Grazia Deledda, femme de lettres.

Grazia Deledda, née le 27 septembre 1871 à Nuoro (en sarde, Nugoro), Italie, et morte à Rome le 15 août 1936, est une femme de lettres italienne. Elle a reçu le prix Nobel de littérature pour l’année 1926. Elle est, à ce jour, l’unique romancière italienne lauréate de cette distinction.


Née dans la partie centrale de l’île de Sardaigne au sein d’une famille de la classe moyenne, elle n’a pas terminé la période de scolarisation primaire. Une situation fréquente alors pour les filles. Ses parents demandent à un ami de parachever son éducation par des leçons dispensées à la maison : italien, français. Grande lectrice1, elle publie ses premiers textes à l’âge de dix-sept ans dans une revue. Cela provoque, d’ailleurs, des remous autour d’elle car, à cette époque, une jeune fille se doit de rester discrète. C’est le début d’une activité littéraire intense jusqu’à son décès : 36 romans, 250 nouvelles, avec des réussites et des ouvrages plus faibles. Elle quitte la Sardaigne en 1900, au bras de son mari, pour s’installer à Rome, tout en restant attachée dans ses travaux littéraires au monde sarde1. Mère de deux garçons, gestionnaire des obligations domestiques tout en poursuivant ses travaux d’écriture, son époux va jusqu’à démissionner de son poste de fonctionnaire pour se consacrer à la promotion de l’activité littéraire de sa femme.

Dans ses œuvres, qui pour la plupart se déroulent dans la partie la plus profonde de la Sardaigne (la Barbagia), elle offre la description d’un monde agropastoral gouverné par des lois antiques et non écrites. Dans cet univers rigide et pétri de traditions, ses nouvelles parviennent à esquisser avec finesse les émois, les violences et les inquiétudes de l’âme humaine, notamment dans le recueil Les Tentations (Le Tentazioni, 1899).

Plusieurs des romans de Deledda atteignent également la force d’évocation qui fait le propre de son art, notamment Elias Portolu (1903) et surtout Des roseaux sous le vent (Canne al vento, 1913) où la vie des hommes est comparée à des roseaux qui se plient au vent sans être brisés.

L’opposition entre la ville et le milieu rural est un thème récurrent de son œuvre. Par exemple, Dans le désert est le récit de Rosalia Asquer, une jeune Sarde venue s’installer chez son oncle à Rome. Ses parents et ses  connaissances restées au village ne tardent pas à s’inquiéter de la vie qu’elle mène dans la grande ville, où tout leur paraît terriblement onéreux et immoral. Or la jeune femme espère réaliser tant de ses aspirations que Rome ne suffit pas à combler sa soif de liberté.

Certains romans s’attachent d’ailleurs aux regrets de ceux qui n’ont pas saisi au vol la chance de s’évader de leur monde étroit. Dans Le Pays sous le vent (Il Paese del vento, 1931), une innocente jeune fille, ignorante de ce qu’est l’amour, est présentée chez ses parents à Gabriele, un fils de bonne famille charmeur et excentrique. Cette brève rencontre, où se noue un lien chaste et secret, hante la jeune fille encore longtemps après le départ de Gabriele. Des années plus tard, elle se marie et, pendant son voyage de noces, croise Gabriele, malade, qui réveille en elle ses anciens désirs qu’elle oppose à la médiocrité de sa présente situation.

L’œuvre de Deledda traite donc des thèmes forts de l’amour, de la douleur et de la mort, qui nourrissent les sentiments du péché et de la fatalité. S’y retrouvent en filigrane les influences du vérisme de Giovanni Verga (c’est un mouvement littéraire équivalent au naturalisme en France)2,3, et aussi du « décadentisme » de Gabriele D’Annunzio (un auteur adulé par la romancière), même si, dans une œuvre telle que Il vecchio della montagna, publié en 1900, écrit avant son départ de la Sardaigne pour Rome, on retrouve des traces du courant romantique et son intérêt pour les œuvres de Fiodor Dostoïevski.

Contre toute attente, Grazia Deledda reçoit le Prix Nobel de littérature 1926 (décerné en 1927). C’est le deuxième prix Nobel de littérature italien, et la deuxième femme lauréate de ce prix6. Son dernier roman, Cosima, publié à titre posthume en 1937, évoque son enfance en Sardaigne.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=jpbwWz3Cby8

Sources : Wikipédia, YouTube.

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