Edmond Thieffry, aviateur.

Edmond Thieffry (né à Etterbeek 28 septembre 1892 et mort dans la plaine de Baraka près d’Uvira au Congo belge le 11 avril 1929) est un aviateur belge de la Première Guerre mondiale et un des rares as belges, avec dix victoires homologuées entre mars et octobre 1917. Abattu le 23 février 1918, tombé dans les lignes ennemies, blessé et fait prisonnier, il effectuera 6 tentatives d’évasion durant sa détention jusqu’à … son évasion (les Allemands refusèrent de le libérer après le 11 novembre 1918) 10 jours après la fin de la guerre en novembre 1918. Edmond Thieffry est aussi reconnu pour avoir été l’auteur de l’un des premiers survols de Bruxelles occupée le 24 janvier 1917

à bord d’un Nieuport 17, y jetant 4 drapeaux, le premier au-dessus de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule (centre de Bruxelles), un autre au-dessus du Collège Saint-Michel (Etterbeek) et les 2 derniers au-dessus de la maison de ses parents et de celle de sa fiancée – et future épouse, Madeleine de Loneux – sises également à Etterbeek (rue des Rentiers, devenue rue du Général Leman 83 après la guerre , et Place Van Meyel). En 1925, il réalisa l’exploit incroyable à l’époque de relier Bruxelles (Haren) à Kinshasa, reliant +/- 8.200 KM et les 2 continents en survolant des contrées jamais alors explorées…


Considéré comme le premier as belge dès 1917, il fut le premier à atteindre 5 puis 10 victoires homologuées (dont deux lors d’une confrontation seul contre 9 avions ennemis), Thieffry fut abattu en 23 février 1918 au-dessus des lignes ennemies. Blessé lors du crash, il fut capturé par les Allemands. Détenu en Allemagne, Edmond Thieffry tenta à 5 reprises de s’évader (la dernière fois, il fut repris à quelques kilomètres de la frontière suisse), il termina donc la Première Grande guerre en captivité.

Après le conflit, toujours prêt à chambrer ses proches, et à propos du pilote belge ayant détruit le plus grand nombre d’avions (pour la réputation du fameux “as des as”) , Edmond Thieffry eut cette boutade à l’adresse de son cher ami Willy Coppens, reconnu officiellement comme étant “l’as des as belges” vu le nombre de ses victoires (35 ballons Drachen et 1 seul avion ennemi) fort bien connu pour être très “susceptible” à ce sujet, Thieffry lança à la cantonade: « tu oublies sûrement tous les avions que j’ai cassés lors de mon écolage ! »

Revenu à la vie civile, il exerça sa profession d’avocat auprès du barreau de Bruxelles mais ne s’éloigna jamais du monde de l’aviation.

Thieffry, carte maximum, Belgique, 1975.

Ainsi, avec son équipage, il fut le premier aviateur à relier la Belgique au Congo en avion en 1925 au cours d’un périple de 51 jours dont 75 heures de vol effectif. Cet exploit a pu être réalisé grâce à l’appui inconditionnel de sa Majesté le Roi Albert Ier, qui a garanti sur sa cassette personnelle la valeur de l’avion à la SABENA en cas de perte. En effet, la Sabena refusait catégoriquement à l’aviateur de tenter cette folle aventure, persuadée que cette tentative se terminerait tragiquement pour l’appareil fort couteux. L’initiative de ce projet fou vint de Mr Georges Nélis, grand acteur de l’aviation belge, directeur auprès de la SNETA et de la SABENA et ami personnel de Thieffry.

Fortement opposée à cette tentative dès le départ, la Sabena coopéra néanmoins à l’exploit en mettant à la disposition d’Edmond Thieffry un tout jeune pilote, fort doué, Léopold Roger, qui connaissait parfaitement l’avion Handley Page et un mécanicien hors pair – le meilleur de l’aviation civile – , Joseph (dit Jeff) De Bruycker. Une fois l’exploit réussi, la compagnie d’aviation belge fit tout pour exploiter cette ligne à des fins commerciales, mais dut attendre 10 ans, le 23 février 1935, pour que la première liaison commerciale soit enfin réalisée (le premier avion, un Fokker F.VII immatriculé OO-AGH, avec comme pilote le commandant Prosper Cocquyt, baptisé “Edmond Thieffry”, relia Kinshasa en 5 jours ).

Fort de l’appui royal providentiel et aiguillonné par les aviateurs français qui prévoyaient également de relier Paris à Brazzaville, Edmond Thieffry, entouré de Léopold Roger et de Jeff de Bruycker, survola sur des milliers de kilomètres des régions jamais parcourues encore par des Occidentaux (désert, forêts équatoriales…). Partant le 12 février 1925 de Haren (aéroport de Bruxelles en ces temps-là), l’équipage dut s’adapter aux conditions météo déplorables, luttant contre des vents violents contraires soufflant à +/- 150 km/h avec une puissance de moteurs limitée à 1 200 kW et une vitesse moyenne de 120 KM/hr, une véritable prouesse à l’époque. Le Handley Page W8 (en), équipé de trois moteurs, pesait 3 500 kg et comprenait un réservoir supplémentaire spécialement conçu de 2 500 litres d’essence en lieu et place des sièges passagers. Après moult péripéties (tempête de sable, perte dans le désert, fissure grave d’une hélice due aux conditions atmosphériques extrêmes,…) l’avion atteignit finalement, au bout de 51 jours de voyage1 et 75 heures de vol effectif, Léopoldville, créant un exploit digne des plus grandes réalisations aéronautiques mondiales.

Edmond Thieffry fera deux autres tentatives pour atteindre le Congo. La première le 9 mars 1928 sur un ACAZ C., avec Joseph Lang et Philippe Quersin, et n’ira pas beaucoup plus loin que Philippeville. La seconde tentative, le 26 juin à bord d’un Stampe et Vertongen RSV.22-180, à nouveau avec Philippe Quersin, échouera également, le vol se terminant cette fois dans un marais à Clapier, près de Vauvert – Montpellier (France).

Hélas, le 11 avril 1929, tentant de relier en avion les plus importantes villes du Congo (RDC) en route pour Uvira pour le compte du Msgr Prince de Ligne, Edmond Thieffry, le pilote Julien et le mécanicien Gastuche rencontrèrent un ouragan qui, propulsant leur avion Aviméta 92 au sol près de la baie de Burton, tua les 2 pilotes, blessant grièvement le mécanicien.

Laissant une veuve et cinq enfants, Edmond Thieffry fut enterré sur place (lac Tanganyika près de la plaine de Baraka) malgré la proposition de sa Majesté le Roi Albert 1er de rapatrier son corps en Belgique.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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