Giambattista Tiepolo, peintre rococo et graveur.

Giovanni Battista Tiepolo ou Giambattista Tiepolo (francisé Jean-Baptiste Tiépolo), né à Venise le 5 mars 1696 et mort à Madrid le 27 mars 1770, est un peintre rococo et un graveur italien ayant travaillé dans plusieurs cours européennes, fait caractéristique de la circulation des artistes dans l’Europe des Lumières.

Les œuvres qui ont fait sa réputation sont les grands cycles de fresques qu’il a peints à Venise et dans sa région mais aussi à Bergame et, hors d’Italie, à Madrid et à Wurtzbourg pour décorer palais et églises, mais il a également laissé de nombreux tableaux et esquisses peintes.

Il fut le mari de Maria Cecilia Guardi, sœur des peintres vénitiens Francesco Guardi et Gianantonio Guardi. Il est également le père des peintres Giandomenico Tiepolo et Lorenzo Tiepolo.


Dernier des six fils de Domenico Tiepolo, capitaine d’un navire marchand, et de sa femme Orsetta, il devient orphelin de père à un an.

Il entre en 1710 comme élève dans l’atelier Gregorio Lazzarini, mais il est plus influencé par Sebastiano Ricci et Giovanni Battista Piazzetta. En 1715, il accomplit son premier travail important, le Sacrifice d’Isaac et en 1716 reçoit sa première commande pour l’église de l’Ospedaletto.

Il quitte l’atelier de Lazzarini en 1717 et il est reçu à la guilde des peintres.

Il épouse Cecilia Guardi en 1719, la sœur des peintres rococo vénitiens Gianantonio Guardi, Nicolò Guardi et Francesco Guardi et ils auront dix enfants, dont quatre filles et trois garçons survivront, parmi lesquels Giandomenico et Lorenzo qui seront ses assistants. Le couple résidera jusqu’à 1734, à San Francesco della Vigna, près du palais Contarini.

En 1720 il réalise ses premières œuvres profanes à la Villa Baglioni (Padoue-Massanzago).

Un patricien d’Udine, Dionisio Delfino, le commissionne pour la décoration des fresques de la chapelle et du palais (1726-1728). Il y peint Le Jugement de Salomon au plafond du salon rouge de l’archevêché, considéré comme son premier chef-d’œuvre.

Ses premiers chefs-d’œuvre à Venise sont un cycle d’énormes toiles peintes de batailles et de triomphes antiques pour décorer une grande salle de réception du palais Dolfin Manin à Venise (v. 1726-1729).

Il devient un peintre demandé et prolifique : il peint des toiles pour les églises de Verolanuova (1735-40), un plafond pour les jésuites (église Santa Maria del Rosario o dei Gesuati) à Venise (1737-39), pour la Scuola dei Carmini (1740-47), et des Scalzi (1743-1744), un plafond pour les palais Archinto et Casati-Dugnani à Milan (1731), la chapelle de Colleoni à Bergame (1732-1733), au Palazzo Clerici à Milan (1740), les décorations pour la villa Cordellini à Montecchio Maggiore (1743-1744) et pour la salle de bal au palais Labia, montrant l’histoire de Cléopâtre (1745-1750).

Vers 1740, il collabore à la gravure de la série d’estampes de Giuliano Giampiccoli de vues de paysage d’après Marco Ricci (36 paysages avec deux frontispices) publiée vers 1740 et rééditée avec des ajouts en 1775 par Teodoro Viero (es) (48 paysages et 4 frontispices). La série complète des 36 paysages est conservée au British Museum.

À l’invitation du prince-évêque Charles-Philippe de Greiffenclau, il part avec ses deux fils pour Wurtzbourg où ils restent trois ans, et y réalise avec eux la décoration du salon de sa nouvelle résidence, puis de l’immense plafond de l’escalier monumental de Johann Balthasar Neumannnote 1. Son Allégorie des planètes et des continents montre Apollon, dans sa course quotidienne, avec les dieux symbolisant les planètes, les figures allégoriques sur la corniche représentent les quatre continents, dont l’Amérique. Il avait déjà exploité ce thème dans le salon des Baglioni à Padoue en 1720 et dans celui des Clerici à Milan en 1740. Il peint également les fresques du salon du Kaisersaal ainsi que les couvents environnants.

Revenu à Venise en 1753, il achète une villa à Zianago grâce à la fortune amassée à Würzburg.

Il est élu président de l’académie de Padoue et réalise des fresques pour des églises dont le Triomphe de la foi pour l’église della Pietà. Il s’adjoint les services d’un maître en perspective, Gerolamo Mengozzi Colonna.

Il réalise les fresques de la Ca’ Rezzonico et continue les fresques de Cléopâtre au Palazzo Labia avec La Rencontre d’Antoine et de Cléopâtre, Le Banquet de Cléopâtre et un plafond central avec Le Triomphe de Bellerophon sur le temps. Il travaille pour les villas de patriciens dans la campagne vénitienne, telles que la villa Valmarana, celles des familles Cordellina et Loschi de Vicence, ainsi qu’un grand plafond panégyrique pour la villa Pisani à Stra. A Milan il a des commandes des familles Archinto, Casati et Clerici.

Tiepolo est réputé localement, mais aussi à l’étranger comme en Russie ou en Angleterre. En 1761, le roi Charles III d’Espagne le commissionne pour une fresque de plafond de l’Apothéose de l’Espagne pour le palais royal de Madrid. Au début de l’année 1762, il part pour Madrid, ce qui provoque la jalousie et l’opposition de Raphaël Mengs et y restera jusqu’à sa mort.

Excellent peintre, il a influencé Goya au travers d’une technique notable qui eut d’ailleurs une grande reconnaissance par la suite : la lumière, « l’éclairage » de parties précises du tableau par des couleurs claires permettant de faire ressortir des impressions ou des idées, comme la pureté ou le divin.

Les thèmes abordés comportent presque toujours une allusion à la mort et à la magie.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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