Hilaire Germain Edgar Degas, peintre et sculpteur.

Edgar Degas (1834-1917), peintre et sculpteur français, est considéré comme l’un des représentants majeurs de l’impressionnisme grâce à sa composition novatrice et à son analyse perspective du mouvement.

Il fut aussi l’un des plus actifs organisateurs du mouvement impressionniste, même si ses conceptions artistiques étaient distinctes de celles de ses amis impressionnistes.

De son vrai nom Hilaire Germain Edgar de Gas, il naît à  Paris en juillet 1834 dans une grande famille noble de banquiers, aisée et cultivée. Sa mère était créole, originaire de la Nouvelle-Orléans. Son père, amateur d’art éclairé, permet à son fils d’aménager un atelier dans sa propre maison.

Après de brèves études de droit, il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts sous la direction de Lamothe, un disciple d’Ingres, peintre auquel il devait toujours vouer une admiration sans borne. Il y acquiert une grande maîtrise du dessin qui constituera toujours une caractéristique majeure de son art.

En 1859, il part pour l’Italie où il étudie, à Florence, Naples et Rome, les œuvres du Quattrocento, et peint de nombreux portraits. Il étudiera à fond l’art ancien, tout en programmant dès 1859 dans ses carnets, toute une liste de motifs de la vie contemporaine qu’il projette de traiter : musiciens, danseuses, deuils, cafés le soir… autant de thèmes qu’on retrouvera dans son œuvre.

Par son statut social, sa culture et sa conception artistique, Degas a beaucoup de points communs avec Manet. Plus encore que Manet, c’est un peintre de figures, il ne s’intéresse jamais au paysage.

 

A partir de 1861, il devait commencer à abandonner les sujets historiques et s’intéresser au thème des courses de chevaux, coutume aristocratique importé d’Angleterre, que Géricault (1791-1824) avait traité avant lui. A Longchamp, qui venait d’ouvrir, Degas étudiera attentivement l’animation des champs de course – l’univers des jockeys, les préparatifs et le départ des courses… -.

Il se lie dès 1862 avec Manet (“Portrait de Manet”, 1864), mais ne rencontrera Monet et Renoir qu’en 1865 au Café Guerbois. De 1865 à 1870, il enverra chaque année ses œuvres au Salon, avec succès. Après 1870, il cessera définitivement ses envois.

Contrairement aux autres impressionnistes, Degas préfèrera toujours travailler à l’atelier et ne partagera ni leur goût de la campagne et du plein air, ni leur recherche sur la lumière naturelle qui était au cœur de leurs préoccupations. Bien au contraire, il se penchera sur les effets de la lumière artificielle (lampes à gaz).

Sa mémoire visuelle lui permet de retranscrire précisément en atelier les sujets qu’il a observés, qu’il recrée dans une composition picturale voulue par lui. Degas revendiquait le droit de l’artiste à traduire ainsi sa volonté artistique, s’opposant en cela aux autres impressionnistes qui privilégiaient la spontanéité de la peinture sur le motif.

Degas dira ainsi de son art :

“ Aucun art n’est aussi peu spontané que le mien. Ce que je fais est le résultat de la réflexion et de l’étude des grands maîtres; de l’inspiration, la spontanéité, le tempérament, je ne sais rien…”, ou encore : “je ne veux pas perdre la tête face à la nature”.


A cette époque, tout en continuant à travailler à des portraits réalistes, comme “La femme aux chrysanthèmes” – 1865, Degas envoie au Salon en 1866 une course de chevaux, et commence à s’intéresser à un autre thème majeur de son œuvre : le théâtre, la danse, la musique.

Avec “L’orchestre de l’Opéra” – 1868-69, Degas signe encore une composition très novatrice, avec en plans superposés vus du premier rang, la fosse aux musiciens, et la scène avec les danseuses de ballet décapitées formant un tourbillon de jambes et de tutus.

Bien que Degas ait rarement porté son regard en dehors des limites de sa sphère sociale, il s’attachera aussi au thème des repasseuses, alors à la mode en littérature et en peinture, qu’il reprendra épisodiquement tout au long de son œuvre (“La repasseuse” – 1869).

Degas vécut mal certaines mauvaises affaires de sa famille, quoiqu’il fut toujours à l’abri du besoin, et, surtout va être éprouvé à partir de 1870 par une maladie des yeux, qui ne fera qu’empirer, malgré les soins, jusqu’à une cécité totale, marquant la fin de son activité artistique, en 1911.

D’un caractère difficile et solitaire, Degas vivra de plus en plus dans une certaine misanthropie, mais son activité artistique restera exceptionnelle : à sa peinture qu’il fera évoluer vers des scènes d’intérieur et le pastel, il ajoutera une œuvre de sculpteur (et même une brève et intense œuvre de photographe entre 1895 et 1896).

A compter de 1879, à travers des oeuvres telles que Femme à la coiffeuse, Degas s’intéressa presque exclusivement au thème pourtant fort ancien des femmes à la toilette.Ironique, parfois cruel, mais toujours objectif et brillant dans la représentation, son réalisme atteint à une crudité souvent démystifiante de la femme.Pratiquant depuis longtemps le pastel, il privilégiera cette technique lorsque sa vue trop dégradée lui interdira le travail de l’huile trop minutieux. Il en profitera pour évoluer vers une technique plus enlevée et plus libre, modelant les volumes par le seul stratagème de la lumière et relevant l’ensemble par quelques touches de couleur pure.

Comme Manet, Degas, le “peintre des danseuses “, mais aussi des modistes, des champs de courses et des cafés, suscitera l’admiration de ses

contemporains et le respect des jeunes artistes de son temps. Degas est une personnalité trop indépendante pour pouvoir se fondre totalement dans le mouvement impressionniste. S’il en est historiquement une des pièces maîtresses, ce qui le lie au mouvement impressionniste, c’est bien plus son esprit frondeur, anticonformiste, son goût de la modernité et le désir d’une peinture contemporaine, que ses conceptions artistiques qui sont souvent en opposition avec celles des impressionnistes.

Degas ne cessa toute activité artistique qu’à partir de 1911, lorsqu’il devint tout à fait aveugle.

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Sources : Les Impressionnistes, YouTube.

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