Georges Clémenceau “Le père la victoire”.

Georges Clemenceau – Homme politique français, Georges Clemenceau est né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (France), et mort le 24 novembre 1929 à Paris. Il a beaucoup oeuvré pour l’effort de guerre français. Parmi les grands hommes politiques de la IIIème République, il y en eut trois qui excellèrent aussi bien à la tribune du Parlement qu’avec leur plume : Jaurès, Gambetta et Clemenceau. En un demi-siècle de carrière politique, ce dernier a livré plus d’un combat. Du “tombeur de ministères” au “Père la Victoire” en passant par le “briseur de grèves” et l’ardent journaliste défenseur de Dreyfus, l’homme s’est illustré à de nombreuses reprises.

Né en 1841 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée, Georges Clemenceau suit les pas de son père. Il fait des études de médecine, obtient son doctorat en 1865, et exerce pendant près de vingt ans. Il s’intéresse ensuite à la politique. A la chute du Second Empire, il proclame la République sur la place de la Bastille (de ce fait il écope de quatre mois de prison). Il est élu député républicain radical de la ville de Paris en 1870. Clemenceau devient la figure de proue des radicaux de l’extrême gauche et se fait remarquer par de

fortes prises de position. En 1885, il s’oppose à la politique coloniale de Jules Ferry, tant et si bien qu’il le contraint à démissionner. Ayant déjà fait chuter le ministère de Léon Gambetta l’année précédente, il gagne le surnom de “tombeur de ministères”. Son tempérament fougueux lui vaut quelques ennuis. Ainsi, en 1872, il est incarcéré 15 jours à la Conciergerie pour une affaire de duel. Côté vie privée, Clemenceau s’éprend d’une de ses élèves, Mary Plummer (1848-1922), qu’il épouse civilement le 20 juin 1869, et avec qui il a trois enfants, Michel, Madeleine et Thérèse-Juliette. Ils divorcent pour adultère en 1891.

Georges Clémenceau, carte maximum, Paris, 11/11/1951.

Clemenceau perd de peu les élections de 1893 suite au scandale de Panama, dans lequel il se trouve indirectement impliqué. Ecarté temporairement de la scène politique, il se tourne vers le journalisme. Responsable de la ligne éditoriale du journal L’Aurore, il s’illustre en 1898 en publiant le célèbre “J’accuse” d’Émile Zola. 1902 marque son retour en politique. Le sénateur du Var défend avec ferveur la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Quatre ans plus tard, Clemenceau devient ministre de l’Intérieur et Président du Conseil (de 1906 à 1909). L’Histoire retient la force avec laquelle il réprime les mouvements sociaux (la grève des mineurs du Pas-de-Calais et la révolte des vignerons en Languedoc-Roussillon). Le “premier flic de France” crée également à cette époque le ministère du Travail.

Georges Clémenceau, épreuve d’artiste.

Après son départ du gouvernement, Clemenceau passe dans l’opposition. La guerre s’installant, le Président de la République Raymond Poincaré l’appelle à la tête du gouvernement en 1917, bien qu’il ne l’apprécie guère. Clemenceau commence par faire arrêter Caillaux et Malvy, partisans d’une paix négociée. Il s’emploie ensuite à faire la guerre, usant de sa poigne de fer pour que la République ne se détruise pas sous les bouleversements provoqués par cette guerre. Agé de 76 ans, il rend plusieurs fois visite aux Poilus sur le Front pour encourager les soldats. Il joue un rôle décisif dans la dernière année du conflit.

Georges Clémenceau, épreuve d’artiste (timbre non émis).

Surnommé le “Tigre” puis “Père la Victoire” à l’armistice du 11 novembre 1918, Clemenceau sort de la guerre avec une énorme popularité. Il est élu par acclamation à l’Académie française trois jours à peine après la signature de l’armistice. Il est chargé des négociations du traité de Versailles et, dans une ambiance générale revancharde, il ne perçoit pas la démesure des exigences demandées à l’Allemagne.

