Franz Stock, prêtre catholique.

L’abbé Franz Stock (né le 21 septembre 1904 à Neheim (Arnsberg) en Rhénanie Prussienne et mort le 24 février 1948 à Paris) est un prêtre catholique Allemand.

Il est notamment aumônier dans les prisons parisiennes durant la Seconde Guerre mondiale (il assiste les condamnés à mort) puis supérieur du « séminaire des barbelés » de Chartres.

Son procès en béatification est ouvert par l’Église catholique en 2009.


Franz Stock est l’aîné de neuf enfants dans une famille ouvrière de Neheim. Il est élève de l’école primaire catholique et à l’âge de douze ans, il formule pour la première fois le vœu de prendre la soutane.

En 1917, âgé de 13 ans, il est admis au lycée de Neheim où il obtient son baccalauréat en 1926.Il commence alors des études théologiques à l’académie philosophico-théologique de Paderborn. En 1926, il participe à Bierville, près de Paris, au sixième Congrès démocratique international pour la paix, organisé par Marc Sangnier avec la devise « La paix par la jeunesse ». C’est là qu’il rencontre Joseph Folliet qui a ensuite une grande influence sur lui. À Pâques 1928, il retourne à Paris pour y suivre des études pendant trois semestres à l’Institut catholique de Paris. Il est le premier étudiant allemand à y être admis depuis le Moyen Âge. Il devient Compagnon de Saint François, mouvement qui aspire à réaliser l’idéal de la vie simple et de la paix. Par la suite, il participe à plusieurs rencontres internationales, notamment sur le Borberg près de Brilon en 1931.

Il reçoit le sous-diaconat le 15 mars 1931. Avant sa retraite de préparation, il écrit à ses parents : « […] Ces jours-ci, je fais le pas décisif vers le sacerdoce. Je suis conscient de toute ma faiblesse et pourtant j’ai grande confiance en Celui qui nous fortifie et autant que je pourrai, je me montrerai digne de Lui. Car tout au long de ma formation, à n’en pas douter, la Providence de Dieu m’a conduit, depuis le jour où pour la première fois, j’ai songé à devenir prêtre, jusqu’aujourd’hui. »

Le 12 mars 1932, il est ordonné prêtre par l’archevêque de Paderborn, Caspar Klein. Sur les images données aux fidèles à l’issue de la première messe qu’il célèbre, Franz Stock fait imprimer un extrait de la Première lettre de saint Pierre : « Obéissant à la vérité, sanctifiez vos âmes, pour vous aimer sincèrement comme des frères. D’un cœur pur, aimez-vous les uns les autres sans défaillance, engendrés de nouveau d’un germe non point corruptible, mais incorruptible, la Parole du Dieu vivant et éternel. »

En 1934, il est nommé recteur de la Mission catholique allemande de Paris. Il habite au 21-23 de la rue Lhomond, près du quartier Latin.

En août 1939, quelques jours avant le déclenchement de la guerre, il doit, sur l’ordre de l’ambassade d’Allemagne, regagner précipitamment l’Allemagne. Il exerce les fonctions de vicaire d’abord à Dortmund-Bodelschwingh et ensuite à Wanzleben.

Franz Stock, carte maximum, Paris, 28/02/1998.

La France vaincue demande l’armistice le 17 juin 1940 et le 13 août 1940, Franz Stock est nommé à nouveau à la Mission catholique Allemande de Paris où il arrive en octobre.

Début 1941, il commence à visiter les prisons parisiennes : Fresnes, La Santé et le Cherche Midi.

Le 10 juin 1941, il est nommé aumônier à titre de fonction secondaire par les autorités militaires allemandes. Il est chargé de prendre soin des détenus dans les prisons et leur apporter le réconfort spirituel. Il prépare et accompagne les condamnés à mort jusqu’au lieu de leur supplice. De 1941 à 1944, il y a environ 11 000 captifs dans les prisons de Paris. Les exécutions ont lieu au fort du Mont-Valérien. Il écrit dans son journal que le nombre des exécutions auxquelles il a assisté devait être « un nombre à quatre chiffres, et pas le plus petit ». Il apportera en 1942 les secours de la Foi à l’acteur Harry Baur, star de l’écran accusée faussement d’être juif, ainsi qu’à sa femme Rika Radifé qui se convertira au catholicisme.

