Catharina van Noort décède le 17 avril 1659, elle est enterrée à l’église (ou au cimetière) de la communauté calviniste de Putte, située de l’autre côté de la frontière hollandaise. En novembre-décembre 1660, appelé comme témoin à un procès à Anvers concernant l’authenticité d’une série d’Apôtres, attribuée à Van Dyck, il jure uniquement devant Dieu (et non pas devant ses saints). De l’Église catholique, qui devait pourtant être informée de son apostasie, il continue à recevoir des commandes dont plusieurs grands tableaux d’autel, tels Le Christ en croix pour le maître-autel de l’église Saint-Gommaire à Lierre (œuvre actuellement conservée à la cathédrale de Bordeaux, ou encore Jésus parmi les docteurs de la Loi, datée de 1663 et destinée, à l’origine, au maître-autel de l’église Sainte-Walburge de Furnes, mais conservée actuellement au Landesmuseum de Mayence. En 1671, sept ans avant sa mort, il est admis, avec sa fille Élisabeth et deux servantes, à participer à la Cène de la communauté calviniste “De Brabantsche Olijftberg” (Le Mont des Oliviers Brabançon) d’Anvers, affichant ainsi délibérément sa conversion au calvinisme.

Jordaens meurt le 18 octobre 1678, sa fille Elisabeth, qui était toujours demeurée à ses côtés, meurt la même nuit. Jordaens et sa fille sont inhumés à Putte, République des Sept Pays-Bas-Unis à cette époque là.

Plusieurs protestants furent enterrés à cet endroit en raison du fait que le village était situé dans les Provinces-Unies et qu’il possédait un petit temple protestant. À l’emplacement du temple disparu à ce jour et du cimetière, se dresse, depuis 1877, un monument commémoratif que l’on doit au sculpteur belge Jef Lambeaux. Les dalles funéraires des tombes de Jordaens et de ses disciples, Van Pape et Van Stalbemt, y sont imbriquées dans le piédestal.

Il s’inspire de peintres contemporains, tels Jan Brueghel l’Ancien, Abraham Janssens van Nuyssen, ou encore Hendrick van Balen, et il collabore à plusieurs reprises avec Rubens, de 1620 à 1640, notamment pour les œuvres destinées à la décoration de la Tour de la Parada, le pavillon de chasse de Philippe IV d’Espagne. Il réinterprète également plusieurs de ses tableaux, tels Érichthonios découvert par les filles de Cécrops (Rubens, vers 1615) en 1617 et 1640 ; Adam et Ève (Rubens en 1628-29) vers 1640 et Saint Christophe portant l’enfant Jésus (Rubens, 1614) vers 1630).

Parmi les sujets picturaux de ses œuvres, on peut distinguer : L’Adoration des bergers, Le satyre et le paysan, Le petit Jupiter nourri par la chèvre Amalthée ainsi que « Comme les vieux chantent, ainsi les jeunes jouent de la flûte ». Connu pour Le Roi boit peint vers 1640, une série de peintures dont on en connait aujourd’hui cinq, qui sont conservés au Louvre, à Vienne, à Bruxelles et à Cassel. On ignore aujourd’hui qui étaient les commanditaires, mais le sujet était très populaire à l’époque. On peut alors supposer que Jordaens a peint ce sujet, au moins partiellement pour des raisons commerciales et de manière opportuniste.

Il a été le peintre le plus renommé d’Anvers après la mort en 1640 de Rubens, dont il a achevé au moins deux œuvres10entre le 30 mai 1640 et le 24 juin 1641. À aucun moment de sa carrière, Jordaens n’a souffert d’un manque d’estime. La grande réputation dont il a pu jouir sa vie durant est mise en évidence par les nombreuses commandes qu’il a reçues et quantité de documents. Après la mort de Rubens, il est considéré par Balthasar Gerbier, le chargé d’affaires du roi d’Angleterre à Bruxelles, comme le plus important peintre des Pays-Bas méridionaux. Les louanges qu’il recueille semblent interminables et l’estime pour son œuvre est telle qu’on lui attribue toutes les qualités. C’est au moins le cas jusqu’au début du xviiie siècle, lorsque s’annonce un nouveau goût artistique mettant surtout l’accent sur l’idéal ainsi que l’esthétique noble et classique.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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