Ilie Năstase, joueur de tennis.

Ilie Năstase, né le 19 juillet 1946 à Bucarest, est un ancien joueur  de tennis professionnel roumain.

Premier numéro 1 mondial du classement ATP, il remporta notamment l’US Open en 1972 et le tournoi de Roland-Garros en 1973. Il gagna 87 tournois (dont 57 tournois enregistrés par l’ATP) en simple et 55 en double messieurs (dont 47 enregistrés à l’ATP) au cours de sa carrière.

Năstase se distinguait sur le court par son sens du spectacle, n’hésitant ni à amuser le public ni à s’en prendre verbalement à l’arbitre, mais ses frasques étaient celles d’un grand joueur. Il fut le premier sportif professionnel à signer un contrat avec Nike en 1972.


Ilie Năstase commence sa carrière internationale en 1966, à vingt ans. Auparavant il n’a pas pu participer aux tournois de jeunes hors du rideau de fer. Par la suite il participe par contre à la Coupe Davis, avec son  compatriote Ion Țiriac, où les professionnels sous contrat ne sont pas admis. Avec l’équipe de son pays, il dispute deux challenge-rounds en 1969 et en 1971 ainsi que la finale de 1972 mais ne remporte pas le trophée.

Nastase, entier postal, Roumanie.

Năstase remporte son premier tournoi mineur à Cannes, le 16 avril 1967.

Il réussit sa première véritable performance en disputant la finale du tournoi de Stockholm, le 1er novembre 1969, après avoir éliminé entre autres, Tony Roche et Stan Smith.

Il intègre le club des 20 meilleurs joueurs du monde dès 1970 : la plupart des spécialistes le classent autour de la 6e place derrière le quatuor australien constitué de Rod Laver-Ken Rosewall-John Newcombe-Tony Roche et l’Américain Arthur Ashe grâce à ses succès à l’Italian Open à Rome et à l’U.S. Indoor Open à Salisbury. Malgré les difficultés posées par l’administration roumaine, il joue également beaucoup en double, en particulier avec Ion Țiriac. Ensemble ils remportent le double messieurs à Roland Garros cette année-là. Même s’il est sorti au stade des quarts de finale en simple, l’histoire d’amour de Năstase avec le tournoi parisien vient de commencer.

En 1971, il atteint la finale du tournoi de Roland Garros. Dévalué par l’absence de 16 des 32 joueurs sous contrat avec la WCT, Il est battu en quatre sets par Jan Kodeš. À la suite d’une belle passe d’armes où les deux joueurs rivalisent d’adresse au filet et qui se termine par un plongeon du roumain, Kodes est mis à contribution pour enlever à coups de serviette la terre battue du polo de son adversaire. La réputation d’amuseur de Nastase est sans doute née ce jour-là. Il remporte aussi son premier Masters du Grand Prix où les « joueurs WCT » sont encore absents car ils sont obligés de participer d’abord à leur propre circuit WCT.

Les deux années suivantes, il atteint son apogée.

Nastase, entier postal, Roumanie.

En 1972, il s’impose comme le deuxième joueur du monde (voir Joueurs de tennis numéros 1 mondiaux). Il s’incline face à Stan Smith 4-6, 6-3, 6-3, 4-6, 7-5 en finale de Wimbledon, tournoi interdit cette année-là à tous les joueurs WCT ; mais surtout il remporte l’U.S. Open qui est le seul tournoi de toute l’année où tous les meilleurs joueurs du monde sans exception participent. Il bat dans une finale mémorable Arthur Ashe (6-3, 3-6, 6-7, 6-4, 6-3) alors joueur WCT. En Coupe Davis, encore fermée aux joueurs WCT, Năstase gagne tous ses simples, à l’exception de celui qui l’oppose à Stan Smith en finale. Il remporte un deuxième Masters (comme en 1971 sans joueurs WCT) en battant pour la première fois de l’année Smith qui a donc gagné 4 rencontres sur 5 face au Roumain en 1972.