Flamme postale de Mouilleron-en-Pareds, 28/12/1972.

En février 1919, il échappe de justesse à un attentat commis par l’anarchiste Cottin. L’une des trois balles le blesse légèrement à l’épaule. En 1920, alors qu’il vise la présidence de la République, les parlementaires lui préfèrent Paul Deschanel. Cette déception marque la fin de sa carrière politique. Il passe les dernières années de sa vie à écrire (“Démosthène” en 1925, “Aux sources de la pensée vive” en 1926, “Claude Monet et les Nymphéas” en 1928) et à voyager, notamment en Inde et aux Etats-Unis. C’est un proche ami de Claude Monet. Georges Clemenceau meurt d’une crise d’urémie à Paris le 24 novembre 1929, à l’âge de 88 ans.

Les grandes dates de Clémenceau :

28 septembre 1841 : Naissance de Georges Clemenceau
Georges Clemenceau naquit en 1841 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée. Comme son père, il fit des études de médecine. Il obtint son doctorat en 1865, et pratiqua la médecine pendant près de vingt ans. Puis il se tourna vers la politique.
4 septembre 1870 : Naissance de la IIIème République
Dans la nuit du 3 au 4 septembre 1870, les Parisiens apprennent que Napoléon III a été fait prisonnier par les Prussiens à Sedan. Dès l’annonce de la défaite, les députés renoncent à confier la régence à l’impératrice Eugénie, confinée au palais des Tuileries, et commencent à préparer la

Collector de 4 timbres Georges Clémenceau (2018).

déchéance de Napoléon. Le corps législatif se réunit à 1h du matin. La foule, qui a manifesté toute la nuit, envahit le Palais Bourbon : il est 14h30. Gambetta et Jules Favre parviennent à entraîner les manifestants à l’Hôtel de Ville où siègent déjà les révolutionnaires, bien décidés à former un gouvernement. Mais la tentative est déjouée, Favre et Gambetta font plébisciter la nomination du Général Trochu comme gouverneur de Paris et forment un gouvernement modéré de Défense nationale. Les ministres sont immédiatement nommés : Gambetta (Intérieur), Favre (Affaires étrangères)… Etienne Arago est nommé maire de Paris, chargé de désigner les maires des arrondissements : Carnot dans le 8ème, Clemenceau dans le 18ème. La République est proclamée aux Tuileries.

Collector privé, Clémenceau vu par son ami Henrit Boutet.

1871 : Clemenceau devient député de la Seine
Après avoir été maire de Montmartre, Georges Clemenceau fut élu député républicain radical de la ville de Paris en 1870. Il devint rapidement leader des radicaux. En s’opposant à la politique coloniale de Jules Ferry, il le contraignit à démissionner. Comme il était déjà responsable de la chute du ministère de Léon Gambetta l’année précédente, il gagna le surnom de “tombeur de ministères”.

Carte maximum pour le centenaire de l’armistice, Dieppe, 11/11/2018.

