Fulgence Bienvenüe, ingénieur, créateur du métropolitain de Paris.

Fulgence Bienvenüe, né le 27 janvier 1852 à Uzel (Côtes-du-Nord) et mort le 3 août 1936 à Paris, est un ingénieur français.

Après des études à l’École polytechnique puis l’École nationale des ponts et chaussées, ce fils de notaire d’origine bretonne devient inspecteur général des Ponts et Chaussées en 1875. Amputé de son bras gauche après un accident en 1881, il travaille pour la ville de Paris à partir de 1886 et poursuit les travaux d’aménagements de la capitale initiés sous le baron Haussmann.

En 1895, il présente avec son collègue Edmond Huet un avant-projet de réseau de chemin de fer métropolitain souterrain et électrique pour la capitale. Après l’adoption définitive du projet en 1898, Bienvenüe se consacre entièrement à la construction du métro de Paris, l’oeuvre majeure de sa carrière. Pendant plus de trente ans, imaginant des techniques de construction parfois audacieuses, il supervise la construction et l’extension du réseau, ce qui lui vaudra le surnom de « père du métro ».

En 1932, âgé de 80 ans, Bienvenüe fait valoir ses droits à la retraite, laissant derrière lui un réseau de douze lignes et près de 130 km, dont près de 115 km construits sous sa direction. Il meurt à Paris le 3 août 1936, à l’âge de 84 ans. Sa sépulture se trouve au cimetière du Père Lachaise.


Après avoir été éduqué au foyer familial, Fulgence Bienvenüe entre à l’âge de dix ans au collège catholique des Eudistes de Valognes où enseigne son frère Émile, rentré dans les ordres. Suivant ensuite une formation littéraire au lycée Saint-Martin de Rennes, il obtient à l’âge de quinze ans un baccalauréat en philosophie. L’influence de Pascal et de Descartes devait le marquer durablement.

Fulgence Bievenüe, carte maximum, Uzel près l’Oust, 17/01/1987.

Souhaitant poursuivre ses études en vue de devenir ingénieur, il entre au lycée Sainte-Geneviève tenu par les jésuites, rue Lhomond à Paris, où il prépare le baccalauréat scientifique, puis le concours d’entrée de l’École polytechnique. Il perd sa mère en 1868. Après un échec à ce concours en 1869, il est reçu au 55e rang sur 151 en 1870.

Perturbée par la guerre franco-prussienne, la rentrée s’effectue à Bordeaux en janvier 1871. Revenue à Paris le 11 mars, la promotion est confrontée le 18 mars à la révolte des fédérés qui marque le début de la Commune de Paris. Le général Riffault, qui commande l’École, décide de renvoyer les élèves chez eux. Seule une trentaine sont mis à la disposition de Thiers, notamment pour la diffusion de messages. Parmi eux se trouve Bienvenüe, qui est pris à partie le 24 mai 1871 par des fédérés et placé dans un groupe d’otages. Il est sauvé de l’exécution in extremis grâce à une intervention de Georges Clemenceau.

De retour à Polytechnique, Bienvenüe devient l’ami de Ferdinand Foch qui épousera par la suite l’une de ses petites cousines, et de Joseph Joffre, tous deux futurs héros de la Première Guerre mondiale. Classé neuvième à la sortie de l’École, il est admis 5e sur 18 au Corps des Ponts le 1er novembre 1872 et entre à l’École nationale des ponts et chaussées. Il a l’occasion de donner des cours de mathématiques à Charles de Foucauld, avant d’être nommé Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées de 3e classe le 26 octobre 1875. Cette même année voit le décès de son père.

Pris d’amour pour la capitale, il se rapproche de Paris. Affecté en février 1884 au 1er arrondissement de la 1re section du contrôle de l’exploitation des chemins de fer de l’Est (900 kilomètres de voies), il fait construire la ligne Paris – Strasbourg jusqu’à Épernay, et contrôle également les 247 kilomètres des chemins de fer du Nord. Il préfère agir plutôt que surveiller l’action des autres.

Souhaitant être affecté au service municipal, il devient en février 1886 responsable de la 8e section du service municipal de la voie publique dans les 19e et 20e arrondissements, des quartiers populaires. Il poursuit l’équipement en égouts des différents quartiers, fait percer l’avenue de la République jusqu’à la limite du 20e arrondissement (boulevard de Ménilmontant) et aménage le parc des Buttes-Chaumont.

Il s’intéresse également au problème des transports pour les quartiers en hauteur, comme Belleville, les ouvriers devant y remonter après leurs journées de travail. C’est ainsi qu’il conçoit le tramway funiculaire, pris en charge par le conseil municipal et inauguré en septembre 1890.

