Herman Boerhaave, botaniste, médecin et chimiste.

Herman Boerhaave, de son vrai nom Boerhaaven (31 décembre 1668, Voorhout près de Leyde – 23 septembre 1738, Leyde) est un botaniste, médecin et chimiste néerlandais. Il a rénové la didactique médicale, en faisant de l’université de Leyde, le premier centre médical d’Europe au début du XVIIIe siècle.

Sa méthode d’enseignement, fondée sur l’ordre et la clarté, et sur un apprentissage au lit des malades, lui a valu en son temps une influence et une renommée universelle.


Il est issu d’une famille de commerçants modestes de Leyde. Son père, Jacques Boerhaave, était pasteur du village de Voorhout, attenant à Leyde. C’était un érudit qui connaissait le latin, le grec et l’hébreu. En 1663, il épouse Hagar Daelder, fille d’un marchand d’Amsterdam, qui lui donne cinq filles et un garçon, Herman en 1668. Elle décède en 1673. Jacques Boerhaave épouse en secondes noces Eve Dubois, fille d’un marchand de Leyde, qui lui donne trois enfants. Dans un abrégé qu’il fit de sa vie, Herman écrit qu’il la considère comme sa véritable mère, disant qu’ils vécurent ensemble dans la tendresse et l’harmonie. Il dédiera d’ailleurs son traité de chimie à son demi-frère Jacques Boerhaave (même prénom que son père).

Son père lui fait apprendre très tôt les langues savantes, le destinant à devenir pasteur. À l’âge de 11 ans, il est déjà très instruit en latin, grec et histoire universelle. En 1682, à l’âge de 14 ans, il se rend à Leyde pour compléter ses études et faire ses humanités. Il se distingue tellement qu’il fait sa rhétorique à quinze ans. Il est âgé d’à peine 16 ans lorsque son père décède, laissant peu de biens : il se retrouve chargé de famille (sa belle-mère et huit enfants). Un ami de son père le recommande chaudement à Van Alphen, bourgmestre de Leyde, qui lui procure avec générosité les ressources qui lui manquent.

Il étudie avec ardeur l’hébreu, le chaldéen, l’histoire, la philosophie, la géographie, la théologie, les mathématiques, etc., et ne se livrera exclusivement à la médecine qu’à l’âge de vingt-deux ans. Il prend alors goût aux sciences, et rêve d’être à la fois pasteur (selon les vœux de son père) et médecin.

En 1688, à l’âge de 20 ans, il obtient une médaille d’or de la ville de Leyde dans une épreuve de discours académique sur Cicéron réfutant Epicure sur le souverain bien. En 1689, il devient docteur en philosophie à l’université de Leyde. Dans sa thèse, intitulée De distinctione mentis a corpore, il soutient la distinction de l’âme et du corps en critiquant les doctrines d’Épicure, de Thomas Hobbes et de Spinoza. « Ce monstre d’incrédulité, Spinoza, dont l’athéisme ressemble assez au labyrinthe de Dédale, tant il y a de tours et de détours dans son système. Mais Boerhaave le suit partout, et partout il porte la lumière ; plus fort qu’Hercule, il abat d’un seul coup toutes les têtes de l’hydre qu’il attaque. Ceux qui liront cette dissertation, auront peine à croire qu’elle soit l’ouvrage d’un jeune homme. »

Il exerce la fonction de pasteur, tout en donnant des leçons de mathématiques pour poursuivre ses études. Son intérêt pour la médecine proviendrait du fait qu’il fut atteint d’un ulcère à la cuisse, à l’âge de 13 ans, rebelle à tous les traitements durant plus de 7 ans. Boerhaave décida alors de se traiter lui-même, il se guérit en peu de temps en humectant son ulcère avec son urine et du sel. En conséquence, ses études de médecine sont en majeure partie celles d’un autodidacte.

