Giosuè Carducci, poète.

Giosuè Alessandro Giuseppe Carducci est un poète italien né à Valdicastello, un hameau de Pietrasanta, le 27 juillet 1835, et mort à Bologne le 16 février 1907. Il est le premier Italien à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1906.

Il écrit ses premières pièces en vers à l’âge de 13 ans avant de devenir un écrivain qui influence profondément la vie intellectuelle de l’Italie du XIXe siècle. Son œuvre la plus connue est Odes barbares, publiée en 1882. En 1906, malade et faible, il ne peut se déplacer pour recevoir le prix Nobel. Il meurt l’année suivante.


Il naît en 1835 à Valdicastello, un hameau de Pietrasanta dans la Versilia en Toscane, de Michele et Ildegonda Celli. La famille déménage à Bolgheri, hameau de Castagneto dans le Maremme en 1839, où le père, impliqué dans les grèves des carbonari de 1831, exerçait le métier de médecin. C’est dans ce pays, souvent évoqué dans sa poésie, que le jeune Carducci passe une enfance tranquille.

Carducci, carte maximum, Italie.

Carducci entreprend ses premières lectures à Bolgheri sous l’égide de son père, homme doté d’une bonne culture classique.

En 1849 la famille s’installe à Florence, où le jeune Giosuè complète ses études chez les Piaristes, acquérant une bonne base en littérature et en rhétorique. En 1853, après avoir passé le concours, il s’inscrit à la faculté des lettres de l’École normale supérieure de Pise. Il en ressort diplômé en 1855 après avoir écrit une thèse sur la poésie de chevalerie, et publie ses premiers vers dans le mensuel L’arpa del popolo (« La harpe du peuple »).

En 1856 il déménage à Santa Maria a Monte, petit bourg de la province de Pise, et il enseigne la rhétorique au lycée dans la ville voisine, San Miniato, vivant une expérience intense qu’il racontera plus tard dans une œuvre autobiographique, Risorse di San Miniato.

Au cours de la même année, il affirme son style poétique anti-romantique et fonde la société littéraire des Amis pédants (Amici pedanti), avec Giuseppe Torquato Gargani, Giuseppe Chiarini et Ottaviano Targioni Tozzetti, de tendance très classiciste et anti-romantique, intervenant dans les discussions entre les manzoniani et les anti-manzoniani, auxquels il appartenait.

En juillet de la même année il reçoit le titre de professeur, mais le gouvernement ne reconnaît pas sa désignation pour le concours du lycée d’Arezzo.

Surveillé par la police à cause de ses idées républicaines, il est suspendu de sa fonction d’enseignant. Il vit donc à Florence pendant trois ans, travaillant chez les éditeurs Barbera, où il est chargé de l’édition des petits volumes de la Bibliotechina Diamante. Il donne aussi des cours privés.

Son frère cadet Dante meurt en 1857, tué accidentellement par son père, qui se suicide l’année suivante, hanté par l’évènement. Les deux sont enterrés dans le vieux cimetière de Santa Maria a Monte ; leurs tombes y sont encore visibles. Carducci traverse une période de grande dépression, qui se voit dans ses œuvres de l’époque, où il parle de “la colline” où eut lieu la tragédie.

En 1859 il épouse sa cousine, Elvira Menicucci. Il eut quatre enfants d’elle, ce qui l’aida à se remettre de son double deuil.

Revenu à l’enseignement, il est nommé dans un lycée de Pistoia, où il enseigne le grec ancien et le latin pendant toute l’année 1859.

Par le décret du 26 septembre 1860, il est nommé chef du département de littérature italienne de l’université de Bologne par le ministre d’instruction publique, Terenzio Mamiani Della Rovere. Il gardera ce poste jusqu’en 1904, trois années avant sa mort. Il publie entretemps Juvenilia, un recueil de toutes ses poésies de la décennie précédente.

En 1863, il publie Inno a Satana sous le pseudonyme d’Enotrio Romano, un succès qui suscite de vives polémiques. Delle poesie toscane di A. Poliziano est publié la même année.