En 1891, il est promu ingénieur en chef, en service spécial sous l’autorité de l’inspecteur général Humblot pour résoudre un certain nombre de problèmes d’alimentation en eau potable. Il dirige notamment la construction de l’aqueduc de l’Avre de 1891 à 1893, et réalise l’étude de la dérivation des sources du Loing et du Lunain.

Après des apports à la dérivation de la Dhuis et de la Vanne, il devient responsable du service de la dérivation, puis ingénieur en chef de 2e classe. En 1894, apparaît la loi qui exige le raccordement de tous les bâtiments aux égouts.

En 1895, il réalise avec Edmond Huet l’avant-projet d’un réseau de chemin de fer métropolitain souterrain pour la ville de Paris, à voie étroite et à traction électrique, en s’inspirant des études de Jean-Baptiste Berlier.

Le premier projet de métro remontait à 1851, avait été repris en 1871, puis rediscuté en 1877 et 1883. Le conseil municipal, qui souhaite un service local, adapté aux attentes de la population de la ville, se heurte jusqu’en 1894 à l’opposition des grandes compagnies de chemin de fer soutenues par l’État, qui souhaitent le simple prolongement de leurs lignes. Cependant, l’exposition universelle de 1900 nécessite la concrétisation rapide de ce projet.

Fin 1895, une dépêche ministérielle reconnaît enfin à la ville de Paris le droit de réaliser une desserte orientée par les intérêts urbains. Bienvenüe présente un projet définitif que le conseil municipal adopte le 9 juillet 1897, et le 30 mars 1898, une loi déclare d’utilité publique l’établissement dans Paris du Chemin de Fer Métropolitain.

La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, créée en 1898 sur la base de l’expérience acquise avec la Compagnie générale de traction fondée en 1891, toutes deux fondées par Édouard Louis Joseph Empain, sera le concessionnaire pour la construction du métro.

Les travaux sont lancés le 4 octobre 1898 afin qu’une première ligne soit prête avant l’exposition universelle de 1900. En 1899, Bienvenüe est déchargé de ses autres fonctions pour se consacrer exclusivement à cette tâche. Cette première ligne (Porte de Vincennes – Porte Maillot) est inaugurée le 19 juillet 1900 par M. Bienvenüe. La même année, il est nommé officier de la Légion d’honneur.

En cinq ans, les 42 kilomètres des lignes 2 et 3 sont établis. Adopté en 1903, le tracé de la ligne 4 nécessite la traversée sous-fluviale de la Seine, ce qui représente un important défi technique, même si le passage sous la Tamise avait été couronné de succès à Londres. Commencés en 1904, les travaux sont rendus possibles par la méthode inédite de Résal mise en œuvre par Chagnaud, dite de fonçage, qui consiste au forage vertical de caissons préfabriqués en béton armé, formant les tronçons du futur souterrain, ainsi que par une méthode de construction d’un souterrain en zone inondable par congélation du sol. La mise en œuvre de la ligne intervient finalement le 9 janvier 1910.

Fulgence Bienvenüe, épreuve de luxe.

Le 28 avril 1909, Bienvenüe épouse Jeanne Loret. Cette même année, le grand prix Berger de l’Académie des sciences lui est décerné. À partir de 1911 et pendant une durée de dix ans, Bienvenüe assume, en plus de ses autres fonctions, celle de directeur du Service de la Voie publique, de l’Éclairage et du Nettoiement.

Bien qu’ayant soixante-deux ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il obtient sa mobilisation le 3 août 1914, en tant que colonel du Génie, pour participer à la mise en état de défense du camp retranché de Paris. Une fois la menace allemande éloignée, le préfet de la Seine négocie le maintien des chantiers du métropolitain, toujours sous la direction de Bienvenüe, démobilisé le 26 août 1914, qui assume également celle du service du port de Paris à partir de 1917. S’ensuivent la création du port de Gennevilliers, l’aménagement du canal Saint-Denis et l’élargissement du canal de l’Ourcq.

En 1924, la ville de Paris lui décerne sa Grande Médaille d’or. Le décret du 26 janvier 1929 l’élève à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur. Il choisit, comme l’usage le veut, un parrain pour être promu et ce fut le maréchal Foch qui mourut quelques semaines plus tard. Cette distinction lui est décernée en récompense des services rendus auprès de la ville de Paris.

Bienvenüe demeure son conseiller jusqu’à sa retraite, le 6 décembre 1932, à l’âge de 80 ans.

En 1933, la Grande médaille d’or de la Société d’encouragement au progrès lui est décernée. Cette même année, le Conseil municipal de Paris décide, à l’occasion de la construction de l’ancienne ligne 14, de renommer la station Maine en Bienvenüe afin de rendre hommage au constructeur du métro. La place du Maine est renommée par la même occasion.

Un jour après Louis Blériot, Fulgence Bienvenüe meurt dans la capitale le 3 août 1936, à l’âge de 84 ans. Il est inhumé le 7 août au cimetière du Père-Lachaise (division 82).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

 

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