8 mars 1893 : Début du procès du scandale de Panama
Le dossier de la Compagnie de Panama est porté devant la cour d’assises de la Seine. Ferdinand de Lesseps, le fondateur de la société, et ses associés, sont accusés d’avoir versé des pots de vin à des députés et des sénateurs pour qu’ils votent une loi autorisant la Compagnie à émettre des obligations. Au terme des 13 jours de procès, l’ancien ministre des Travaux publics, Baïhaut, sera condamné à 5 ans de prison pour corruption. Il sera le seul homme politique à avouer les faits. Les frères Lesseps et l’entrepreneur Gustave Eiffel écoperont d’un an pour abus de confiance. Clemenceau, lui aussi sali par le scandale, ne sera pas condamné.
13 janvier 1898 : Le “J’accuse…!” d’Emile Zola
L’écrivain Emile Zola publie dans le journal “L’Aurore” une lettre ouverte au président de la République Félix Faure. Le titre lui est soufflé par Georges Clémenceau, alors éditorialiste du journal : “J’accuse…!”. La lettre dénonce l’antisémitisme et les erreurs judiciaires dont est victime le capitaine Alfred Dreyfus depuis le mois d’octobre 1894. En prenant ouvertement la défense de Dreyfus, condamné à la déportation à vie en Guyane pour crime d’espionnage au profit de l’Allemagne, Zola s’oppose au gouvernement Méline. Il sera condamné à 3 000 francs d’amende et à un an de prison. Par sa grandiloquence, le “J’accuse” fait du cas Dreyfus une “affaire” et divise la France entre dreyfusards (les socialistes, les radicaux) et antidreyfusards (la droite nationaliste, le clergé) .
1902 : Un retour en force sur la scène politique
Revenu sur le devant de la scène grâce à l’affaire Dreyfus, Clemenceau est élu sénateur du Var en 1902. Il défend avec ferveur la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Quatre ans plus tard, il devient ministre de l’Intérieur et Président du Conseil (de 1906 à 1909). L’Histoire a retenu la force avec laquelle il réprima les mouvements sociaux (la grève des mineurs du Pas-de-Calais et la révolte des vignerons en Languedoc-Roussillon). Le “premier flic de France” créa également à cette époque le ministère du Travail.
1917 : Une poigne de fer dans une période trouble
Après avoir dirigé l’un des plus longs ministères de la IIIème République, Clemenceau passe dans l’opposition. Il faut attendre 1917 pour qu’il fasse de nouveau parti du gouvernement. La guerre se prolongeant, le président Poincaré n’a d’autres choix que de le rappeler en novembre 1917. Clemenceau s’emploe alors à faire la guerre, au détriment parfois des principes démocratiques. A l’armistice, on le surnomme le “Père la Victoire”.
17 novembre 1917 : Clemenceau rappelé au gouvernement
Georges Clemenceau, 76 ans, est appelé à la présidence du Conseil par son vieil ennemi, le Président de la République Raymond Poincaré. Il forme un gouvernement de choc afin de poursuivre et intensifier la guerre avec l’Allemagne. Celui-ci comprend essentiellement des ministres radicaux et seulement deux membres rescapés du cabinet Painlevé. Dans son discours d’investiture, Clemenceau annonce son intention de traquer les défaitistes et les traîtres de l’arrière. Sa détermination vaut au Président du Conseil d’être surnommé le “Tigre”.
1919 : La présidence de la République lui échappe
Georges Clemenceau survit à une tentative d’assassinat en février 1919 : Cottin, un anarchiste, lui tire dessus ; Clemenceau sera légèrement blessé à l’épaule. En 1920, alors qu’il a des vues sur la présidence de la République, les parlementaires lui préférèrent Paul Deschanel. Cette déception marquera la fin de sa carrière politique.
28 juin 1919 : Le traité de Versailles
Le traité mettant fin à la Première Guerre mondiale est signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, entre l’Allemagne et les Alliés. Il a été préparé par les vainqueurs, le Français Clémenceau, le Britannique Lloyd George, l’Italien Orlando et l’Américain Wilson. Il impose notamment à l’Allemagne la restitution de l’Alsace-Lorraine, la création du “couloir de Dantzig” donnant à la Pologne un accès à la mer, la limitation du potentiel militaire et le versement de 20 milliards de marks-or. En Allemagne, ce “diktat ” sera vécu comme une humiliation et fera naître un sentiment de revanche.
24 novembre 1929 : Une fin de vie paisible
Clemenceau passa les dernières années de sa vie à écrire (“Démosthène” en 1925, “Aux sources de la pensée vive” en 1926, “Claude Monet et les Nymphéas” en 1928) et à voyager, notamment en Inde et aux Etats-Unis. Il fut l’un des amis et protecteurs de Claude Monet. Il mourut à Paris le 24 novembre 1929, à l’âge de 88 ans.

Source : linternaute.