En 1973, Wimbledon (avec le boycott d’environ 80 joueurs de l’ATP et donc la présence d’uniquement 4 des 20 meilleurs joueurs du monde) et l’Open d’Australie avec seulement 2 des 20 meilleurs du monde ne méritent pas l’appellation de tournois du Grand Chelem : les 5 plus grandes épreuves de l’année sont l’U.S. Open, Roland Garros, le Masters (cette fois accessible à tous les joueurs), les finales WCT de Dallas (qui sont le « Masters du circuit WCT ») et la Coupe Davis pour la première fois ouverte à tous les joueurs y compris les professionnels sous contrat. En remportant deux de ses  épreuves (Roland Garros et le Masters) plus quinze autres tournois soit 17 tournois (14 recensés par l’ATP plus Washington D.C., Istanbul, et  Kingston), Ilie Năstase s’affirme comme le numéro 1 mondial incontestable en 1973. À Roland Garros notamment il est le premier à gagner le tournoi sans perdre une manche (Björn Borg l’imitera en 1978 et 1980) et notamment il remporte facilement la finale 6-3, 6-3, 6-0 contre le Yougoslave Pilic et entre dans la légende. Il réalise un triplé inédit dans l’ère Open en gagnant successivement Roland Garros-Rome-Tournoi du Queen’s (les deux premiers tournois sur terre battue et le troisième sur gazon). En Coupe Davis il gagne 7 simples (dont 1 face à Tom Okker) sur 8, mais la Roumanie échoue en demi-finale. Dans les face-à-face il mène 1-0 face à Newcombe et partage les victoires, 1-1, avec Smith ses deux plus grands rivaux. Le « Bouffon de Bucarest », devient le joueur le plus populaire au sein du public, séduit par son style exubérant et son apparente décontraction, mais les joueurs, agacés par son attitude, le snobent pendant un an dans les vestiaires.

1974 est la première année du déclin malgré ses qualifications à la fois aux finales WCT à Dallas et au Masters du Grand Prix qu’il est le seul à réaliser cette année-là (Newcombe participe aux deux événements aussi mais est invité, en tant que joueur local, au Masters car il n’était pas qualifié). Comme d’habitude Năstase s’illustre au Masters, notamment dans sa demi-finale contre Newcombe (sur l’ensemble de leur carrière Năstase a battu Newcombe 4 fois sur 5 en ne perdant que la première confrontation en 1969). Le Roumain perd de justesse en finale au cinquième set face à Guillermo Vilas, l’Argentin disputant probablement le meilleur match de toute sa carrière.

Pour la cinquième année consécutive, Năstase dispute la finale du Masters 1975 (snobé pour la deuxième année de suite par Jimmy Connors) et remporte un 4e titre en jouant lui aussi dans ce tournoi probablement le meilleur match de sa carrière face à Björn Borg qu’il domine 6-2, 6-2, 6-1.

Dans la première moitié de 1976, Năstase remporte quatre tournois (Atlanta WCT, Avis Challenge Cup WCT, U.S. Open Indoor, et La Costa). Face aux tout meilleurs de l’époque il affiche un bilan strictement positif puisqu’il mène 2 matchs à 1 face à Connors, 1-0 face à Vilas, 1-0 face à Ashe (en finale de l’Avis Cup, tournoi WCT hors ATP) et 2-0 face à Borg (en demi-finale de l’Avis Challenge Cup WCT le 16 mai et en exhibition à Copenhague le 28 avril). Mais il ne participe pas aux deux premiers, chronologiquement, tournois du Grand Chelem, à savoir l’Open d’Australie, boudé par les meilleurs, et Roland Garros car il ne s’est pas rendu compte que son contrat avec WTT l’empêche de disputer son tournoi préféré. Dans la deuxième moitié de l’année 1976 il dispute les deux autres tournois du Grand Chelem, qui sont les deux plus grands de l’époque à savoir Wimbledon et l’U.S. Open : il atteint respectivement la finale et la demi-finale, seulement battu par Björn Borg à chaque fois qui prend sa revanche des rencontres précédentes perdues face au Roumain. Năstase est généralement considéré par les spécialistes comme le 3e joueur du monde derrière Connors et Borg en 1976.

En 1977, les spécialistes classent Năstase entre la 10e et la 15e place mondiale (9e à l’ATP) grâce à ses quarts de finale à Wimbledon et à Roland Garros et à sa qualification aux finales de Dallas.

1978 est la dernière année où Năstase figure encore dans le Top 20, notamment grâce à sa victoire en huitièmes de finale sur le gazon de Wimbledon aux dépens du canonnier Roscoe Tanner avant de céder en quarts de finale du tournoi face à son vieux rival depuis ses débuts, le « Hollandais volant » (the Flying Dutchman), Tom Okker.

Par la suite, le Roumain décline régulièrement et ne remporte qu’occasionnellement de belles victoires comme celle sur Johan Kriek au troisième tour de l’US Open 1982.

Il prend sa retraite en octobre 1985 au tournoi de Toulouse, à 39 ans, avant un baroud d’honneur en juin 1988 au tournoi challenger de Dijon.

Il est membre de l’International Tennis Hall of Fame depuis 1991.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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