Henri Berthelot, Général.

Henri Mathias Berthelot, né le 7 décembre 1861 à Feurs (Loire) et mort le 28 janvier 1931 à Paris, est un général français ayant servi pendant la Première Guerre mondiale.


Fils d’un capitaine de gendarmerie, c’est en 1861 que naît Henri Mathias Berthelot à Feurs. Élève brillant, il étudie au lycée impérial de Lyon et est bachelier en 1879. Il réussit le concours de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1881. Il en sort classé 4e sur 342 dans la promotion Égypte. Il achève sa formation en Algérie en tant que sous-lieutenant au 1er régiment de zouaves de Koléas. Son supérieur le décrit comme un « officier d’avenir ». Il reste en Algérie jusqu’à la mi-janvier 1885. Il part ensuite pour l’Indochine, il y fait son baptême du feu et y est promu lieutenant en 1886. Le général Warnet, le chef du corps du Tonkin, lui trouve une grande habileté dans ses travaux. En juillet 1887, il est fait chevalier de l’ordre du Dragon d’Annam. Mais quelques jours plus tard, à la suite d’une fièvre, il est rapatrié en France.

Henri Berthelot, carte maximum, Paris, 29/11/2018.

Une fois en France, il rejoint le 96e régiment d’infanterie à Gap. Un an plus tard, il est reçu à l’École de guerre. En 1891, il reçoit son brevet d’état major et est promu capitaine. À la suite du stage obligatoire à l’état-major, il part en Autriche pour améliorer son allemand. Il passera ensuite les douze années suivantes de sa carrière sous la protection du général Joseph Brugère. Ce “ferme républicain” devient son officier d’ordonnance dans le 132e régiment d’infanterie à Reims puis au 8e corps d’armée à Bourges. Après avoir intégré le 2e corps d’armée à Amiens, il est réaffecté au 132e régiment d’infanterie à Reims en décembre 1897. Par la suite, il est muté au 115e régiment d’infanterie en juillet 1899.

Peu de temps après, il rejoint Brugère alors gouverneur militaire de Paris. C’est à ce poste qu’il va superviser l’organisation du pavillon de l’armée pendant l’Exposition universelle de 1900. Il continue à travailler auprès de Bruyère quand celui-ci est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre. En novembre 1900, il est nommé chef de bataillon et accompagne en 1901 en tant qu’officier d’ordonnance de Brugère, le tsar Nicolas II à Reims. En 1902, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

En 1903, il quitte le service de Brugère et devient commandant du 20e bataillon de chasseurs à pied de Baccarat. En janvier 1906, Brugère lui demande de revenir à lui comme officier et en décembre de la même année il est nommé au 2e bureau de la direction de l’infanterie. En mars de l’année suivante, il devient lieutenant-colonel et en octobre secrétaire du comité technique d’état-major. Promu colonel en 1910, c’est en 1911 qu’il commande le 94e régiment d’infanterie. Pendant deux ans et demi, il passera son temps entre son régiment et Paris, où il travaille avec le général Joffre, chef d’état major des armées. Il intègre la commission de révision du service des armées. En août 1913, il accompagne Joffre en Russie. Il est fait général de brigade en décembre 1913. Il entre à l’état-major général en janvier 1914.

Il devient le maître d’œuvre du plan XVII, le plan de mobilisation et de concentration de l’armée française en cas d’entrée en guerre. En 1914, il est premier aide-major général du général Joffre chargé des opérations. C’est à Berthelot que nous devons les trois premiers mois d’opérations au début de la Grande Guerre, avant d’être remercié par Joffre.

Dans le sens où il a contribué à mettre en œuvre sur le théâtre des opérations les principes de l’offensive à outrance, et a refusé de prévoir l’invasion de la France à travers la Belgique en 1914 en dépit des indices avant-guerre puis des évidences dès juillet 1914 (appel des réservistes en Allemagne) et début août (4 août, invasion de la Belgique), Berthelot a été qualifié dans les médias de « mauvais génie » de Joffre. Selon la biographie du général Lanrezac écrite par Fernand Engerand en 1926, ce n’est que le 14 août 1914 que le Grand Quartier Général a réalisé son erreur, soit trop tard pour venir en aide aux Belges et pour arrêter les Allemands.

Henri Berthelot, entier postal, Roumanie.

Le 21 novembre 1914, Berthelot reçoit son avis de mutation à la tête du 5e groupe de divisions de réserve : c’est une disgrâce. En janvier 1915, il mène une offensive à Crouy, près de Soissons. Après de durs combats, c’est un échec, il est contraint de se replier en arrière par rapport aux positions de départ. C’est une nouvelle disgrâce.

Du 3 août 1915 au 19 septembre 1916, il commande le 32e corps d’armée ou « groupement Berthelot ». Il est au cœur de la fournaise à Verdun, dès mars 1916, où il doit défendre puis reprendre le Mort-Homme et la cote 304. Son optimisme et son souci des conditions matérielles des soldats lui permettent de prendre l’ascendant sur ses troupes et de tenir avant d’obtenir des succès sur le terrain. Le 32e CA quitte Verdun en juin.

Le 14 octobre 1916, il est placé à la tête de la mission militaire française en Roumanie, dite mission Berthelot et forte de près de 2 000 officiers et sous-officiers. Il réorganise l’armée roumaine, lourdement défaite par l’Allemagne et résistant à grand-peine en Moldavie entre janvier et juin 1917. La révolution russe retirant ce pays du conflit, la Roumanie doit finalement signer l’armistice de Focșani le 9 décembre 19172.

Après son retour en France, le général Foch lui confie le commandement de la 5e armée du 5 juillet au 7 octobre 1918. Il perce le front à deux reprises d’abord courant septembre 1918 près de Reims à la poursuite des Allemands (repli vers la ligne Hindenburg) et ensuite le 30 septembre quand il franchit la Vesle près de Jonchery. Le 7 octobre, au moment où les Empires centraux s’effondrent et où les troupes allemandes se retirent de Roumanie qui reprend les armes le 10 novembre, Berthelot est envoyé en mission dans ce pays, moins pour une nouvelle offensive alliée que pour contenir la pression révolutionnaire en Bessarabie et en Hongrie où, avec des contingents roumains et français, il crée le 20 octobre 1918 l’armée du Danube, avec laquelle il contribue à empêcher la République soviétique d’Odessa d’entrer en Moldavie (1918) et à défaire les Hongrois bolchéviks lors de la guerre hungaro-roumaine de 1919.

Henri Berthelot, fdc mixte France/Roumanie.

De 1919 à 1922, il est gouverneur militaire de Metz.

De 1920 à 1926, il est membre du Conseil supérieur de la guerre. À ce titre, il participe à la décision de construction de la ligne Maginot.

De 1923 à 1926, il est gouverneur militaire de Strasbourg.

Il meurt à Paris en janvier 1931, à 69 ans. Il est enterré à Nervieux dans le Forez, sa région natale.

Voir aussi cette vidéo : (en roumain)

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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