Général John Joseph Pershing, militaire.

John Joseph Pershing est un militaire américain, né le 13 septembre 1860 dans le Missouri et mort le 15 juillet 1948 à l’hôpital Walter Reed à Washington, D.C.. Il commande le Corps expéditionnaire américain en Europe à partir de 1917 lors de la Première guerre mondiale. Il est le seul général, avec George Washington (à titre posthume en 1976), à avoir obtenu le grade de General of the Armies.

John Pershing sortit de West Point avec le grade de sous-lieutenant dans l’US Army. Il fut affecté à la Troop L du 6e de cavalerie de Fort Bayard (Nouveau-Mexique), sous le commandement du général Nelson Miles. Celui-ci est alors en campagne contre le chef indien apache Géronimo. Pershing y resta pendant quatre ans. Il participa aux batailles de Santiago et de San Juan Hill et fut cité le 1er juillet 1898 à la Silver Star Medal.

Après avoir été transféré en 1887 à Fort Stanton, où Pershing continua à participer aux diverses campagnes, le 6e cavalerie fut envoyé à Rapid City (Dakota du Sud). Il y parvint le 9 décembre 1890 et dut, pendant l’hiver qui s’ensuivit, faire face aux derniers grands soulèvements des Indiens sioux (massacre de Wounded Knee).

Général Pershing, carte maximum, Paris, 13/06/1987.

Après les campagnes indiennes, le lieutenant Pershing fut envoyé, le 15 septembre 1891, à l’université du Nebraska en tant qu’instructeur sur les tactiques militaires.

Le 1er octobre 1895, Pershing fut prié de rejoindre son régiment au fort d’Assiniboine (Montana) et est nommé au grade de lieutenant dans le 10e cavalerie.

Juin 1897, John Pershing fut envoyé comme instructeur à West Point, où sa cote de popularité auprès des cadets se verra au plus bas en raison de l’aspect trop strict de son enseignement. Il quitta son poste d’enseignant en 1898 et rejoignit son régiment à Tampa, où il travailla à l’administration des Philippines et de Porto Rico.

Dans le même temps, les événements se bousculaient. Pershing fut nommé au grade de major général et les États-Unis déclarèrent la guerre le 6 avril 1917 à l’Empire allemand de Guillaume II.

L’armée régulière américaine n’existait pas à proprement parler. Elle ne comptait qu’environ 250 000 hommes. De plus, le général Frederick Funston, commandant de l’AEF (American Expeditionary Force), meurt le 19 février 1917, nécessitant de désigner de toute urgence un nouveau commandement et engager tout aussi rapidement une structuration de l’armée.

Quatre semaines après l’entrée en guerre des États-Unis, Pershing reçut un télégramme de son beau-père, le sénateur Warren, lui demandant comment il parlait le français. John répondit qu’il le « parlait couramment ». Quelques jours plus tard, il reçut une lettre du sénateur. Celui-ci l’informait que le secrétaire à la Guerre, Newton D. Baker, l’avait consulté au sujet du général qui devrait être envoyé en France. Un nouveau télégramme du major général Hugh L. Scott convoqua Pershing à Washington où ce dernier apprit sa nomination au commandement de l’AEF.

Une nouvelle fois, cette décision provoqua une grande animosité dans l’armée. Pershing ne faisait pas partie, a priori, de la liste des généraux prédestinés à ce poste, comme l’étaient des généraux théoriquement plus expérimentés tels que James Franklin Bell, Thomas H. Barry (en), Hugh Lenox Scott, Tasker Howard Bliss ou encore Leonard Wood.

Général Pershing, collector de 10 timbres.

Toute liberté avait été donnée à Pershing pour la conduite des troupes américaines sur le sol français. La seule contrainte évoquée par le président Wilson était que les États-Unis devaient conserver toute liberté d’action sur leurs hommes et, surtout, ne pas se mettre dans une position de dépendance face aux Alliés. Le général Pershing et quelques hommes s’embarquèrent secrètement de New York le 28 mai 1917 et arrivèrent à Liverpool le 8 juin. Pershing fut reçu par le roi George V à Buckingham.

Un premier contingent de l’AEF, qui comptait à présent environ 1 500 000 hommes, arriva en France et reçut une ovation de la part du peuple français. Le général Pershing s’installa dans l’hôtel particulier situé au 49 rue Pierre-Charron qui devint ultérieurement le siège de l’American Legion et fut transformé en hôtel nommé en son honneur le Pershing Hall. La grande difficulté, pour Pershing, était de composer entre le manque total de préparation d’une armée encore à l’état d’embryon et la pression importante de la France et de la Grande-Bretagne, qui n’attendaient pas une armée américaine opérationnelle mais plutôt des renforts en hommes de troupe. On attribue souvent à tort la fameuse phrase : « Lafayette, nous voici ! » au général Pershing quand il arriva en haut de la côte de Picardie, entre Versailles et Sèvres (même si un monument est toujours visible à cet emplacement), elle fut en réalité prononcée le jour anniversaire de l’indépendance américaine, le 4 juillet 1917 par le colonel Stanton, sur la tombe de La Fayette au cimetière de Picpus à Paris. Il reste cependant un doute sur l’attribution de cette phrase au colonel Stanton, car s’il est exact que ce dernier, membre de l’état-major de Pershing, avait été désigné par le général pour parler en son nom, Painlevé et l’ambassadeur américain à Paris, Sharp, présents lors de la cérémonie, ont demandé à Pershing de prononcer également une allocution. Pershing avoue avoir “improvisé un speech”je n’eus pas de peine à trouver quelques mots. C’est à cette occasion et devant ce tombeau que furent prononcés les mots mémorables qu’on ne pouvait trouver que sous le coup d’une profonde émotion, des mots qui vivront longtemps dans l’histoire : Lafayette, nous voici !”. Pershing ajoute dans ses mémoires qu’il n’a pas personnellement le souvenir “d’avoir dit quelque chose d’aussi beau” et croit devoir laisser “l’honneur d’une phrase si heureuse et si bien frappée” à son vieux compagnon d’armes, Stanton.

