Félicité Robert de Lamennais, prêtre, écrivain et philosophe.

Félicité Robert de Lamennais, né le 19 juin 1782 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et mort le 27 février 1854 à Paris, est un prêtre, écrivain, philosophe et homme politique français.

Ultramontain à ses débuts, Lamennais connait une évolution qui fait de lui un précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne. En 1833, il renonce à ses fonctions ecclésiastiques et publie l’année suivante Paroles d’un croyant qui est condamné par le pape Grégoire XVI et marque ses contemporains. En 1848, il est élu député à l’Assemblée nationale. Il meurt en 1854, alors qu’il est toujours brouillé avec l’Église et, selon ses volontés, il est enterré civilement.

Il commence par traduire L’Imitation de Jésus-Christ, célèbre œuvre de dévotion de Thomas a Kempis.

Dans son livre Essai sur l’indifférence en matière de religion, publié en quatre volumes, de 1817 à 1823, il engage la polémique face à Voltaire et aux encyclopédistes du XVIIIe siècle ; il critique l’université napoléonienne et le gallicanisme. Il a été dit de cet ouvrage qu’il « réveillerait un mort » et ce fut un immense succès de librairie.

En 1821, il rencontre Victor Hugo qui conçoit de l’admiration pour lui et ils entretiennent une correspondance pendant plusieurs années.

En 1825, il publie De la religion considérée dans ses rapports avec l’ordre politique et civil. Il rencontre Auguste Comte cette même année.

En 1828, il fonde la Congrégation de Saint-Pierre, destinée à former un clergé savant, capable de répondre aux attaques des philosophes, de mieux comprendre son temps et de rétablir l’autorité du pape en France. En 1829, il publie Les progrès de la révolution et de la guerre contre l’Église.

En 1830, il fonde, avec Montalembert et Lacordaire, le journal l’Avenir, plaidant pour la liberté de l’enseignement, la séparation de l’Église et de l’État6 et réclamant la liberté de conscience, de presse et de religion. Ce sont les idées de Lamennais que la Belgique, devenue indépendante en 1830, adopte grâce à Adolphe Bartels, ancien rédacteur belge du Catholique qui le seconde.

En 1831, révolté par la condamnation du soulèvement de la Pologne, il s’oppose au pape Grégoire XVI. Il considère que le Pape veut défendre davantage les princes que le peuple. Le pape condamne son journal en 1832 par l’encyclique Mirari vos.

Le 30 avril 1834, il publie ses Paroles d’un croyant, ouvrage lyrique, rempli de violence et de plaintes, qui marque sa rupture avec l’Église (encyclique Singulari nos). Dans cet ouvrage, il constate et déplore le « désenchantement » du monde tout en lançant un appel pressant à la liberté de l’Église, à partir duquel il commence à développer les tendances pseudo-socialisantes et démocratiques du message évangélique.

Lamennais, carte maximum, Saint-Malo, 15/06/1957.

En 1835, il voit ses anciens amis peu à peu le quitter mais le 9 avril 1835, ses amis Fleury, Arago et Liszt l’amènent à rencontrer Marie d’Agoult et George Sand dont le salon devient un véritable cénacle républicain ; Lamennais lui reste très lié. Il est effaré par les idées de George Sand sur la liberté sociale et le divorce mais il est son mentor, avec Michel de Bourges, sur les voies du socialisme politique. George Sand lui déclare un jour : « Nous vous comptons parmi nos saints… Vous êtes le père de notre Église nouvelle ».

En 1837, il publie le Livre du peuple, véritable livre de combat. Il se lie d’amitié avec le patriote canadien Louis-Joseph Papineau lors du voyage de celui-ci en France. Il continue de prendre le parti du peuple et, en 1841, après avoir attaqué le gouvernement royal, il est condamné à un an de prison. Par la suite, après avoir fondé le journal Le Peuple, il continue à professer un libéralisme populaire. Entre 1841 et 1846 il écrit Esquisse d’une philosophie dans lequel il développe sa conception d’un christianisme sans Église, capable de regrouper les masses pour les conduire au progrès par la charité. En 1848, il se fait élire député à l’Assemblée constituante de 1848 mais, à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, il se retire de la vie publique.

Lamennais, essais de couleur.

Il meurt le 27 février 1854 à Paris. Non réconcilié avec les autorités ecclésiastiques et conformément à ses dernières volontés, Lamennais est enterré le 1er mars 1854 dans la fosse commune du cimetière du Père-Lachaise, lors d’obsèques civiles où la foule présente peut montrer son désaccord avec le régime en place lors d’une manifestation populaire qui est réprimée.

Source : Wikipédia.