Girolamo Fracastoro, médecin, philosophe, poète et humaniste.

Girolamo Fracastoro, connu également sous son nom de plume latinisé Hieronymus Fracastorius ou encore sous son nom francisé de Jérôme Fracastor (né en 1478 ou 1483 à Vérone et mort à Affi le 6 août 1553), était un médecin, philosophe, poète et humaniste italien.

Il est principalement célèbre pour sa théorie sur la propagation des maladies infectieuses. C’est de l’un de ses poèmes que la syphilis tient son nom.


Né à Vérone au sein d’une famille prospère depuis plusieurs générations, Girolamo Fracastoro passe son enfance dans la propriété familiale à Affi sur les bords du lac de Garde à une vingtaine de kilomètres de Vérone.

Il étudie le droit à Bologne avant de rejoindre l’université de Padoue où il rencontre l’astronome Nicolas Copernic. À Padoue il étudie les mathématiques, la philosophie et la médecine et une fois diplômé en 1502, il reste au moins un an à l’Université comme professeur de philosophie, pour ensuite retourner à Vérone y pratiquer la médecine avec beaucoup de succès. À tel point que vers 1509 il devient le médecin personnel de celui qui deviendra en 1536 le pape Paul III, Charles Quint le consulte en 1535, ainsi que le médecin Jean Fernel au sujet de la stérilité de Catherine de Médicis. Toujours comme médecin, il assiste au concile de Trente qu’il fait déplacer à Bologne à cause de l’épidémie de peste qui sévit.

Il décède le 8 août 1553 des suites d’une attaque dans la maison de son enfance près du lac de Garde. Deux ans plus tard, la ville de Vérone lui rend hommage en édifiant une statue.

Il s’intéresse à une maladie sexuellement transmissible qui fait des ravages en Europe, la syphilis. Au XVIe siècle, cette maladie porte différents noms selon les régions, qui ont chacun pour objectif de rejeter la faute sur son voisin. Ainsi, elle est connue comme la maladie espagnole, la gale  napolitaine ou encore la vérole française. À partir du XVIIe siècle, le terme de maladie vénérienne est utilisée et le terme de syphilis n’est quant à lui largement utilisé qu’à partir du XIXe siècle. Fracastoro fait la synthèse de ses travaux dans Syphilis Sive Morbus Gallicus (Syphilis, ou la maladie française) écrit en 1521 et qui est publié en 1530. Écrit sous forme de poèmes et composé de trois livres, Fracastoro présente dans le premier tome l’apparition de la maladie et les troubles qu’elle cause, dans le deuxième les traitements possibles et l’étude du cas d’un homme qui aurait trouvé un remède par des bains de mercure et enfin le troisième tome est un conte allégorique où un beau berger du nom de Syphilis (qui en grec signifie un « don d’amitié réciproque ») se voit atteint d’une maladie le rendant hideux après avoir mis en colère le dieu du Soleil Apollon. Mais finalement, ce dernier est guéri par le bois de gaïac, nouveau médicament révélé.

Bien qu’ayant utilisé un instrument optique de grossissement en 1539, il ne put confirmer ou infirmer scientifiquement l’existence réelle des seminaria contigionis, car à cette époque les instruments étaient encore  rudimentaires. Donc cette vision totalement abstraite, théorique, ne sera pas marquante de l’époque, car allant à l’encontre de la théorie de la génération spontanée, cette dernière ayant pour fondement la médecine hippocratique, qui dominait largement. Ce n’est qu’avec l’invention du microscope optique et son utilisation en biologie par Antoni van Leeuwenhoek que les micro-organismes (alors appelés animalcules) ont été observés, confirmant ainsi l’intuition de Fracastor, mais également celle de Ibn al-Khatib deux siècles plus tôt, et les résultats expérimentaux de Louis Pasteur. Les travaux de ces trois hommes ont posé les bases de  l’épidémiologie.

Ses travaux l’amènent à donner des conseils de santé publique dans De Contagione et Contagiosis Morbis, tels que être « dans une maison propre et aérée, pas trop chaude pour que les pores de la peau ne s’ouvrent pas trop ». Cette notion de chaleur est interprétée faussement en perpétuant l’idée que la toilette à l’eau chaude favorisait l’entrée des miasmes dans le corps par la dilatation des pores sous l’effet de la chaleur.

Source : Wikipédia.

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