Georgi Dimitrov, Président du conseil des ministres de Bulgarie.

Georgi Mikhailov Dimitrov (Георги Димитров), né le 18 juin 1882 dans le village de Kovatchevtsi près de Pernik (région minière non loin de Sofia) et mort le 2 juillet 1949 au sanatorium de Barvikha près de Moscou, est un homme d’État bulgare. Il est président du Conseil des ministres de la République populaire de Bulgarie du 23 novembre 1946 à sa mort.

Dirigeant communiste, il mène l’insurrection infructueuse de 1923, ce qui le conduit à s’exiler en URSS, d’où il dirige l’Internationale communiste entre 1934 et 1943. De retour en Bulgarie après la Seconde Guerre mondiale, il devient président du Conseil des ministres en 1946 et secrétaire général du comité central du Parti communiste bulgare en 1948.

À la tête du pays, il est proche de maréchal Tito, avec qui il tente de former une Fédération balkanique réunissant la Bulgarie et la Yougoslavie, un projet suscitant la désapprobation de Staline. Il théorise également l’idée que le fascisme est le fait des éléments les plus radicaux du capitalisme.


Dimitrov, carte maximum, Bulgarie, 1949.

Fils aîné d’un artisan et d’une femme au foyer1, Georgi Dimitrov quitte l’école à l’âge de 12 ans pour devenir apprenti typographe.

Il adhère en 1900 au Syndicat des imprimeurs de Sofia, dont il devient secrétaire, et en 1902 au Parti social-démocrate ouvrier bulgare (BRSDP). L’année suivante, ce parti se scinde en deux fractions : une « large » et une « étroite ». Dimitrov opte pour cette dernière, de tendance marxiste radicale. En 1909, il est élu à son Comité central2. Devenu responsable d’un des plus grands syndicats de Bulgarie et remarqué par la police pour sa participation active aux mouvements de grève, il est arrêté à plusieurs reprises pendant les guerres balkaniques de 1912-1913 sous l’inculpation de « pacifisme ».

En 1913, il est élu, à Sofia, député, une fonction qu’il exerce pendant dix ans. Il refuse notamment de voter les crédits de guerre3. Dans cette période, précédant la guerre, il rencontre Liouba Ivochévitch, qui est sa compagne durant vingt-cinq années. Elle est secrétaire du syndicat de l’habillement et rédactrice au journal syndical et à l’organe féminin du Parti. En 1914, Dimitrov s’oppose à la guerre, ce qui lui vaut quelques mois de prison. En 1919, le POSDB « étroit » devient membre du l’Internationale communiste et prend le nom de Parti communiste bulgare (BKP)4. En 1921, au troisième congrès de l’Internationale communiste (Komintern), à Moscou, Dimitrov rencontre Lénine. En 1922, il est élu au Comité central de l’Internationale syndicale rouge (Profintern).

Révolutionnaire dans l’âme dès l’adolescence, Georgi Dimitrov est, avec Vassil Kolarov, à la tête de l’insurrection communiste du 23 septembre 1923, dirigée contre Alexandre Tsankov, qui est à l’origine du coup d’État militaire du 9 juin 1923. Après l’échec de l’insurrection, le Parti communiste bulgare est interdit et décimé par la répression. Dimitrov, condamné à mort par contumace, quitte la Bulgarie pour l’Union soviétique, où il continue la lutte pour la cause communiste.

En 1928, Dimitrov est désigné membre du Bureau ouest-européen du Komintern (WEB), à Berlin. Le 9 mars 1933, il est arrêté en Allemagne alors qu’il voyageait clandestinement, sous le prétexte de complicité dans l’incendie du Reichstag. Se défendant avec détermination des accusations et chargeant ses accusateurs, il est acquitté le 23 décembre 1933. Ce procès lui vaut une renommée mondiale, y compris en Allemagne. Dans Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt rapporte : « il ne reste qu’un homme en Allemagne, disait-on alors, et cet homme est un Bulgare ». Libéré après une année d’incarcération, il regagne l’URSS, qui lui confère la citoyenneté soviétique.

Dimitrov est secrétaire général du comité exécutif du Komintern de 1934 à sa dissolution, en 1943. Il met en place la politique de Front populaire, esquissée dès 1934, qui prône une alliance des communistes, des socialistes et des démocrates7. En 1935, il est aussi responsable de l’étude des questions du Parti communiste chinois. Avec Palmiro Togliatti et Wilhelm Pieck, il est également chargé de la direction de la fraction communiste du Profintern.

Le 17 juillet 1942, à la radio soviétique, il lance un appel pour la constitution d’un « Front de la patrie » regroupant tous les opposants à la collaboration de la Bulgarie avec l’Axe. Ce Front regroupe des communistes, des agrariens et des nationalistes anti-allemands, comme Kimon Georgiev.

Le 4 novembre 1945, après 22 années d’exil, Dimitrov retourne clandestinement sur le territoire du royaume de Bulgarie, occupé par l’Armée rouge10. Il est élu à l’Assemblée populaire, puis succède en 1946 à Kimon Georgiev comme président du Conseil des ministres. La République populaire de Bulgarie est formée, conformément à Yalta et Potsdam, qui met fin au régime monarchique collaborationniste existant. Il devient secrétaire général du Parti communiste bulgare en décembre 1948.

Avec le dirigeant yougoslave Tito, il envisage un rapprochement entre la Bulgarie et la République fédérative socialiste de Yougoslavie pour former la Fédération balkanique. En 1947, il signe l’accord de Bled, qui prévoit la remise en cause des frontières entre les deux pays, la mise en place d’une union douanière et l’effacement des dettes de guerre bulgares par la Yougoslavie. Mais Dimitrov n’entend pas faire de son pays une sixième république yougoslave comme le souhaite Tito. Ces réticences et la volonté de Staline de prendre le contrôle de l’intégralité du bloc de l’Est font échouer les négociations.

Dimitrov utilise les pratiques staliniennes : épuration des fascistes à la Libération, mais ensuite élimination des opposants ou supposés tels par tous les moyens (« procès », déportations, exécutions) et surveillance étroite de la population toute entière.

Il meurt à 67 ans, le 2 juillet 1949, au sanatorium de Barvikha, près de Moscou, où il suivait un traitement médical. Des rumeurs d’empoisonnement sur ordre de Staline, froissé par son projet de Fédération balkanique, circulent.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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