Grigori Skovoroda, philosophe, poète et pédagogue.

Grigori ou Hryhoriy Savitch Skovoroda (ukrainien : Григорій Савич Сковорода; russe : Григорий Саввич Сковорода; en latin Gregorius Sabbae filius Skovoroda), né le 3 décembre 1722 à Tchornoukhy, près de Poltava (gouvernement de Kiev de l’Empire russe), dans une famille de cosaques et mort le 9 novembre 1794 dans le village d’Ivanovka (aujourd’hui Skovorodinovka) dans la région de Kharkov, est un  philosophe, poète et pédagogue.

Son père Savva est un cosaque ayant une petite terre, et qui selon certains historiens serait prêtre de village. Sa mère Pélagie est fille d’un Tatar de Crimée, Stepan Changuireïev, dont la famille s’était convertie à l’orthodoxie au siècle précédent et combattait de père en fils dans les rangs cosaques du régiment de Kanev. Selon une certaine tradition, Skovoroda aurait étudié entre l’automne 1738 et l’été 1741 à l’Académie Moguila de Kiev (dont la langue d’enseignement de base était le latin, avec des cours de religion en slavon d’Église et certains cours en polonais), cependant on ne trouve nulle trace de son nom dans les registres, mais certains historiens (surtout depuis 1902) affirment qu’il y aurait suivi des cours d’après certains témoignages. En tous les cas, il ne termine pas sa scolarité. Grégoire Skorovoda part après la mort de son père pour la jeune capitale de l’Empire à Saint-Pétersbourg chez un oncle maternel, riche propriétaire foncier. Il y arrive en décembre 1742.

Skovoroda, carte maximum, russie.

Il poursuit ses études en devenant chantre auprès de la Cour (c’est l’époque du règne d’Élisabeth Ire) où il reçoit 25 roubles par an. Son frère Stepan part étudier ensuite en Pologne.

En 1744, il retourne à Kiev, puis aurait voyagé en Pologne et en Hongrie, jusqu’à Vienne. Il revient à Kiev en 1750. Il enseigna au Collège de Pereïaslav (il en est renvoyé en 1754 ayant mécontenté l’évêque) et à celui de Kharkov, avant que les persécutions des autorités ecclésiastiques et séculières ne le contraignirent à quitter l’enseignement et à devenir précepteur du fils de la famille Tomara (futur diplomate). Il élabora une philosophie originale, centrée sur la théorie des trois mondes: un macrocosme (l’univers) et deux microcosmes (l’homme et le monde symbolique de la Bible). Selon Skovoroda, un des fondements du bonheur de l’homme est son activité créatrice.

Skovoroda, entier postal, Ukraine.

Il s’agit d’une trentaine de poèmes du recueil Le Jardin des chants divins (Sad bozestvennyx pesnej) et du cycle des Fables de Kharkov (Basni xar’kovskija), œuvres en prose. Le poème de Skovoroda A chaque ville ses mœurs et ses lois (Vs ‘akomu horodu nrav i prava), dans lequel il condamne le vice et exalte la vertu, connut un grand succès. D’après Skovoroda, quiconque vit en observant les préceptes de la morale chrétienne n’a rien à craindre, pas même la mort. Dans un autre chant, il exhorte les hommes à se perfectionner, à mettre l’accent sur la vie spirituelle :

«Quitte les sphères coperniciennes, Explore les profondeurs du cœur.”

Dans une autre œuvre encore, il glorifie le Christ (« doux, bon,  miséricordieux ») et appelle à l’imiter.

Avec ses fables (dont les sujets sont parfois empruntés à Ésope), Skovoroda fut le créateur de ce genre dans la littérature ukrainienne. Il est également réputé pour ses traductions du latin d’œuvres d’Ovide, Virgile et Horace.

La langue russe n’ayant pas été grammaticalement fixée avant Lomonossov et l’ukrainien avant le XIXe siècle, les langues utilisées par Skovoroda sont le latin et la vieille langue livresque slave, mêlée de russismes et de dialecte petit-russien. Son origine ukrainienne est revendiquée depuis la fin du XIXe siècle par les tenants des différents mouvements en faveur de la fixation de la langue ukrainienne et a contrario son origine linguistique russe est revendiquée par nombre d’historiens de la littérature russe.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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