François Nardi, maître de la peinture provençale.

François Nardi, né à Nice le 7 décembre 1861, et mort à Toulon en 1936, est un peintre français d’origine italienne et un des maîtres de la peinture provençale.

François Nardi est un jeune peintre toulonnais autodidacte lorsqu’il est remarqué par Frédéric Montenard qui lui prodigue ses conseils et l’encourage à se rendre à Paris. Après un passage à l’Académie Julian (1887-1889) et l’exposition de ses œuvres au Salon des artistes français, il connait rapidement le succès qui dépasse les frontières avec ses paysages de la Méditerranée et de la Provence. Il possède à ses débuts des similitudes avec Claude Monet, son contemporain, mais ne semble subir que peu d’influences des mouvements picturaux de son époque. Il n’en reste pas moins dans une lignée proche des impressionnistes. Au sommet de son art, des revers de fortune l’éloignent de Paris et des milieux de l’art et l’empêchent de continuer la brillante carrière qu’il avait menée jusque-là. Replié à Toulon en 1909, il ne cesse de peindre jusqu’à sa mort. Son œuvre comprend plus de 3 500 références, entre tableaux, huiles sur bois, aquarelles et dessins.

François Nardi nait le 7 décembre 1861 à Nice, de parents italiens originaires de Campi Bisenzio, près de Florence. En 1870, la famille s’installe à Toulon. Nardi fait ses études au lycée et développe très tôt un goût et un talent sûr pour le dessin et la peinture. Travailleur inlassable, il délaisse la chapellerie familiale pour peindre dans la nature, et c’est là que le peintre Frédéric Montenard (1849-1926) le remarque. Il le conseille et l’incite à aller étudier l’art à Paris.

Oeuvre de Nardi, carte maximum, Toulon, 30/11/1991.

En 1887, il entre à l’Académie Julian où est l’élève de Tony Robert-Fleury tout en profitant des enseignements de Jean-Paul Laurens, William Bouguereau, François Flameng et Gabriel Ferrier. Il obtient deux ans plus tard un premier prix pour ses académies et expose la toile Barques de pêche en Provence au Salon des artistes français. Il quitte l’Académie. Son envoi au Salon de 1890, La rade de Toulon : effet de mistral, obtient une troisième médaille et l’État en fait l’acquisition. Il déclenche l’enthousiasme de la critique qui marque le début d’une renommée nationale et internationale.

Dès lors, François Nardi ne cesse d’exposer partout en France mais aussi à l’étranger et parvient à vivre de son art.

Ainsi, après le Salon de 1890, il est invité par la Société des beaux-arts (Società de Belli Arti) de Florence à participer à ses expositions de 1891 et de 1892. La Société des artistes peintres de Munich (Verein Bildender Künzler Münchens) lui achète un Effet de mistral, le soir, rade de Toulon. En 1893, il est accueilli par le pavillon français de l’Exposition universelle de Chicago. La toile Torpilleurs par effet de mistral en rade de Toulon figure, avec deux autres œuvres, à l’Exposition internationale de 1901 organisée au Palais des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. La ville de Bucarest acquiert un Grand Canal de Venise (1903) conservé au musée Simu.

On sait peu de choses de la vie de l’artiste en ces temps-là, sinon qu’il la partage entre Paris et Toulon.

Nardi, carnet de 10 timbres.

À Montmartre, où il aura plusieurs ateliers, il fréquente ses collègues de l’Académie Julian. Il se lie d’amitié avec de nombreux peintres étrangers, en particulier les Américains Louis Paul Dessar, Eanger Irving Couse et Alfred Mayer, et l’Australien Emanuel Phillips Fox. On relève aussi le Danois Gustaf Seligmann et l’Italien Umberto Veruda (1868-1904). L’Allemand Lovis Corinth (1858-1925) fait de lui un portrait (localisation inconnue).

Les peintres français, amis de François Nardi, n’étaient pas tous à l’Académie Julian. La liste en serait longue, mais on peut citer Paul Chabas et son frère Maurice Chabas, Jules Adler, Victor Despagnat, Eugène Assezat de Bouteyre, Paul Lecuit-Monroy, Numa Gillet. On connait encore les noms de Raoul Arus, Marie-Joseph Clavel dit Iwill, le Picard Louis Braquaval, ou encore Félix Ziem. Une profonde amitié le lia à Gustave Gagliardini.

Les Provençaux n´étaient pas en reste. Il est probable que Nardi a rencontré Vincent Courdouan, mort à Toulon en 1893. Il était lié au Marseillais Jean-Baptiste Olive, à Louis Bonnot, plus connu sous le nom de Lina Bill. Parmi les Toulonnais, Nardi se retrouvait souvent avec Octave Gallian, Eugène-Baptiste Emile Dauphin et son fil Louis, Gabriel Amoretti, José Mange et Paulin Bertrand.

En 1891, sous les conseils de Frédéric Montenard, le peintre brésilien Giovanni Battista Castagneto (1851-1900) devient l’élève de Nardi dont il suivra les déplacements entre Paris et Toulon. La peinture de Castagneto gagnera en lumière et couleurs.

Nardi, épreuve de luxe.

Deux auteurs, Toulonnais d’adoption, faisaient partie du groupe des intimes du peintre : le poète François Fabié et le dramaturge d’origine belge Henry Kistemaeckers.

En 1899, François Nardi épouse Marguerite Dequay, une Parisienne d’origine bordelaise, et part en voyage de noce à Venise, d’où il ramène un grand nombre de toiles.

Il connaît alors une série de malheurs. Ses parents meurent, puis il perd un premier enfant de 18 mois. La mort due à la scarlatine de sa fille Pauline, alors âgée d’à peine cinq ans, à Noël 1907, l’affecte profondément.

En 1909, il décide de quitter Paris pour un temps et se replie sur Toulon, mais cette même année une attaque d’hémiplégie vient modifier son destin. S’il ne perd rien de son habilité à peindre, il est très gêné dans ses déplacements. Il ne peut plus comme auparavant emporter de grandes toiles pour peindre sur le motif. Il produit alors un très grand nombre de panneaux et d’aquarelles qui servent de modèles pour des tableaux peints à l’atelier, mais dont beaucoup restent des œuvres achevées. Profitant d’une campagne électorale dans la région, Jean Jaurès visite son atelier en mars 1909.

De Toulon, il perd tout contact avec les milieux de l’art parisien, français et étrangers. Il n’était pas très attiré par les honneurs, ce que son entourage lui reprochait vivement. Sa notoriété retombe. Il n’expose guère plus qu’à Toulon et dans le Midi. Il ne retournera qu’une seule fois à Paris, en 1931, année où il expose pour la dernière fois de son vivant au Salon des artistes français.

Les temps d’entre-deux-guerres sont durs et François Nardi donne des cours particuliers et collectifs à des élèves de Toulon, mais aussi à d’autres qui viennent de plusieurs régions de France et même de l’étranger, comme ce M. Blair, professeur de l’école d’ingénieurs du Trinity College de Dublin. Parmi eux, se détachent Adrien Hamon qui exposera au Salon des artistes français et Mlle Meirier, la mère de Marie Astoin qui, elle, fera une brillante carrière de peintre.

Jusqu’à la fin de sa vie, l’artiste ne cesse de peindre. Mais dans ses vieux jours, il profite de son fils Henri, resté à Toulon, et de son petit-fils, puis entretient une correspondance avec Raymond, le cadet, alors étudiant à Paris.

François Nardi s’éteint le 28 novembre 1936, dans son atelier, à Toulon.

Source : Wikipédia.

 

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