David Bowie, musicien chanteur et auteur-compositeur.

David Robert Jones dit David Bowie est un musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète et acteur britannique né le 8 janvier 1947 à Londres et mort le 10 janvier 2016 à New York.

Après des débuts entre folk et variété dans la seconde moitié des années 1960 et un détour par le mime, Bowie se fait connaître du public avec la chanson Space Oddity (1969), dans laquelle il introduit le personnage du Major Tom, un alter ego qui reviendra régulièrement au long de sa carrière. Il accède ensuite à la notoriété en incarnant le personnage flamboyant de Ziggy Stardust, qui devient l’une des figures de proue du courant glam rock avec l’album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972) sur lequel il est épaulé par le guitariste Mick Ronson. Bowie s’intéresse ensuite aux musiques noires (R’n’B, soul et funk), décrochant son premier no 1 aux États-Unis avec la chanson Fame (1975). Il s’expatrie ensuite à Berlin-Ouest pour se tourner aux côtés de Brian Eno vers la musique électronique. Il produit entre 1977 et 1979 sa « trilogie berlinoise » (Low, “Heroes” et Lodger), considérée comme un de ses sommets artistiques.

Dans les années 1980, Bowie devient une icône pop mondiale avec Let’s Dance, chanson et album éponyme de dance-rock coproduits par Nile Rodgers (1983). Il atteint le sommet des hit-parades et remplit des stades dans le monde entier. À la fin de la décennie, il forme le groupe de hard rock Tin Machine qui publie deux albums. Tout au long des années 1990, il continue à s’essayer à de nouveaux genres, de la house de Black Tie White Noise (1993) à la techno de Earthling (1997) en passant par la musique industrielle de 1. Outside (1995). Son activité musicale publique se raréfie après 2004 ; il se produit sur scène pour la dernière fois en 2006. Après une décennie de silence, il sort en 2013 l’album The Next Day. Son dernier album studio, le jazzy Blackstar, paraît le 8 janvier 2016, deux jours avant sa mort d’un cancer du foie.

Durant plus de cinq décennies d’une carrière marquée par des changements fréquents de style, une réinvention permanente de son personnage et de ses approches musicales, il s’est imposé comme un des artistes musicaux les plus originaux, les plus importants et novateurs de la musique pop et rock. Il laisse derrière lui un univers musical unique, empreint de science-fiction et volontiers psychédélique, où la tragédie et la comédie se côtoient allègrement. Il a vendu plus de 140 millions d’albums dans le monde3 et de très nombreux artistes se réclament de son influence. Il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 1996. En 2004, le magazine américain Rolling Stone le place en 39e place de son Top 100 des « Plus grands artistes de tous les temps », et 23e de sa liste des « Plus grands chanteurs de tous les temps ».

En parallèle de son activité musicale, Bowie mène également une carrière d’acteur. Son premier grand rôle est celui de l’extraterrestre Thomas Jerome Newton dans L’Homme qui venait d’ailleurs (1976). Il interprète par la suite des rôles aussi divers que Jareth, le roi des gobelins (Labyrinthe), le major Jack Celliers (Furyo), le vampire John Blaylock (Les Prédateurs), Andy Warhol (Basquiat), Ponce Pilate (La Dernière Tentation du Christ) ou Nikola Tesla (Le Prestige).


Bowie, carnet de timbres, Grande Bretagne.

David Jones fonde son premier groupe en 1962. Les Konrads, groupe de rock ‘n’ roll à guitare, se produisent à des mariages et autres fêtes de jeunes. En quittant le lycée technique, l’année suivante, Jones annonce à ses parents son intention de devenir une vedette pop, mais sa mère lui trouve un travail d’apprenti électricien. Frustré par le manque d’ambition des Konrads, il rejoint un autre groupe, les King Bees. Il écrit à l’homme d’affaires John Bloom (en), qui a fait fortune dans les machines à laver, pour l’inviter à devenir leur Brian Epstein. Bien qu’il ne réponde pas à cette offre, Bloom la fait suivre à Leslie Conn, le partenaire de Dick James (en), qui fait signer à Jones son premier contrat de management.