Pendant des mois, Pershing dut s’opposer aux Français et Britanniques pour résoudre de simples problèmes de dépôts d’approvisionnement, de bâtiments ou de lignes téléphoniques afin que les premières troupes américaines puissent enfin commencer à arriver en France. Pershing choisit Chaumont en Haute-Marne, important nœud ferroviaire, pour son implantation. Les éléments précurseurs arrivèrent en septembre dans la région. En juin/juillet 1917, 14 000 GI avaient débarqué à Boulogne-sur-Mer. À la fin des hostilités, en novembre 1918, les forces américaines s’élèveront jusqu’à 1 790 623 combattants. La première division américaine opérationnelle le fut à Bourmont (Haute-Marne) : il s’agissait de la Seconde Division d’infanterie US composée d’une brigade de marines et d’une brigade d’infanterie.

Général Pershing, épreuve d’artiste signée.

Le haut commandement allié avait initialement pensé que les effectifs américains pourraient être incorporés au sein de ses troupes. Mais ce n’était pas l’avis de Pershing qui s’opposa vivement à cette idée. Pershing obtint même que les États-Unis fussent associés au Commandement suprême que formaient alors la France et la Grande-Bretagne.

Cette polémique connut un coup d’arrêt en mars 1918. Une contre-attaque allemande mit sérieusement en péril la ligne de front des Alliés et risqua même de provoquer leur défaite. Pershing, reconnaissant le danger de la situation, accepta de placer les troupes américaines sous la responsabilité du commandant suprême des forces alliées, le maréchal Foch. Winston Churchill déclara que cette décision était à la hauteur de la gravité de la situation et qu’elle permit tout simplement de repousser l’offensive de Ludendorff.

Le 10 mars 1918, les deux brigades de la Seconde Division sont devenues opérationnelles. Le major général O. Bundy en prend le commandement et la division est affectée au Xe Corps de la 2e Armée Française et se déplace au sud-ouest de Verdun. Elle s’installe en position défensive à Ranzière, dans le secteur de Saint-Mihiel. Ce saillant dans le dispositif français, tenu par les Allemands depuis trois ans, est une menace permanente pour les Alliés à l’est de Verdun. Début avril, l’ennemi tenant les hauteurs dominant Montsec, les unités de la division lancent des raids d’entraînement au-delà de Seicheprey et dans le bois de Remière qui vont jusqu’au corps à corps.

Le 27 mai 1918, à la suite de l’offensive ennemie sur le Chemin des Dames, les lignes françaises sont enfoncées sur une profondeur de 50 km, entre Noyon et Reims. Le 28 mai, la 1re division d’infanterie américaine prend part vaillamment à la bataille de Cantigny.

Le 31 mai, la 2e division d’infanterie américaine, forte maintenant de 26 665 hommes dont 1 063 officiers, reçoit l’ordre de constituer une ligne défensive solide dans le secteur de Château-Thierry. Reprenant aussitôt l’offensive suivant les directives du général Foch, la VIe Armée française met les Américains à l’épreuve du feu. Dans la nuit du 5 juin, la brigade de marines et le 23e d’infanterie de la 2e DI passent à l’action et prennent pied dans le bois de Belleau. Soumis pendant dix jours à de violentes contre-attaques, ils parviennent le 25 juin à chasser les derniers Allemands qui se cramponnaient au coin nord du bois, et, dans la foulée, s’emparent du village de Bouresches.

Plus tard, en juillet, quand les divisions américaines contribuaient à repousser les forces allemandes, Foch déclara à Pershing que le temps était venu de rassembler l’ensemble de ses forces, actuellement dispersées dans les armées françaises et anglaises, pour former une armée indépendante sous son propre commandement. Des préparatifs débutèrent alors pour préparer la première offensive américaine. Celle-ci devait s’effectuer en septembre dans le but de réduire le saillant de Saint-Mihiel (Meuse). Le 10 août, la Ire armée américaine vit le jour.

Comme prévu, le 12 septembre 1918, Pershing, à la tête de 300 000 hommes de l’AEF et appuyé par 110 000 Français, engagea l’offensive. Il remporta la bataille du saillant de Saint-Mihiel le 16 septembre. Planifié et exécuté à la perfection, cet épisode marqua la première victoire de l’armée américaine dans une opération totalement dirigée par les États-Unis.

Immédiatement après Saint-Mihiel, 400 000 hommes durent rejoindre l’Argonne pour participer à une offensive (Offensive Meuse-Argonne) programmée par Foch pour le 26 septembre. Le rôle principal était une nouvelle fois dévolu aux troupes américaines de Pershing.

Cette bataille fut la plus importante pour les troupes de l’AEF. 345 chars et 480 avions américains participèrent à l’offensive dirigée par Pershing. La progression des alliés fut très difficile et extrêmement lente ; elle fut stoppée le 30 septembre pour reprendre le 4 octobre. Les Allemands résistèrent jusqu’au 4 avant d’entreprendre une retraite.

Les Alliés avaient avancé de 32 km lorsque l’armistice de 1918 fut signé le 11 novembre à Compiègne.

John J. Pershing meurt le 15 juillet 1948 à 87 ans à l’hôpital militaire Walter Reed de Washington, D.C. où il résidait depuis 1944 et où l’armée lui avait aménagé un appartement. Il repose dans le cimetière national d’Arlington.

Voir aussi cette vidéo : (en anglais)

Sources : Wikipédia, YouTube.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.