Influencé par les littératures française et allemande, sa poésie devient de plus en plus laïque, en même temps que ses options politiques s’orientent vers le républicanisme. En 1868 il publie son recueil le plus tourné vers la politique, Levia Gravia.

En 1871, il rencontre Carolina Cristofori Piva (mère de Gino Piva), une femme de forte ambition culturelle, avec laquelle il commence une correspondance qui se transforme en relation amoureuse en 1872. Il dédiera beaucoup de ses vers à cette femme, appelée Lina ou Lidia dans ses lettres et ses poèmes. C’est en cette période que se consolide sa réputation en tant que “guide” national de la culture italienne. Il écrit beaucoup, travaillant sur les Rime nuove (1861-1887) et les Odes barbares (Odi barbare, 1877-1889).

Il continue à enseigner à l’université, où il forme des hommes qui deviendront très connus, comme Giovanni Pascoli, Stefano Ferrari, Renato Serra, Alfredo Panzini et Manara Valgimigli.

Il va à Rome pour la première fois en 1873, et publie A proposito di alcuni giudizi di A. Manzoni et Del rinovvamento letterario d’Italia.

En 1878, à l’occasion du voyage de la famille royale à Bologne, il écrit l’Ode alla regina d’Italia à l’honneur de la reine Marguerite, admiratrice de ses vers. Il se voit accusé de se convertir au camp monarchiste, suscitant une forte polémique chez les républicains.

Dans les années suivantes il collabore avec le journal Fanfulla della Domenica, favorable au gouvernement (1878), ainsi qu’avec la Cronaca bizantina, publie les Nouvelles odes barbares (Nuovi Odi Barbare) et Giambi ad epodi, et lit son fameux discours Per la morte di Garibaldi (1882).

Son travail sur la Cronaca bizantina produira les sonnets de Ça ira (1883), et en 1887 il publie les Rime nuove.

Son cours à l’université sur le poème de Giuseppe Parini, Il Giorno, produira l’important essai Storia del “Giorno” di G. Parini (1888).

Au mois de juin 1888, a lieu à Bologne le premier Congresso Nazionale ed Internazionale degli Studenti Universitari (Congrès National et International des Étudiants Universitaires) à l’occasion du huitième centenaire de l’Université de Bologne, la plus ancienne d’Europenote 1. L’évènement rassemble dans une grandiose fête internationale les délégations d’étudiants venues d’Italie et d’autres pays. Il est placé sous l’égide de Giosuè Carducci qui prononce un discours à cette occasion.

Carducci, qui a eu l’occasion de voir fonctionner en Allemagne des sociétés festives d’étudiants, s’en inspire pour impulser la naissance à Bologne des sociétés festives étudiantes italiennes de la Goliardia.

En 1889, à la suite de la publication de la troisième édition de ses Odes Barbares, Carducci commence à rassembler toutes ses œuvres dans une édition comptant vingt volumes, terminée en 1899.

En 1890, il devient sénateur. Pendant son mandat, il soutient la politique de Francesco Crispi, qui dirigeait un gouvernement conservateur, même après la défaite d’Adua. Il connaît l’écrivain Annie Vivanti la même année et se lie d’une forte amitié sentimentale.

En 1899, il publie son dernier recueil de vers, Rime e Ritmi, et en 1904, il est contraint de quitter l’enseignement à cause de problèmes de santé.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1906 et meurt peu de temps après, le 16 février 1907.

Il fut initié en franc-maçonnerie dans la loge « Galvani », de Bologne, tout de suite après la bataille de l’Aspromonte, en 1866, l’essai Dante e l’età sua est publié, et Carducci fonde la loge« Felsinea ». Ses liens avec la franc-maçonnerie3, ainsi qu’avec l’union démocratique, lui coûtent cher ; le ministre Broglio demande sa mutation au département de littérature latine de l’université de Naples, ce que Carducci refuse. La mutation est cependant annulée en 1868, mais le poète ne fut pas payé pendant deux mois.

Quoique Carducci fut baptisé Giosuè, le poète préféra toujours la forme non accentuée de son prénom. C’est pourquoi on trouve les deux orthographes dans les textes sur Carducci.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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