Le 5 juin 1964 paraît Liza Jane, le premier 45 tours de « Davie Jones with the King Bees ». C’est un échec commercial. Jones quitte les King Bees moins d’un mois plus tard, se sentant limité par leur répertoire constitué de reprises de Howlin’ Wolf et Willie Dixon. Il rejoint un autre groupe, les Mannish Boys, qui ne jouent pas seulement du blues, mais aussi du folk et de la soul. Par la suite, il déclare avoir rêvé de « devenir leur Mick Jagger ». Leur reprise de I Pity the Fool, publiée en single en mars 1965, est un autre échec, et Jones change à nouveau de groupe pour rejoindre The Lower Third, un trio fortement influencé par les Who. Le single You’ve Got a Habit of Leaving, une composition de Jones inspirée par la musique mod, sort au mois d’août, mais il ne rencontre pas davantage le succès que les deux précédents et marque la fin de son contrat avec Leslie Conn.

Avec son nouveau manager Ralph Horton, Jones obtient un contrat avec Pye Records, pour qui il enregistre trois singles au cours de l’année 1966 : Can’t Help Thinking About Me, Do Anything You Say et I Dig Everything. Le premier est crédité à « David Bowie with The Lower Third ». C’est la première apparition du pseudonyme définitif de David Jones, dont le vrai nom ressemble trop à celui du Monkee Davy Jones. « Bowie » fait référence au pionnier américain James Bowie et au couteau Bowie auquel il a donné son nom. Bowie est accompagné par son nouveau groupe, The Buzz, sur Do Anything You Say, et par des musiciens de studio sur I Dig Everything. Ces trois singles sont à nouveau des échecs commerciaux et à la fin de l’année, Bowie se retrouve avec un nouveau manager, Kenneth Pitt, et une nouvelle maison de disques, Deram Records, qui publie son premier album, David Bowie, en juin 1967. C’est un mélange de pop baroque et de music-hall qui échoue à rencontrer un public, d’autant que les efforts de Deram pour le promouvoir sont limités.

Bowie rencontre le danseur Lindsay Kemp en 1967 et s’inscrit à ses cours au London Dance Centre. Sous son égide, il découvre le théâtre d’avant-garde, le mime et la commedia dell’arte et développe un intérêt pour son image et l’idée de personnages à présenter au public. En janvier 1968, il fait la connaissance de la danseuse Hermione Farthingale, qui devient sa petite amie. Ils forment un trio acoustique avec le guitariste John Hutchinson qui donne quelques concerts entre la fin 1968 et le début 1969 où se mêlent musique folk, Merseybeat, poésie et mime. Bowie et Farthingale se séparent au début de l’année 1969. Ils apparaissent ensemble pour la dernière fois dans Love You till Tuesday, un film promotionnel de 30 minutes conçu par Ken Pitt pour faire découvrir les chansons de Bowie à un plus grand public. Ce film, qui inclut notamment une première version de Space Oddity, reste inédit jusqu’en 1984.

Après sa rupture avec Farthingale et la fin de son contrat avec Deram, Bowie se retrouve dans une situation difficile. Il joue dans une publicité pour les glaces Lyons Maid, mais Kit Kat rejette sa candidature pour un autre spot publicitaire. En février-mars 1969, il participe en tant que mime à une tournée de Tyrannosaurus Rex, le duo de Marc Bolan. Il rencontre enfin le succès avec la parution du single Space Oddity chez Philips Records le 11 juillet 1969, quelques jours avant le lancement de la mission Apollo 11, qui lui permet d’atteindre la 5e place du hit-parade britannique. Bowie continue cependant à s’éloigner du blues et du rock de ses débuts en participant à la création d’un club de folk dans le quartier de Beckenham, qui donne naissance au Beckenham Arts Lab, un centre culturel alternatif qui connaît un certain succès. La chanson Memory of a Free Festival rend hommage à un festival organisé par le centre culturel en août 1969.

Le deuxième album de Bowie est publié au mois de novembre par Philips. Il est simplement intitulé David Bowie. Pour éviter toute confusion avec son premier album, il paraît sous le nom Man of Words / Man of Music aux États-Unis sur le label Mercury, la branche américaine de Philips. Pour sa réédition en 1972, RCA choisit de le rebaptiser Space Oddity, chanson qui ouvre l’album. Produit par Tony Visconti, l’album propose des chansons d’inspiration folk et psychédélique, avec des paroles reprenant le point de vue hippie sur la vie et l’amour. Le succès commercial n’est pas au rendez-vous.

