François de Malherbe, poète.

François de Malherbe est un poète français, né à Caen vers 1555 et mort à Paris le 16 octobre 1628. Il est le fils de François, écuyer, seigneur de Digny, conseiller au bailliage et présidial de Caen, et de Louise Le Vallois.

Poète officiel de 1605 à 1628, son évolution de la magnificence à la sobriété traduit le passage du goût baroque au goût classique, amenant la poésie vers un grand dépouillement. Son influence a été considérable sur la poésie française. Bien qu’il n’ait pas écrit d’art poétique, une doctrine était tirée de ses œuvres, de ses annotations sur son exemplaire des poésies de Philippe Desportes et des remarques orales rapportées par ses contemporains. Ce sont notamment ses disciples François Maynard et Honorat de Bueil de Racan qui, suivant leur maître, créent le corpus louant « l’harmonie classique », qui prédominera pendant près d’un siècle.

Durant tout le XVIIe siècle, Malherbe est la référence majeure des théoriciens classiques. Dans son Art poétique (1674), Nicolas Boileau le loue avec ferveur, commençant son éloge par le célèbre hémistiche « Enfin Malherbe vint ».

François de Malherbe, issu d’une famille noble, est fils d’un conseiller au présidial de Caen, ville dans laquelle il est né. Il fait d’abord des études de droit, qu’il abandonne. Il s’attache à l’âge de 19 ans à Henri d’Angoulême, fils naturel d’Henri II, et grand prieur de France. Il combat dans les rangs de la Ligue, avant de se marier en 1581 avec Madeleine de Coriolis, la fille d’un président à mortier au Parlement de Provence et de se fixer à Aix.

Appelé à Paris pour ses affaires en 1585, son protecteur le duc d’Angoulême meurt l’année suivante. Il regagne d’abord la Normandie, puis la Provence, et cherche un nouveau protecteur puissant : en 1592, il dédie à Henri III Les Larmes de saint Pierre (poème qu’il désavoue plus tard), et à Marie de Médicis Ode de bienvenue à Marie de Médicis (1600), qui le fit remarquer par la Cour. Il traduit également les œuvres de Sénèque. Malgré la recommandation du Cardinal Du Perron, qui admirait son talent, c’est seulement en 1605 qu’il obtient sa première audience auprès d’Henri IV, qui lui commande Prière pour le roi allant dans le Limousin. Ce poème plaît beaucoup au Roi, qui le retient à la cour. Malherbe, âgé de cinquante ans, devient ainsi le poète officiel, titre qu’il garde jusqu’à sa mort, aussi bien sous la régence de Marie de Médicis que sous le règne de Louis XIII.

François de Malherbe, épreuve d’artiste.

Le seul fils qui lui restait, Marc-Antoine de Malherbe, fut tué en duel au château de Cadenet en 1627 par Paul de Fortia de Piles, assisté de son beau-frère Gaspard de Covet de Marignane. Malherbe va trouver Louis XIII au siège de La Rochelle pour obtenir justice, mais le châtiment des meurtriers lui est refusé. Il meurt quinze mois plus tard le 16 octobre 1628 à Paris.

Il avait institué pour héritier Vincent de Boyer d’Éguilles, son neveu, depuis conseiller au Parlement de Provence. Vincent de Boyer qui se maria en 1644, avec Madelaine de Forbin-Maynier d’Oppède, ajouta à son nom celui de Malherbe. Une des conditions que Malherbe lui avait imposée, dans son testament, était que les Boyer prendraient pendant trois générations le nom de Malherbe. Les papiers et les livres du poète furent recueillis dans la famille Boyer d’Éguilles jusqu’à la Révolution.

Son poème Les Larmes de Saint Pierre (1587) appartient au goût baroque ; il le considère à la fin de sa vie comme une erreur. À partir de son accession au rôle de poète officiel, il fait de l’épuration et de la discipline de la langue française l’œuvre de sa vie. Il manifeste alors une grande sévérité à l’égard du maniérisme et du baroque des poètes du siècle précédent, notamment de Philippe Desportes. Contrairement à Pierre de Ronsard, Malherbe refuse le miracle de l’inspiration et le lyrisme personnel. Ses œuvres sont des pièces de circonstance, dans laquelle il fait entrer le moins possible de sensibilité.

François de Malherbe, carte maximum, Caën, 11/06/1955.

Son rôle de poète officiel consiste à célébrer les grands évènements et la gloire des souverains successifs. Il prête également son inspiration à des hauts personnages lui demandant de chanter leurs amours. Parallèlement, il groupe des disciples, dont les plus célèbres sont François Maynard et Honorat de Bueil de Racan, avec qui il entreprend de régenter la langue et la poésie, souhaitant imposer à la poésie française une discipline très stricte6.

On peut le considérer comme le premier théoricien de l’art classique fait de mesure et bienséance et l’un des réformateurs de la langue française. Il fut pour cela l’un des auteurs les plus constamment réédités pendant l’Ancien Régime.

L’hommage que lui adressa Boileau (« Enfin Malherbe vint…, ») exprime cette dette des écrivains classiques. Aujourd’hui cet hémistiche est passé dans la langue pour saluer l’avènement d’un progrès, d’une réforme.

Source : Wikipédia.