Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud, roi d’Arabie saoudite.

Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud (en arabe : فيصل بن عبدالعزيز آل سعود) né le 14 avril 1906 à Riyad et mort assassiné le 25 mars 1975 dans la même ville est roi d’Arabie saoudite de 1964 à 1975. Issu de la dynastie saoudienne, il est le fils d’Ibn Séoud, le fondateur du troisième État saoudien, et succède à son demi-frère Saoud, forcé à l’abdication.

En Arabie saoudite, il est connu à la fois pour avoir sauvé le pays du naufrage financier, mais aussi pour son programme de réforme et de modernisation de la société saoudienne. Sur la scène internationale il est connu pour sa défense du panislamisme, son anticommunisme radical ainsi que son soutien aux nationalistes palestiniens. Bénéficiant d’un soutien populaire dans son pays, il est assassiné par son neveu Fayçal ben Moussaid.


Fayçal né à Riyad est le troisième fils du fondateur de l’Arabie saoudite, Ibn Saoud. Sa mère, Tarfa bint Abdallah ben Abdallatif Al Cheikh, est la sixième épouse d’Ibn Saoud, qui l’a épousé en 1902 après la capture de Riyad, et la fille d’un des principaux conseillers et enseignants de la famille des Saoud

Après la mort de sa mère, cinq mois après sa naissance, Fayçal est élevé par sa grand-mère maternelle et son mari le Cheikh Abdellah ben Abdelatif as-Cheikh. Il passera son enfance dans un vieux palais de Riyadh avec ses deux frères aînés, Turki et Saoud. Son père étant absorbé par ses activités politiques et militaires, ce sont ses deux frères qui le forment au sabre et à l’équitation. Son grand-père lui apprend quant à lui le Coran et la poésie.

En 1934, la crise entre le Yémen de l’imam Yahia et le roi Ibn Saoud éclate. Un différend régional oppose les deux hommes, chacun revendiquant la souveraineté sur la province de l’Asir. Devant l’incursion répétée des Yéménites dans cette province, le roi Saoud décide de lancer une grande campagne militaire contre le Yémen.

L’armée est alors divisée en trois corps, le premier est commandé par Fayçal7, il aura pour objectif de s’emparer des villes d’Haradh et d’al-Hodeïda, le plus grand port du pays. Le second est commandé par le roi, qui se chargera de prendre Najran. Quant au troisième c’est un Ikwan, qui est à sa tête, Khalid ibn-Mohammed. Celui-ci devra prendre Sanaa, la capitale du pays.

Devant cette invasion, les Anglais et les Italiens envoient leurs navires de guerre, et ouvrent dans le même temps des négociations avec le roi. Fayçal prend en main les négociations, et parvient à trouver une sortie à cette crise. Il obtient que l’Asir soit rattaché au domaine de la famille Saoud, que le Yémen offre d’importantes compensations financières, et qu’enfin le Royaume d’Arabie saoudite soit reconnu.

Ce succès diplomatique inespéré permet non seulement au Royaume d’être reconnu par les Européens, mais également de sortir le pays de la déroute financière dans lequel il se trouvait. En reconnaissance de ses bons et loyaux services, Fayçal devient le Premier ministre des Affaires étrangères de l’État saoudien nouvellement créé, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort.

Devenu ministre, c’est sous son influence que le roi Ibn Séoud accepte l’invitation du président américain Roosevelt sur le croiseur USS Quincy. Le pacte du Quincy permet aux Saoudiens de se placer dans l’orbite économique et militaire américaine. Ils cèdent l’exploitation de leurs ressources pétrolières aux États-Unis contre la protection de leur Royaume. Cet accord stratégique a permis à Fayçal de mettre en pratique sa politique de rapprochement arabo-américaine qu’il prônait depuis plusieurs années.

Lors de la fondation de l’ONU en 1945, il salue à nouveau le rôle des États-Unis au Moyen-Orient. À la tribune de l’Assemblée, il rend hommage à l’opposition américaine à toutes les formes de colonisation et fait part de sa pleine et entière confiance en la politique des États-Unis. C’est une nouvelle occasion pour lui de faire l’éloge de la solide amitié américano-saoudienne.

L’administration du pays par le roi Saoud a toujours été contestée au sein même de la société saoudienne. On l’accuse de gouverner le pays de façon trop personnelle, puisant dans les fonds publics pour se construire des palais fastueux, plus intéressé par la chasse au faucon et les promenades à cheval que par les affaires du pays. En quelques années, il vide les caisses de l’État, le riyal n’est plus accepté sur les places étrangères, et la signature de l’État n’est plus honorée.

En 1958, Fayçal est nommé Premier ministre afin de redresser l’économie du royaume. Les désaccords avec Saoud le forcent à démissionner en 1960, mais Saoud le rappelle en 1962.

En matière de politique étrangère, on critique le manque de sens politique de Saoud. Sa tentative d’assassinat de Nasser, sa volonté de rompre tout lien diplomatique avec les États-Unis pendant la crise du Yémen et son  opposition à laisser son frère gouverner le pays en son absence finissent de lui faire perdre ses derniers partisans. Devant cet état de fait, les princes se concertent durant tout le mois d’octobre 1964, et le 25 octobre ils se rassemblent au bureau du vice-premier ministre, Khaled ben Adbelaziz. Après des heures de débats, ils décident de transférer le pouvoir temporel à Fayçal. Quatre jours plus tard, les oulémas se rassemblent chez le Grand Mufti et lui confient le pouvoir spirituel. Le roi Saoud qui ignorait ce qui se passait en coulisse, est contraint de renoncer à son trône. Il quitte l’Arabie en direction du Caire, puis d’Athènes où il s’éteint en 1969.