Fuyant l’atmosphère viciée de Los Angeles, Bowie émigre en Suisse en 1976, s’installant dans un chalet à Blonay, au nord du lac Léman. Dans ce nouvel environnement, sa consommation de cocaïne diminue et il se consacre à d’autres domaines artistiques, notamment la peinture et la photographie. Son intérêt pour la scène musicale allemande et son désir de se libérer de la drogue l’incitent à déménager à nouveau pour Berlin-Ouest avant la fin de l’année. Partageant un appartement à Schöneberg avec Iggy Pop, il commence à travailler avec Brian Eno et Tony Visconti sur le premier album de sa « trilogie berlinoise ». Il contribue également de manière significative aux deux premiers albums d’Iggy Pop en solo, The Idiot et Lust for Life, tous deux sortis en 1977, et participe à la tournée de Pop en Europe et aux États-Unis entre mars et avril.

Publié en janvier 1977, Low voit Bowie s’éloigner de son mode de composition habituel basé sur la narration, au profit d’une écriture plus abstraite, dans laquelle les paroles jouent un rôle moindre. La musique est très influencée par le courant krautrock, représenté par des groupes comme Kraftwerk ou Neu! Bien que l’album ait été achevé dès novembre 1976, RCA hésite pendant plusieurs mois avant de mettre sur le marché un produit aussi peu vendeur. C’est pourtant un succès commercial au Royaume-Uni (no 2 des ventes, mieux que Station to Station), tout comme le premier single qui en est tiré, Sound and Vision.

Le deuxième album de la trilogie, “Heroes”, poursuit dans la veine minimaliste et instrumentale de Low tout en intégrant davantage d’éléments pop et rock, à l’image de la guitare de Robert Fripp. La palette sonore est toujours aussi diversifiée, des synthétiseurs au koto, un instrument japonais traditionnel. Bien qu’elle ne soit pas un succès immédiat au Royaume-Uni, la chanson-titre devient l’une des plus populaires de Bowie en Europe continentale. Des versions chantées en allemand et en français suivent rapidement. Bowie l’interprète à la télévision dans l’émission de Marc Bolan en septembre, puis dans la dernière émission de Noël présentée par Bing Crosby sur CBS. À cette occasion, il chante également avec Crosby une chanson de Noël, Peace on Earth/Little Drummer Boy, qui devient un succès lorsqu’elle est éditée en single lors de la période des fêtes en 1982.

Bowie consacre la majeure partie de l’année 1978 à la tournée mondiale Isolar II (70 concerts dans 12 pays). C’est la première fois depuis cinq ans qu’il se produit sur scène libéré de l’influence de la drogue. Outre le trio Alomar-Murray-Davis, il est accompagné du guitariste Adrian Belew, des claviéristes Roger Powell et Sean Mayes et du violoniste Simon House. Cette tournée est illustrée par l’album live Stage, publié au mois de septembre.

La trilogie berlinoise se conclut avec Lodger (1979), enregistré en Suisse, au Mountain Studion à Montreux47, contrairement à Low et Heroes. Il s’éloigne du minimalisme et renoue en partie avec le rock à guitare et batterie. Le désir d’expérimenter reste néanmoins présent, avec des influences new wave et musiques du monde. Les stratégies obliques de Brian Eno et Peter Schmidt sont également utilisées pour apporter un élément de hasard aux séances d’enregistrements : ainsi, les musiciens échangent leurs instruments pour créer Boys Keep Swinging, tandis que Move On est conçue en passant à l’envers la bande instrumentale de All the Young Dudes.

Sorti en 1980, Scary Monsters (and Super Creeps) inclut le single à succès Ashes to Ashes, qui se présente comme une suite de Space Oddity. La chanson et son clip, à l’époque l’un des plus coûteux de tous les temps, contribuent à populariser le mouvement des Nouveaux Romantiques, dont plusieurs représentants (dont Steve Strange) accompagnent le chanteur dans le clip. L’album Scary Monsters suit les principes établis par la trilogie berlinoise, mais la musique et les paroles sont beaucoup plus accessibles et directs, avec des contributions de Robert Fripp, Chuck Hammer et Pete Townshend à la guitare. Il s’agit de la dernière participation du trio Alomar-Murray-Davis à un album de Bowie (seul le premier rejoue avec lui par la suite), et du dernier album de Bowie produit par Tony Visconti jusqu’en 2002.