Hermann Boerhaave lut tous les livres de médecine, en commençant par l’Anatomie de son époque (Vésale, Fallope, Bartholin…). Il suit les dissections de Frederik Ruysch (1638-1731), il travaille chez lui ses propres dissections particulières. Puis il aborde tous les médecins anciens, en les lisant par ordre chronologique, et termine en faisant de même avec les médecins modernes. Il aurait eu le don de la lecture rapide, mais restant soignée et exacte. Il en conclut que tout ce qu’il y a de bon se retrouve dans deux auteurs : Hippocrate chez les anciens, et Sydenham chez les modernes.

Il s’applique ensuite à chimie, puis à la botanique, apprenant tout ce qu’on pouvait savoir de son temps, mais en voulant aussi voir par ses propres yeux et toucher de ses propres mains. Reçu docteur à Harderwijk dans le Gueldre en 1693, il revint à Leyde pour apprendre qu’une rumeur le concernait : il serait devenu athée et adepte de Spinoza. Très affecté par la jalousie de ses rivaux en théologie, il abandonne l’idée de rester pasteur pour ne devenir que médecin. Au bout de quelques années, grâce à l’appui de ses amis, il est appelé à suppléer le professeur de médecine Charles Drelincourt, son ancien maître.

C’est alors qu’il commença ces célèbres leçons qui lui attirèrent des auditeurs venus de tous les pays.

En 1701, il entre à l’Institut de médecine de Leyde, comme successeur de Drelincourt à la chaire de Théorie médicale. Dans son discours inaugural, De commendando Hippocratis studio, il affirme prendre le médecin grec comme modèle. En 1709, il devient professeur titulaire de médecine, et il est peu après chargé de la botanique à l’université de Leyde. Il augmente considérablement les collections du jardin botanique de sa ville (de 1 000 à plus de 2 000 espèces en l’espace de dix ans) et publie de nombreux travaux sur la description de nouvelles espèces de plantes, dont le genre Pavia qu’il nomma ainsi afin d’honorer Pieter Pauw, un autre botaniste hollandais. Boerhaave demande à des employés des compagnies hollandaises des Indes de lui faire parvenir des végétaux exotiques.

En 1714, il est nommé recteur de l’université de Leyde. La même année, il succède à Govard Bidloo (1649-1713) à la chaire de médecine clinique, ce qui lui permet de mettre en œuvre ses idées sur un nouveau système d’enseignement de la clinique, plus moderne. Plus tard, en 1718, il obtient également la chaire de chimie, qu’il occupait du reste comme suppléant depuis quinze ans. Dès cette année, Boerhaave enseigne les idées de Rudolf Jakob Camerarius sur la sexualité des végétaux. Enfin, continuant la tradition du célèbre François de Le Boë (1614-1672), il fit ouvrir aux étudiants un hôpital où, deux fois par semaine, il leur fit une véritable clinique.

Il cumule les fonctions de recteur et de professeur de quatre chaires. Il est mentionné comme le communis Europæ præceptor ou le magister totius Europae.

Malgré le régime hygiénique qu’il s’était imposé, Boerhaave fut atteint d’un accès de goutte compliqué de paralysie en 1722 ; son retour à l’enseignement fut salué comme un bonheur public, et le soir, toute la ville fut spontanément illuminée. De nouvelles attaques, en 1727 et en 1729, l’obligèrent en 1730 de se démettre de ses fonctions. En 1728, il est élu à l’Académie des sciences comme associé étranger, et deux ans plus tard à la Royal Society de Londres.

Une dernière maladie l’emporta en 1738, à l’âge de près de 70 ans. Il laissa à sa fille unique des biens d’une valeur de deux millions de florins.

La ville de Leyde éleva un monument à sa mémoire dans l’Église Saint-Pierre. C’est une urne sur un piédestal de marbre noir dont le chapiteau est entouré d’une draperie de marbre blanc. Sur l’urne se trouve un groupe de six têtes, quatre représentant les âges de la vie et deux les sciences. Sur le marbre blanc, se trouvent des emblèmes de maladies et de leurs remèdes. Une face du piédestal porte un médaillon avec le portrait de Boerhaave en cheveux gris, avec sa devise Simplex sigillum veri (la simplicité est le sceau de la vérité). Le bas du piédestal porte le salut de la ville de Leyde : Salutifero Boerhaavii Genio Sacrum.

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Sources : Wikiperdia, YouTube.

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