Le 25 août 1944, lorsque le général de Gaulle entre dans Paris, l’abbé Stock se trouve à l’hôpital de la Pitié avec plus de 600 soldats allemands blessés et intransportables. Quand les Américains prennent en charge l’hôpital, l’abbé Stock devient prisonnier de guerre, enregistré sous le matricule: US/PWIB/31 G/820274.

Les abbés Rodhain et Le Meur de l’Aumônerie générale de Paris entrent en contact avec l’abbé Stock qui est alors retenu dans le grand camp de prisonniers de guerre de Cherbourg. On envisage la fondation d’un séminaire pour des théologiens allemands prisonniers. On veut en les amenant au sacerdoce en faire les éléments de renouveau pour le catholicisme en Allemagne. Peu après, l’abbé Stock se voit demander de diriger la formation spirituelle des séminaristes allemands prisonniers. Il est prévu d’installer le séminaire dans le camp Dépôt 51 situé à Orléans.

Le 24 avril 1945, l’abbé Le Meur accompagne l’abbé Stock à Orléans où ils trouvent déjà vingt-huit théologiens. Le 17 août 1945, le « séminaire des Barbelés » est transféré d’Orléans vers le camp 501 au Coudray près de Chartres. Le Colonel Gourut « confie » alors les 160 séminaristes à Notre-Dame de Chartres. Deux jours plus tard, le 19 août, l’évêque de Chartres, Mgr Raoul Harscouët, accompagné de son secrétaire l’abbé Pierre André, rend déjà visite au séminaire. Plus tard, il se rend fréquemment dans le camp, s’adressant aux séminaristes par « Mes chers enfants ».

De 1945 à 1947, l’abbé Stock est le supérieur du séminaire des prisonniers de Chartres.

Franz Stock, épreuve de luxe.

Le 18 septembre 1945, le nonce apostolique Roncalli, futur Pape Jean XXIII, rend une assez longue visite au camp. Il la renouvelle l’année suivante, le 16 mai 1946. Le premier dimanche après Noël 1946, il visite de nouveau le camp pour transmettre les vœux du pape Pie XII. À cette occasion, il souligne que le séminaire de Chartres fait honneur aussi bien à la France qu’à l’Allemagne et qu’il est bien apte à devenir un symbole de l’entente et de la réconciliation. Le 5 avril 1947, lors du Samedi Saint, Mgr Roncalli célèbre l’office avec les séminaristes et ordonne prêtre deux diacres du diocèse de Rottenburg.

Le 26 avril 1947, Franz Stock adresse aux séminaristes prisonniers de Chartres un message que plus tard, lors du vingtième anniversaire de sa mort, l’abbé Jean Pihan qualifiera de prophétique : « Un nombre de Saints voulus par la Providence suffira à sauver notre époque […] C’est la Providence qui nous lance cet appel à la sainteté à travers la voix même de l’histoire et il nous faut l’entendre pour porter au monde le message de liberté, de paix, de salut et d’amour […] »

Le Séminaire des Barbelés est fermé le 5 juin 1947. Il aura été fréquenté par 949 enseignants, prêtres, frères et séminaristes. À sa fermeture, ils sont encore 369.

Le 16 décembre 1947, l’abbé Stock apprend sa nomination en tant que docteur honoris causa par l’université de Fribourg-en-Brisgau.

Il meurt subitement le 24 février 1948 à l’hôpital Cochin à Paris, il n’avait pas encore 44 ans.

Ses obsèques ont lieu en l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris. Le nonce apostolique Mgr Roncalli donne lui-même l’absoute, l’absolutio ad tumbam. L’abbé Stock est enterré simplement au cimetière parisien de Thiais.

Une cérémonie commémorative publique se déroule au Dôme des Invalides le 3 juillet 1949.

Le 13 juin 1963, la veille de la ratification du traité d’amitié franco-allemand par l’Assemblée nationale, son corps est exhumé du cimetière de Thiais. Son cercueil reste d’abord exposé et est finalement inhumé deux jours plus tard en l’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres à Chartres. Un message signé du Pape Jean XXIII y est lu. La bénédiction apostolique porte la signature d’un défunt – comme un legs.

En 1995, le bâtiment abritant l’ancienne chapelle du séminaire est inscrit au titre de monument historique.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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