Scary Monsters marque la fin du contrat de Bowie avec RCA et le début de près de trois ans sans nouvel album. Durant cette période, il interprète John Merrick dans la pièce The Elephant Man fin 1980 ; il enregistre en 1981 un duo avec Queen, Under Pressure ; il interprète le rôle-titre dans l’adaptation de la pièce de Bertolt Brecht Baal produite par la BBC en 1982 ; il collabore la même année avec Giorgio Moroder pour la chanson Cat People (Putting Out Fire), générique du film La Féline.

En 1982, Bowie fait l’acquisition du château du Signal, à Sauvabelin. Il réside à Lausanne entre 1982 et 1997, appréciant le calme de la ville.

La popularité de Bowie est à son apogée avec Let’s Dance, son premier album chez EMI, sorti en 1983. Coproduit par Nile Rodgers de Chic, c’est un disque dance-rock conçu pour plaire au plus grand nombre, sur lequel Bowie ne joue pour la première fois d’aucun instrument et se contente de chanter. C’est un succès commercial planétaire : Let’s Dance est certifié disque de platine au Royaume-Uni et aux États-Unis et les trois singles qui en sont tirés se classent dans le top 20 des ventes dans les deux pays. La chanson-titre atteint le sommet des hit-parades britannique et américain. Les clips de Let’s Dance et China Girl, réalisés par David Mallet, rencontrent également un grand succès sur MTV. Bowie passe la majeure partie de l’année sur la route : la tournée Serious Moonlight dure de mai à décembre, avec près de 100 concerts à guichets fermés dans 15 pays.

Tonight (1984) se place dans la continuité de Let’s Dance, mais l’implication de Bowie est moindre, comme en témoigne le grand nombre de reprises, dont la chanson-titre, une reprise d’Iggy Pop qu’il interprète en duo avec Tina Turner. Le succès commercial est encore au rendez-vous, mais la critique pointe du doigt la stagnation créative de Bowie. La promotion de l’album passe par un court-métrage réalisé par Julien Temple, Jazzin’ for Blue Jean, qui sert de clip à la chanson Blue Jean et remporte un Grammy Award en 1985.

Dans les années qui suivent, Bowie se consacre principalement au cinéma. En 1986, il joue dans Absolute Beginners de Julien Temple et Labyrinthe de Jim Henson où il interprète Jareth, le roi des gobelins. Il contribue quelques chansons aux bandes originales de ces deux films, ainsi qu’à celles du Jeu du faucon et du film d’animation Quand souffle le vent.

Bowie publie son troisième et dernier album des années 1980, Never Let Me Down, en 1987. Il se veut un retour au rock, avec davantage de guitare (Peter Frampton participe à l’enregistrement), mais il ne remporte pas le succès critique et commercial escompté ; Bowie le décrit par la suite comme son « nadir ». La tournée mondiale Glass Spider, bien que très ambitieuse (décor avec araignée géante animée, troupe de danseurs), ne fait pas l’unanimité auprès des critiques et rencontre de nombreux problèmes techniques, même si le public est là. Après 86 concerts et six mois sur les routes, un Bowie épuisé en fait brûler le décor dans un champ de Nouvelle-Zélande.

Bowie fait la connaissance du guitariste Reeves Gabrels durant la tournée Glass Spider et commence à travailler avec lui sur de nouveaux morceaux. Avec les frères Tony (basse) et Hunt Sales (batterie), qui ont accompagné Iggy Pop sur les albums produits par Bowie en 1977, ils forment un groupe de hard rock baptisé Tin Machine. Le groupe est défini d’emblée comme une démocratie, bien que Bowie reste l’auteur de la majorité des chansons. Tin Machine publie deux albums studio : Tin Machine (1989) et Tin Machine II (1991), ainsi qu’un live, Tin Machine Live: Oy Vey, Baby (1992). Si le premier, entièrement enregistré dans des conditions live, connaît des ventes honorables, le public n’est pas entièrement séduit par ce changement brutal de direction, tout comme la maison de disques EMI, qui accepte de laisser partir Bowie. Le deuxième Tin Machine et le live, publiés par London Records, échouent à convaincre, ce qui contribue à la séparation du groupe courant 1992.

