George Grosz, peintre et caricaturiste.

George Grosz, né Georg Ehrenfried Groß le 26 juillet 1893 à Berlin et mort dans la même ville le 6 juillet 1959 (à 65 ans), est un peintre et caricaturiste allemand, qui fut un membre important du mouvement Dada ainsi que de l’aile gauche du mouvement de la Nouvelle Objectivité.


Admis en 1909 à l’Académie royale des arts de Dresde (Königlichen Kunstakademie Dresden), il entre ensuite en 1912 à l’École des Arts et Métiers du Musée des arts décoratifs de Berlin (Unterrichtsanstalt des Kunstgewerbemuseums Berlin) où il est élève d’Emil Orlik (1870-1932).

Enrôlé dans l’armée comme volontaire le 13 novembre 1914 (à 21 ans), il sert d’abord dans le 2e régiment de grenadiers de la Garde « empereur François » (Kaiser Franz Garde-Grenadier-Regiment Nr. 2), puis est muté le 5 janvier 1915 au Premier bataillon de réserve du même régiment avant d’être libéré momentanément de ses obligations militaires le 11 mai 1915. La raison officielle de cette réforme argue d’une infection des sinus, bien qu’il soit resté quelque temps dans un hôpital psychiatrique militaire. Il écrit « La guerre était pour moi l’horreur, la mutilation et l’anéantissement ».

Grosz, carte maximum, Berlin.

En tant qu’opposant strict à la guerre, pour se défaire de la connotation allemande de son patronyme, en 1916 il modifie officiellement son état-civil en rajoutant un « e » à la fin de son prénom et en modifiant le « ß » de son nom en « sz ». En choisissant un nom à consonance anglaise, il a voulu émettre un signal contre le sentiment anti-anglais. Probablement à l’instigation d’Emil Orlik, il collabore avec un dessin satirique (“Bei  Siechen”, Wieland, n° 49-52, mars 1916), sous le nom d’Ehrenfried, son second prénom, au magazine de propagande de guerre fondé en 1915 par Bruno Paul : Wieland.

Le 4 janvier 1917, il est hospitalisé à Guben, près de Berlin, pour une rechute de sinusite, puis transféré dans un hôpital psychiatrique à Görden, près de Brandebourg. En avril, il est définitivement réformé.

Adhérant aux idées communistes du Novembergruppe en 1918 et participant à l’insurrection spartakiste, Grosz est arrêté en janvier 1919. Il parvient à s’échapper grâce à de faux papiers d’identité. Avec Heartfield, il rejoint le Parti communiste allemand (KPD). Il participe aux revues politisées berlinoises comme Der blutige Ernst ou Die Aktion. Son antimilitarisme et son engagement pour un art prolétaire lui causent des démêlés avec la justice : revues saisies ou interdites de parution, puis au cours de la Première foire internationale Dada de Berlin, condamnation pour insulte envers l’armée impériale, censure de recueils de gravures comme « Gott mit Uns » (été 1920).

Baptisé « Maréchal Propagandada », Grosz organise avec Raoul Hausmann et Heartfield la Première foire internationale Dada à Berlin, le 5 juin 1920. Il publie à cette occasion “Ecce Homo”. Il y pratique l’exagération caricaturale et montre avec vérisme, l’état du monde de l’après-guerre. Les saynètes de la vie privée de la bourgeoisie allemande et de ses vices se télescopent aux scènes de rue hantées par les mutilés de guerre. Ce recueil lui vaut censure et amende de six cents marks pour « outrage aux bonnes mœurs ».

Il emprunte aux futuristes et aux dadaïstes, la représentation dynamique et fiévreuse des grandes villes, en particulier dans son œuvre emblématique Les Funérailles d’Oskar Panizza (1917). En 1922, il effectue un périple avec Martin Andersen Nexø qui le mène au Danemark, en Norvège, en Finlande, à Mourmansk en Carélie pour se terminer en Union soviétique (Saint-Pétersbourg puis Moscou). Il s’entretient en audience au Kremlin avec Lénine et Trotski7, rencontre également Lounacharski, Karl Radek et Zinoviev. Ce voyage renforce sa méfiance contre toute autorité dictatoriale et l’amène à quitter l’année suivante le parti communiste.

Grosz, carte maximum, Allemagne.

En 1924, il devient président du Groupe rouge, l’association des artistes communistes. Son dessin Ferme-la et continue de servir représentant un Christ crucifié en habit militaire, publié dans l’hebdomadaire satirique communiste Der Knüppel (La Matraque) lui vaut une nouvelle peine de prison de deux mois et 2 000 marks d’amende pour blasphème.

Anti-nazi, Grosz quitte l’Allemagne en 1932. Invité à enseigner l’art à l’Art Students League de New York en 1933, il y travaille de façon intermittente jusqu’en 1955. Il devient citoyen des États-Unis en 1938. Son style s’édulcore et verse dans un romantisme sentimental. Ce changement est généralement considéré comme un déclin.

Dans les années 1950, il ouvre une école d’art chez lui, tout en travaillant pour le centre d’art de Des Moines. En 1954, il est élu à l’Académie américaine des arts et des lettres.

En 1959, il choisit de retourner à Berlin, où il meurt le 6 juillet, victime d’une chute dans les escaliers, après une nuit de beuverie. Il est inhumé à Berlin au Waldfriedhof Heerstraße.

Source : Wikipédia.

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