Elefthérios Venizélos, homme d’état.

Elefthérios Kyriákou Venizélos (grec moderne : Ελευθέριος Κυριάκου Βενιζέλος), né le 11 août 1864 (23 août dans le calendrier grégorien) à Mourniés, en Crète, et décédé le 18 mars 1936 (à 71 ans) à Paris, en France, est un homme politique grec, considéré, dès 1921, comme le « fondateur de la Grèce moderne ».

La jeunesse de Venizélos est marquée par les luttes en Crète contre la présence ottomane et en faveur d’un rattachement à la Grèce, l’enosis. Après des études en Crète et en Grèce, il devient avocat en 1887, s’installe à La Canée, et se lance dans le journalisme et la politique. Élu député libéral à l’assemblée générale crétoise en 1889, insurgé lors de la révolte de 1897-1898, il rédige à l’issue de celle-ci la constitution de la Crète autonome. Ministre de la Justice de 1898 à 1901 dans le gouvernement local du haut-commissaire le prince Georges, il s’oppose à ce dernier sur la question du rattachement à la Grèce. C’est dans ce contexte qu’au printemps 1905, il prend la tête d’une insurrection qui se termine par le départ du prince Georges. Sa réputation dépasse alors les limites de son île, et gagne même une renommée internationale.

Ainsi, lorsque les militaires grecs organisent le coup de Goudi à l’été 1909, Venizélos est sollicité pour prendre en mains la destinée de la nation. Il n’accepte qu’après que ses partisans ont remporté à l’été 1910 des élections démocratiques. Premier ministre, il mène une politique de modernisation du royaume, principalement en ce qui concerne l’armée et la marine, afin de permettre au pays d’affronter les conflits qui se dessinent. La Grèce sort ainsi vainqueur des deux guerres balkaniques. Cependant, il entre dans un très grave conflit avec le commandant en chef des troupes grecques, le prince héritier Constantin. L’opposition entre les deux hommes se prolonge au cours de la Première Guerre mondiale. Constantin Ier, monté sur le trône en 1913, est plutôt proche de la Triplice tandis que Venizélos penche vers l’Entente. Les influences opposées des belligérants finissent par couper la Grèce en deux lors du « Schisme national ». Venizélos, démis de ses fonctions par le roi, crée un second gouvernement, à Thessalonique, sous la protection des troupes de l’Entente. La France finit par pousser le roi à l’exil et, en juin 1917, Venizélos installe son gouvernement à Athènes. Il parvient alors à concilier les impératifs d’une politique extérieure liée à la guerre à toute une série de réformes modernisatrices.

Grâce à son action, le royaume de Grèce figure dans le camp des vainqueurs. Lors des négociations de paix, son talent de diplomate lui permet de réaliser en partie la Grande Idée avec les traités de Neuilly et de Sèvres. Accueilli en héros à son retour, il perd cependant les élections de novembre 1920. Cet échec marque pour lui le début d’une succession d’exils en France et de retours politiques dans un pays en pleine instabilité politique où, à deux reprises, il apparaît encore comme un homme providentiel. Après la défaite militaire de la guerre contre la Turquie, c’est lui qui négocie le traité de Lausanne en 1922-1923. Puis, en 1928, dans un contexte politique et social trouble, il redevient Premier ministre. Pour la troisième fois, il mène une politique de modernisation du pays, principalement dans le secteur agricole. Mais, accusé de tendances dictatoriales, il perd les élections de 1932 (en). Finalement, discrédité après avoir soutenu deux tentatives manquées de coups d’État militaire, Venizélos meurt en exil en 1936.

Il fut membre de la Franc-maçonnerie.

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Sources : Wikipédia, YouTube

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