Entre-temps, Bowie retourne à sa carrière solo pour la tournée Sound + Vision Tour. Conçue pour accompagner la sortie du coffret rétrospectif Sound + Vision, elle se déroule de mars à septembre 1990, avec plus de 100 concerts dans le monde entier durant lesquels le chanteur interprète ses chansons les plus connues, prétendument pour la dernière fois. Le dispositif scénique est beaucoup moins élaboré que celui de la tournée Glass Spider. La critique et le public sont au rendez-vous. Le 20 avril 1992, il participe au Freddie Mercury Tribute. Il interprète aux côtés des membres survivants de Queen Under Pressure avec Annie Lennox, All the Young Dudes avec Mick Ronson Ian Hunter, Joe Elliott et Phil Collen, puis “Heroes” avec Mick Ronson. Il étonne le public en récitant le Notre Père à genoux.

Bowie publie son premier album solo depuis la fin de Tin Machine en avril 1993. Coproduit avec Nile Rodgers, Black Tie White Noise est conçu à dessein pour ne pas être un Let’s Dance II. D’inspiration jazz, soul et hip-hop, il présente un son très électronique. À sa sortie, il est salué par la critique comme l’album du renouveau, et les ventes sont très bonnes, en particulier au Royaume-Uni où le single Jump They Say se classe dans le Top 10. En revanche, la faillite du distributeur américain Savage Records nuit à ses performances commerciales outre-Atlantique.

Également sorti en 1993, The Buddha of Suburbia, enregistré avec le multi-instrumentiste Erdal Kızılçay, prolonge les expériences électroniques entamées sur Black Tie White Noise tout en se rapprochant du rock alternatif. Cet album est conçu comme la bande originale d’une adaptation télévisée du roman de Hanif Kureishi Le Bouddha de banlieue, mais à l’exception de la chanson-titre, les chansons de Bowie n’apparaissent pas dans la minisérie de la BBC. À sa sortie, The Buddha of Suburbia passe quasiment inaperçu, n’étant pas promu comme un album de Bowie, mais comme une simple bande originale. Il est également éclipsé par la compilation The Singles Collection publiée par EMI au même moment.

Bowie retrouve Brian Eno pour 1. Outside (1995), un disque issu d’improvisations en studio conçu comme le premier volume d’un opéra-rock en cinq albums. L’histoire, racontée de manière non linéaire, suit un détective dans un futur proche, chargé d’enquêter sur un meurtre dans le monde de l’art. La critique et le public sont déroutés par ce concept complexe, ainsi que par la musique, qui s’inscrit cette fois dans le courant du rock industriel. Durant les concerts américains de la tournée Outside, Bowie choisit d’être accompagné par le groupe Nine Inch Nails.

Après avoir fêté son cinquantième anniversaire par un grand concert au Madison Square Garden de New York avec de nombreux invités (Frank Black, Foo Fighters, Robert Smith, Sonic Youth, Lou Reed, Billy Corgan), Bowie publie son vingtième album studio, Earthling, en février 1997. Son influence principale est la culture jungle et drum and bass de la fin des années 1990. Le single I’m Afraid of Americans, remixé par Trent Reznor, figure pendant quatre mois dans le Billboard Hot 100, notamment grâce à son clip. La tournée Earthling prend place de juin à novembre 1997 en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

En 1999, Bowie travaille avec Reeves Gabrels sur la bande originale du jeu vidéo The Nomad Soul. Sa nouvelle épouse Iman et lui apparaissent en tant que personnages dans le jeu49. Plusieurs chansons de The Nomad Soul sont reprises dans ‘hours…’, l’album que Bowie sort la même année, qui présente un son plus calme et moins électronique que Earthling ou 1. Outside. Il marque la fin de la collaboration entre Bowie et Gabrels : ce dernier joue pour la dernière fois avec Bowie dans l’émission VH1 Storytellers, le 23 août 1999. hours… ne fait pas l’objet d’une tournée de promotion à grande échelle, mais le chanteur participe à plusieurs concerts significatifs dans les années qui suivent : il est tête d’affiche du festival de Glastonbury en 2000 et ouvre le Concert for New York City fin 2001.