À son arrivée au pouvoir, l’Arabie saoudite était largement considérée comme un « empire patriarcal ». Encore au stade féodal, les affaires se traitaient entre chefs de tribus. C’est sous son règne que l’Arabie est passée d’une condition de mosaïque de tribus à celle d’un État fort et centralisé.

Fayçal entreprend de moderniser la société saoudienne, en s’attelant tout d’abord à la réforme du gouvernement. Il modifie en profondeur le fonctionnement de l’administration, définit les devoirs et les attributions de chaque ministère, rend les ministres responsables de leur bilan. Il s’entoure de « princes-managers » formés dans des écoles américaines et britanniques. Politique, technocrate, médecin, professeur ou haut fonctionnaire, ces princes constitueront la colonne vertébrale du nouvel État saoudien.

Il réforme également l’armée, dissout l’Ikhwan, et la remplace par une armée régulière et la Garde nationale. Suivi par l’agriculture, il lance un vaste plan de « fertilisation du désert » qui devait permettre à l’Arabie d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, le budget du ministère de l’Agriculture passe de 21 millions de riyals en 1960 à 382 millions dix ans plus tard. Cette politique s’accompagne de la sédentarisation des populations nomades travaillant maintenant dans l’agriculture.

Les dix premières années de son règne sont marquées par l’assainissement des finances du Royaume. Arrivé dans la capitale, il s’attelle à la résolution du déficit de l’État, en menant une série de réformes. C’est ainsi qu’en trois ans, il fait une distinction entre le budget de l’État et sa liste civile, et entre les dépenses publiques et les subventions privées. Après avoir rétabli la balance commerciale, il rend sa valeur au riyal, met fin aux gaspillages des fonds publics, lutte contre la corruption, le favoritisme et le trafic d’influence. Il réduit également le train de vie de la famille royale et renforce ses pouvoirs et celui du gouvernement.

Cette politique porte rapidement ses fruits, les finances du Royaume sont largement assainies. L’importante manne financière est particulièrement utile en matière de politique étrangère et permet à l’Arabie saoudite de revenir sur le devant de la scène à l’occasion de la guerre des Six Jours.

La guerre des Six Jours déclenchée en juin 1967 par Israël contre l’Égypte, la Syrie, la Jordanie et l’Irak est une véritable débâcle pour les armées arabes. L’Égypte est débordée par l’armée israélienne qui est parvenue à prendre le Sinaï et le canal de Suez. La puissance militaire égyptienne est anéantie, et l’économie nationale ruinée. Cette situation conduit Nasser à demander l’aide de l’Arabie saoudite, seul pays de la région à pouvoir renflouer les caisses de l’État. Une conférence est alors convoquée à Khartoum en 1967, pour sceller la réconciliation inter-arabe et décider d’une stratégie pour faire face à Israël. Fayçal, en position de force, acceptera de prendre à sa charge 37 % des pertes résultant de l’obstruction du canal (il sera suivi par les Koweïtiens et les Libyens). Il accepte de verser chaque mois une somme équivalente à plus du tiers de celle que lui aurait rapportée l’exploitation de la voie d’eau, jusqu’à sa remise en état définitive.

Par la force des choses Nasser est contraint de mettre fin à ses attaques  répétées contre les monarchies du Golfe et cesse de soutenir les républicains yéménites. La débâcle égyptienne et sa dépendance vis-à-vis de l’Arabie saoudite permettront à Fayçal de prendre la tête du monde arabe.

Le 25 mars 1975, jour du Mawlid pour les musulmans, Fayçal reçoit la visite de son jeune neveu, le prince Fayçal ben Moussaid. Âgé alors de vingt-six ans, le jeune homme parvient à entrer dans le palais avec son arme. Conduit devant le roi aux côtés d’une délégation koweïtienne, il attend d’être assez proche de son oncle pour sortir son revolver, et tirer trois balles à bout portant, dont une qui le touche à la tête.

Ceinturé et assommé par les soldats de garde, le prince est arrêté, tandis que le roi est évacué en urgence vers le King Fayçal Hospital de Riyad. Toujours vivant dans l’ambulance malgré ses blessures, le roi s’éteint sur la table d’opération.

Les motivations du prince restent floues. Plusieurs théories ont été émises, celle d’une vengeance familiale (pour venger la mort d’un de ses frères abattu par la police lors d’une manifestation), d’un différend financier, ou d’un complot politique (à la suite d’un discours dans lequel le roi appelait les musulmans au « djihad » pour libérer la Palestine). À la suite de son interrogatoire par des experts et des policiers, le prince a été déclaré sain d’esprit. Il est condamné à mort puis décapité, conformément à la charia en vigueur dans le pays.

Le successeur de Fayçal, Khaled, devient roi, tandis que Fahd devient le nouveau prince-héritier.

Source : Wikipédia.

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