Gaspare Spontini, compositeur.

Gaspare Luigi Pacifico Spontini, comte de San Andrea (1844), est un compositeur italien né à Maiolati près d’Ancône le 14 novembre 1774 et mort dans la même ville le 24 janvier 1851 alors au sein des États pontificaux.


Gaspare Spontini était issu d’une famille très modeste, qui souhaitait qu’il embrassât l’état ecclésiastique. Mais le jeune homme voulait devenir musicien et alla parfaire sa formation à Naples, au Conservatoire de la Pietà dei Turchini. L’irrégularité de ses résultats et son caractère difficile et perturbateur lui valurent d’humiliants échecs qui le contraignirent à s’enfuir sans avoir pu terminer son éducation. Ses débuts, dans l’opéra bouffe aussi bien que seria, s’en ressentirent, mais ils témoignent d’une personnalité propre et d’une volonté de prendre ses distances par rapport aux traditions de l’école napolitaine.

Spontini, carte maximum, Italie, 1975.

En 1803, Spontini décida de s’installer à Paris, attiré par la gloire de Napoléon Ier et l’esthétique nouvelle que le régime cherchait à promouvoir. On était alors à la recherche de compositeurs capables de réaliser une synthèse entre l’esthétique révolutionnaire et républicaine, avec notamment ses références antiques et ses grandes masses orchestrales, et le style français traditionnel. En outre, cette synthèse devait être non seulement nationale mais européenne, à l’échelle de l’Empire français.

Spontini comprit qu’une place était à prendre et, dès son arrivée à Paris, il s’efforça d’assimiler le style français. Après quelques timides essais de remanier ses ouvrages italiens, il donna rapidement trois opéras-comiques au Théâtre Feydeau : La Petite maison (1804), Milton (1804) et Julie ou le Pot de fleurs (1805). Parallèlement, il se fit des relations : le président du Sénat, Lacépède, le facteur de pianos Érard, le critique musical François-Joseph Fétis, Madame de Staël, Juliette Récamier, mais surtout l’impératrice Joséphine.

Grâce à ces protections, il put faire donner en 1806 une cantate à la gloire de Napoléon Ier, L’eccelsa gara, ainsi que le vaudeville Tout le monde a tort, composé pour la fête de l’Empereur et qui fut joué par ses sœurs et ses courtisans. Auparavant, en 1805, Spontini avait été nommé Compositeur particulier de la chambre de S.M. l’Impératrice.

Depuis quelque temps, Spontini travaillait à un livret que lui avait proposé Étienne de Jouy sur un sujet romain, qui avait été repoussé auparavant par Méhul et par Boieldieu. Lorsque La Vestale fut donnée à l’Opéra le 15 décembre 1807 l’ouvrage parut incarner de manière presque miraculeuse l’esprit de l’Empire et fit aussitôt sensation. L’Institut de France le déclara meilleur ouvrage lyrique de la décennie. Le succès se renouvela avec Fernand Cortez le 28 novembre 1809.

Spontini fut nommé chef d’orchestre pour l’opéra italien à l’Odéon en 1810 et dirigea plusieurs exécutions importantes d’œuvres de compositeurs variées. Le 3 août 1811, il épousa Marie-Catherine Céleste Érard, fille du célèbre facteur de pianos Jean-Baptiste Érard. Le couple put s’installer au château de la Muette, propriété de celui-ci. Ils n’eurent pas d’enfant, mais le mariage fut parfaitement heureux.

Dans ces années il fut initié en maçonnerie dans la loge L’Âge d’Or de Paris.

Spontini fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 29 mai 1818. Le 15 décembre 1819, il fit donner son opéra Olympie, souvent considéré comme son meilleur ouvrage, qui ne rencontra d’abord pas le succès. Après l’avoir considérablement revu, il le fit jouer une nouvelle fois le 28 février 1826 et, cette fois, le public fut conquis.

Après ce premier échec, Spontini quitta Paris pour Berlin en 1820 où il fut nommé Kapellmeister en chef, avec un salaire annuel de 4 000 thalers et la possibilité de donner un concert par an à son profit. Il mit en musique Lalla Rookh de Thomas Moore, donné au Palais royal le 27 janvier 1821. Puis il donna son opéra Agnes von Hohenstaufen (1829). En 1829, il fut fait docteur honoris causa de l’Université de Halle et, en 1834, il dirigea les représentations de La Vestale à Hambourg. Il retourna dans sa ville natale en 1835, voyagea en Angleterre en 1838 et retourna à Paris où il fut élu à l’Académie des beaux-arts la même année. En 1837, il y fit donner une version révisée d’Agnes von Hohenstaufen.

En 1842, il quitta définitivement l’Allemagne et alla s’établir à Rome, où le Pape le fit comte de San Andrea en 1844. Cette année-là, il voyagea à Paris et à Dresde, puis se retira dans sa ville natale en 1850. À sa mort, il légua sa fortune à des institutions charitables. S’il était d’un caractère difficile, il s’était toujours montré généreux, de son vivant, pour les musiciens nécessiteux.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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