En 2000, Bowie se lance dans un projet consistant à enregistrer de nouvelles versions de chansons qu’il a écrites dans les années 1960. L’album Toy n’est jamais publié (il fuite sur Internet en 2011), la maison de disques Virgin favorisant la publication de chansons inédites. En fin de compte, Bowie travaille avec son producteur historique Tony Visconti à un nouvel album, qui sort en 2002 sous le titre Heathen. C’est la première parution du label indépendant créé par Bowie, ISO, distribué par Columbia Records. La tournée de promotion se déroule de juin à octobre et débute au Meltdown Festival dont Bowie est le curateur cette année-là.

Un an à peine après Heathen sort Reality, qui donne lieu à une tournée mondiale d’une longueur inégalée depuis la tournée Outside. A Reality Tour s’achève prématurément au Hurricane Festival de Scheeßel, dans le Nord de l’Allemagne, le 25 juin 2004 : souffrant de douleurs à la poitrine, Bowie doit subir en urgence une angioplastie pour déboucher une artère coronaire. Les 14 derniers concerts de la tournée sont annulés. Un double album tiré de la tournée, A Reality Tour, est publié en 2010.

Durant les dix années qui suivent son attaque, Bowie fait preuve d’une grande discrétion et ne publie aucun nouvel album. Il se contente d’apparaître en invité auprès d’autres artistes, sur disque (No Balance Palace (en) de Kashmir, Anywhere I Lay My Head de Scarlett Johansson, Return to Cookie Mountain de TV on the Radio) ou sur scène. Il chante ainsi avec Arcade Fire à la soirée Fashion Rocks en septembre 2005 (Live EP (Live at Fashion Rocks)) et apparaît aux côtés de David Gilmour lors de son concert au Royal Albert Hall en mai 2006 (Remember That Night). Le 9 novembre 2006, il se produit avec Alicia Keys sur la scène du Hammerstein Ballroom lors d’un concert de charité au profit de l’association Keep a Child Alive. C’est la dernière fois qu’il interprète une de ses chansons sur scène.

Le 8 janvier 2013, à la surprise générale, le site officiel de David Bowie annonce la publication d’un nouvel album du chanteur, The Next Day, enregistré en secret à New York au cours des deux années précédentes et coproduit avec Tony Visconti. L’accueil réservé à l’album à sa sortie est triomphal, aussi bien de la part des critiques que du public : no 1 des ventes au Royaume-Uni (pour la première fois depuis Black Tie White Noise), no 2 aux États-Unis (un record). La même année débute l’exposition David Bowie Is au Victoria and Albert Museum de Londres, qui rencontre également un grand succès et se déplace entre plusieurs villes du monde au cours des cinq années qui suivent. En dépit de ce retour en fanfare, le chanteur reste très discret : il n’accorde pas d’entretiens à la presse et annonce clairement son intention de ne pas donner de tournée de promotion.

Courant 2014, Bowie apprend qu’il est atteint d’un cancer du foie. D’après Tony Visconti, c’est consciemment qu’il enregistre son vingt-sixième album, Blackstar, comme son chant du cygne. Il s’éloigne du rock classique auquel The Next Day pouvait encore être rattaché et s’entoure de musiciens de jazz menés par le saxophoniste Donny McCaslin pour réaliser un album très expérimental. Il est publié le 8 janvier 2016, jour du 69e anniversaire du chanteur, dont la critique salue le désir continu d’explorer de nouveaux genres.

Fin 2015, Bowie se sait condamné : le cancer s’est propagé dans son organisme. Il continue à garder le secret sur sa maladie. Sa dernière apparition publique a lieu le 7 décembre, lors de la première de la comédie musicale Lazarus, une suite au film L’Homme qui venait d’ailleurs construite autour de son répertoire. Il meurt dans son appartement new-yorkais le 10 janvier, deux jours après la sortie de Blackstar. En accord avec ses dernières volontés, il est incinéré et ses cendres sont dispersées suivant le rite bouddhiste sur l’île de Bali.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.