Felix Nussbaum, peintre.

Felix Nussbaum, né le 11 décembre 1904 à Osnabrück (Allemagne) et mort après le 20 septembre 1944 à Auschwitz-Birkenau, est un peintre juif allemand que l’on rattache habituellement au courant de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit). Son travail s’inspire également des œuvres de Giorgio de Chirico, d’Henri Rousseau et de Vincent van Gogh. Réfugié en Belgique après l’arrivée au pouvoir des nazis, il est déporté et assassiné à Auschwitz.


Felix Nussbaum naît dans une famille juive à Osnabrück en 1904. Durant ses études artistiques, il rencontre une artiste juive polonaise Felka Platek (née le 3 janvier 1899 à Varsovie) qui devient sa compagne et qu’il épouse en 1937 à Bruxelles. À l’avènement du nazisme, en 1933, il se réfugie d’abord en Italie puis en Belgique, à Ostende, qui inspire plusieurs de ses œuvres puis à Bruxelles. N’ayant pas pu obtenir la nationalité belge, il est arrêté au début de la guerre comme citoyen allemand et transféré au camp de Saint-Cyprien dans le sud de la France, autre thème de ses œuvres. Après la débâcle, les autorités françaises rendent à leur pays les réfugiés d’Allemagne, mais il parvient à s’évader avec sa femme. Ils retournent vivre en Belgique à Bruxelles. Caché pendant presque quatre années, après dénonciation d’un voisin, le couple est arrêté le 20 juin 1944 et emmené le 31 juillet 1944 dans le dernier convoi pour Auschwitz depuis la Belgique et y disparaît comme pratiquement tout le reste de sa famille qui s’était réfugiée en Hollande. La date précise de sa mort n’est pas connue, mais il a été enregistré à l’infirmerie du camp d’Auschwitz le 20 septembre 1944, ce qui laisse supposer qu’il est mort entre ce jour et celui de la libération du camp, le 27 janvier 1945.

Comme aucun autre artiste de la première partie du XXe siècle, Felix Nussbaum a su représenter à travers ses peintures la situation dramatique dans laquelle il se trouvait en tant que Juif allemand durant la période nazie. La peinture représentait pour lui un moyen de lutter contre le régime nazi et lui permettait de conserver une dignité humaine tout en lui donnant la force de survivre. Felix Nussbaum n’est certainement pas avant-gardiste. Il appartient à la « génération disparue » victime de l’Holocauste. Il fut longtemps oublié et ce n´est que dans le courant des années soixante-dix que son art fut redécouvert.

C’est à ce moment-là que le musée d’art de la ville d’Osnabrück commença à établir une collection des œuvres de Felix Nussbaum. Actuellement le musée compte plus de 160 œuvres de Nussbaum. Pour permettre l’exposition de toute cette collection, l´architecte Daniel Libeskind fut chargé d´ériger la « Felix Nussbaum Haus » et c’est ainsi que depuis 1999 le musée propose la collection complète des œuvres de Nussbaum et accomplit ainsi la volonté du peintre : « Si je sombre, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes. »

Il est l’auteur de plusieurs œuvres allégoriques (Le triomphe de la mort, 1944) ou représentant la condition juive sous l’occupation nazie (Autoportrait au passeport juif, 1943) qu’il a exécutées avant de disparaître dans la Shoah.

La persévérance de quelques collectionneurs réunit des œuvres éparpillées, aujourd’hui dans le musée d’Osnabrück qui lui est spécialement consacré.

Félix Nussbaum s’est représenté tout au long de sa vie, par une série impressionnante d’autoportraits (comme l’autoportrait au passeport juif), dans une pose quasi identique: de trois-quart à la manière des premiers autoportraits d’Albrecht Dürer, il fixe son regard dur sur le spectateur. La figure du regard est centrale chez cet artiste juif qui a vécu du début à la fin la persécution des juifs par le régime nazi. On peut interpréter ce regard de plusieurs manières différentes. Il y a d’abord le regard de celui qui prend à témoin. Se représentant toujours à l’écart dans les tableaux de groupes, Felix Nussbaum est celui qui appelle le spectateur à prendre conscience de la misère de son peuple. Il place aussi le spectateur dans une position ambigüe lorsqu’il se représente montrant son passeport, comme si le spectateur était l’acteur même de sa persécution

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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